Finalistes de conférence il y a 2 ans, mais éliminés au premier tour l’an passé par le rival des New Jersey Devils, les New York Rangers abordent la nouvelle saison en ayant changé des choses. Exit Gérard Gallant et ses assistants, pour le recrutement d’un nouveau staff avec l’ambition d’insuffler une toute autre dynamique. Alors nouveau mauvais choix, ou profil pérenne ?

Peter Laviolette est donc arrivé cet été, avec de tous nouveaux assistants (Phil Housley, Michael Peca, et Dan Muse), pour mettre de la régularité dans les résultats, de la cohérence dans les choix, et une assise pour que les NYR jouent les premiers rôles dans la prochaine décennie.

Au menu des festivités, plusieurs secteurs à travailler, à commencer par les dépendances parfois trop marquées aux performances de ses gardiens, et surtout d’Igor Shestyorkin, ainsi que l’efficacité du jeu de puissance, dont la prédominance dans les matchs serrés est dangereuse pour une formation qui se veut candidate au titre le plus rapidement possible.

Objectif, trouver une vraie consistance à égalité numérique, se procurer plus d’occasions nettes dans cette phase de jeu, et être capable de plus marquer dans la phase la plus courante d’un match, en limitant les assauts adverses sur leur propre cage.

Une défense offensive

L’avantage d’une arrière garde plutôt offensive est qu’elle est censée vous aider à garder le palet, et à vous procurer plus d’occasions. Avec des win shares projetés parfois supérieurs ou égaux à certains joueurs offensifs de l’équipe, on peut dire que des joueurs comme Adam Fox (4.68 dont 2.03 offensifs), K’André Miller (2.69 dont 0.63 offensifs), et le nouvellement arrivé Erik Gustafsson (2.48 dont 0.96 offensifs) représentent une rampe de lancement notable.

Adam Fox est l’incontestable leader de la meute, mais Jacob Trouba ou Braden Schneider sont également visibles en attaque avec des WS projetés à 2.57 dont 0.56 offensifs et 1.79 dont 0.45 offensifs. En complément, le jeune Zac Jones (1.77 dont 0.66 WS offensifs) pourrait récupérer des minutes au gré des absences.

Attaque en chantier ?

Une des failles notables du système Gallant la saison passée fut son incapacité à trouver la formule en attaque. Autant les séries de playoffs 2022 avaient été prometteuses sur la formation des lignes, avec notamment l’avènement de la « kid line » composée d’Alexis Lafrenière, Filip Chytil et Kaapo Kakko, sans doute le meilleur trio sur la fin des séries. Malheureusement, elle aura été partiellement démantelée l’an passé par G. Gallant, ou au pire en mal de temps de jeu.

Autre sujet, l’utilisation d’Artemi Panarin, ou du moins, comment le faire performer en playoffs. Blessé il y a deux ans, il a eu le bénéfice du doute, avec le totem d’immunité grâce à son but en prolongation du match 7 face aux Penguins. L’an passé, il est passé au travers, sans aucune circonstances atténuantes.

Alors, l’enjeu pour Peter Laviolette est dans la gestion des trois jeunes, et la manière de les faire définitivement progresser, pour leur faire passer ce fameux palier. Car statistiquement, on n’atteint pas encore les espoirs placés en eux. A. Lafrenière, 1.29 WS, 32 points projetés, Filip Chytil 1.66 WS et 38 points projetés, ou Kaapo Kakko 1.36 WS et 32 points projetés, vont devoir enfin marquer des points, et les esprits. Au rayon des jeunes pousses, les Rangers peuvent même ajouter Will Cuylle, 22 ans, projeté à 27 points et 1.2 WS, qui sort du camp d’entraînement en grattant une place dans le roster alors qu’on ne l’y attendait pas.

Pourtant, autour d’eux, Chris Kreider (53 points projetés), Vincent Trocheck (54 points), Mika Zibanejad (75 points) ou Artemi Panarin (88 points projetés) amènent ce mix de talent individuel et d’expérience collective. Efficaces devant le but, surtout en supériorité numérique, à cela on peut ajouter l’arrivée de Blake Wheeler que l’on projette à 1.98 WS et 58 points, soit un apport loin d’être négligeable, même s’il n’est pas ce gage de vitesse que les Rangers auraient du ajouter idéalement.

La projection

Alors avec une star dans les buts via un Igor Shestyorkin à 7.93 WS, clairement le plus gros chiffre de l’effectif, les Rangers ne paraissent pourtant pas assez équilibrés pour l’emporter. La vitesse d’équipes comme Carolina ou New Jersey semble un peu trop marquante pour les Blueshirts. Statistiquement toutefois, la somme des individualités présentes donne une équipe haut placée en saison régulière. Avec 94 points, il se classeraient seconds de la division Métropolitaine, et quatrièmes de la conférence Est, auréolés de 44 victoires dont 9 en prolongations.

L’autre point intéressant pour eux est la rumeur Patrick Kane. Agent libre après s’être fait soigner de la hanche cet été, l’ex Blackhawk de Chicago serait toujours sur les tablettes du GM Chris Drury. Il aurait toujours dans l’idée d’associer à cet effectif-là un vétéran de la carrure de P. Kane. Potentiellement guéri de sa blessure, il pourrait montrer un tout autre visage que le pâle ailier droit aperçu en séries éliminatoires en fin de saison dernière.

Cela aurait pour conséquence de rebouger les lignes, et de re déplacer notamment les jeunes, sans parler du casse-tête autour du plafond salarial. Alors apport légitime ou nouveau caprice, le cas du natif de Buffalo est soumis à débat. L’alchimie n’est pas évidente malgré la valeur intrinsèque du joueur, ou du moins de celui qu’il était avant sa blessure.