Tout le monde avait mis en garde contre ce premier match, toujours piège par définition et en plus contre une équipe hongroise qui monte comme annoncé dans notre présentation. La France s’en tire avec la victoire mais celle-ci s’est fait attendre..
Un premier tiers cauchemardesque
Les 20 premières minutes ont eu tout du cauchemar annoncé. La France rentre plutôt bien dans le match et joue en étant appliquée et montre de bonne chose. Cependant, sur un revirement à la ligne bleue les hongrois partent en contre, Erdely remet dans le slot pour Janos Hari qui vient battre Hardy qui ne peut rien faire sur cette action. La Hongrie mène face à la France contre le court du jeu.
Moins de deux minutes plus tard, Stéphane da Costa est chassé pour avoir retenu derrière la cage de Flo Hardy. Sur l’action suivante Janos Hari remet à la ligne bleue à Kristoff PAPP qui ajuste Hardy de loin. Pour le coup, le gardien Français voudra revoir l’action à notre avis. Malgré les attaques de l’équipe de France, le score en restera là et la France est menée deux buts à zéro à la fin de la période initiale. Pour compléter tout ça, le flux télé n’a pas fonctionné, nous n’avons pas été en mesure d’analyser le premier tiers. Décidément rien ne va en ce début de tournoi…
Mais les français ont su réalisé un deuxième tiers parfait, tout en maîtrise, contrôlant complétement le puck, forçant les hongrois à commettre des fautes dont le Power Play les Bleus allait se repaitre par deux fois (Texier 23e et 34e). Entre temps une déviation chanceuse sur un patin hongrois avait poussé un tir lointain de Manavian dans le but (28e). Sur ces 20mn de jeu, les français n’ont laissé que 8 petits tirs tentés à leur adversaire, dont 0 chances de marque.
Le 3e tiers a été plus partagé, et on a même craint à un moment qu’à jouer repliés, les français allaient se tirer une balle dans le pied. C’était avant qu’un trio momentané de Da Costa, Texier, Fleury attaquent enfin le centre de la glace, ouvrent la défense hongroise en deux avant de passer en profondeur pour un but d’anthologie.
Malgré plus de 2 minutes à 6v5, les hongrois ne reviendront pas et la France peut cocher cette première mission de la semaine.
Le match en chiffres
Malgré la frayeur initiale, plus frustrante qu’autre chose, la France a donc largement mérité sa victoire. À 5v5, les français ont été devant 25 tirs tentés à 14 et 1.35 Expected goals à 0.34. Le Power play est surtout la grosse satisfaction du jour évidemment, avec 3 buts pour 1.56 expected goals. Un très joli ratio mais quand vos tireurs (Texier) sont d’un calibre largement supérieur à celui du gardien adverse, il faut en profiter. Saluons ici la volonté des français de décaler le palet et shooter un maximum justement.
L’adversaire n’était pas du même calibre mais certaines erreurs vues contre le Danemark ont été corrigées. Notamment en zone neutre à 5v5 pour contrer les entrées de zone adverses, les défenseurs se sont moins commis le long des bandes et ont davantage aidé le centre à protéger le milieu de la glace. Résultat les hongrois n’ont contrôlé que 38% de leurs entrées de zone là où le Danemark était à 53%. Autre satisfaction, l’application défensive française qui a coupé les 8 high-danger passes tentées par les attaquants adverses.
Par contre, les Bleus manquent toujours d’inspiration pour leurs entrées de zone. Beaucoup trop de passes vers les ailiers le long des bandes qui enferment le jeu dès son commencement. À 5v5, les français ont tenté d’entrer 22 fois en contrôle et 13 fois en dumpant au fond. Seuls 3 de ces 13 dumps ont été récupérés par un Bleus dans les secondes suivantes. Au total, juste 40% d’entrées contrôlées, quand la moyenne dans le hockey professionnel est vers 50%. Il faudra moins de déchet dans les prochains matchs.
Autre point, cette façon de travailler en zone neutre sur l’infériorité, avec un homme qui attend derrière les lignes adverses pour intercepter une éventuelle “drop pass”. Sauf que les équipes que jouent la France n’utilisent clairement pas cette stratégie et les français se retrouvent à 3 au lieu de 4.
Côté joueurs
Alex Texier s’est évidement démarqué aujourd’hui et a pris ses responsabilités offensives. Si sur sa ligne à 5v5, Bellemare s’occupe des transitions du palet, Texier a pris sur ses épaules la deuxième vague du Power Play alors que tous les autres gros canons du groupes jouent sur la première vague.
Autrement, Bellemare a porté le palet (3 sorties et 4 entrées de zone), Chakiachvili aussi et Rech s’est également montré incisif. Da Costa et Fleury ont fait ce qu’on attend d’eux et notons également un bon Pierre Crinon qui a pris ses aises.
Enfin dans les cages, sur les 40 dernières minutes, Florian Hardy a fait le travail, malgré quelques frayeurs sur des rebonds donnés il a fait ensuite au moins deux miracles pour garder l’avance des Bleus. Un but accordé pour 1.61 anticipés et avec un Shot Contrôle attendu de 63% (63% des arrêts auraient dû mettre le palet hors de danger), il a surpassé les attentes avec 69% au final. Mais, rappelons le, après les deux buts du premier tiers.
À Buysse certainement de saisir sa chance demain.
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