En amont de la préparation de l’Equipe de France de hockey sur glace, Plan de Match a pu s’entretenir avec Philippe Bozon. Retour avec lui sur les présents et les absents, sa stratégie pour le tournoi de qualification Olympique et ce que cela représente pour le hockey en France.

Plan de match : Lors de la publication des premières convocations, nous avons vu plusieurs joueurs absents ou qui ne se sont pas présentés pourquoi ?

Il faut savoir que les joueurs ne font pas toujours ce qu’ils veulent. Certains ne sont pas là en juillet, mais devrait être là en août. Les clubs dans les ligues supérieures n’ont pas ou peu de considération pour la France et le hockey Français. Par ailleurs, les clubs commencent de plus en plus tôt la reprise des camps d’entrainements. Nous nous débattons avec les clubs, il faut savoir que ce sont eux qui paient, pas nous. C’est une embûche supplémentaire dans la préparation du tournoi de qualification olympique. Il nous faut continuellement négocier avec les clubs à ce sujet. A noter également que pour certains joueurs la saison a été longue et s’est déroulée dans des conditions parfois très compliqué.

Plan de match : Comment s’est articulé la préparation à ce tournoi si important pour le hockey Français ?

Tout d’abord, nous avons travaillé avec les joueurs et leur ressenti par rapport à la préparation du TQO. Ce qui en est ressorti, c’est que les joueurs qui avaient repris plus tôt étaient plus frais pour ce tournoi fin août. L’objectif en juillet était de débuter l’entrainement, se « refaire » les jambes. Nous avons été accompagnés par Sébastien Bordeleau (Nashville Predator). Il a dirigé les premières séances et les a orientés sur les « skills ». Nous avons également mis en place des séances d’attaque – défense. Il nous fallait donner des kilomètres aux joueurs. La fin du stage sera plus tactique.

La mise en place tactique et le système de jeu ont été vu en juillet surtout en août. Cependant, le tournoi en mai en Slovénie a été un enrichissant pour nous, c’était une répétition du prochain mondial et il nous a fallu faire le jeu. C’était ma volonté dès ma prise de fonction.

Plan de match : Concernant le système et la tactique à mettre en place pour le TQO, comment voyez-vous les choses ?

De mon point de vue, les deux premiers matchs face à la Hongrie et l’Italie ressembleront aux matchs de mai dernier. Il nous faudra faire le jeu. Face aux Lettons, ce sera surement un peu plus partagé. Cependant, il nous faut être prêt à tous les scénarios. Nous avons de la qualité sur quatre lignes.

Plan de match : Quid de la hiérarchie des gardiens ?

Les deux gardiens titulaires seront Flo Hardy et Henri-Corentin Buysse, ils auront la responsabilité de ce tournoi. La décision de qui sera le partant dépendra des résultats des matchs de préparation en août et de leur état de forme.

Plan de match : Revenons un peu sur le début de la préparation de l’équipe de France, dès le mois de mai 2021 quel était l’objectif de ce regroupement ?

Les premiers regroupements devaient nous permettre d’évaluer les joueurs. Nous avions un plan bien précis sur ce sujet. Malheureusement, le Covid est passé par là et nous n’avons pas pu faire tout ce que nous souhaitions en termes d’évaluation de joueurs. Nous avons pris un peu de retard. Cependant, nous avons remarqué la très bonne progression d’Hugo Gallet en défense, Yoann Auvitu avait repris l’entrainement et il est prêt. Certains jeunes joueurs étaient pressentis pour monter au TQO mais le retard dans les évaluations ne l’a pas permis. Du fait des conditions sanitaires nous emmenons 25 joueurs contre 22 habituellement.

Plan de match : Ce TQO est crucial pour le hockey français, il y a une forte pression et vous êtes très critiqué depuis votre nomination, comment gérez-vous cela ?

Concernant les attaques, je ne suis pas sur les réseaux sociaux, cela me préserve (rires). Effectivement la pression est très forte et nous avons un discours clair et en échange constant avec les instances fédérales. Ce TQO nous fait rentrer dans une dimension différente. Il est crucial car le visage du sport en France évolue et pour pouvoir continuer à performer au plus haut niveau il nous faut répondre au cahier des charges très précis de l’Agence Nationale du Sport (ANS). Il nous faut nous qualifier pour les JO et rester au plus haut niveau mondial. Sans résultat sportif, cela deviendrait problématique pour notre sport.

Mes valeurs et l’importance des JO ainsi que l’expérience de les vivre nous le transmettons aux plus jeunes. A ce titre, Laurent Meunier qui a intégré le staff des U18 Français nous aide. Nous souhaitons faire passer des messages par les anciens internationaux sur les Jeux Olympiques. Riga est un moment clé pour le hockey Français… Nous sommes en mission pour ce tournoi.