[ap_dropcaps style= »ap-normal »]C[/ap_dropcaps]ette semaine nous avons abordé le thème du désastre de Kosice dans Plan de Match, nous avons également évoqué le fait que la saison à venir était cruciale pour le hockey français. Afin de mettre en perspective ce que nous avançons, voici notre analyse de la situation du hockey en France.
Tout d’abord la France a perdu une partie de son prize money du fait de la descente en Division 1 A. Le montant du prize money est confidentiel, cependant selon nos estimations la fédération perds entre 200 et 300 000 € sur son budget de 6,2 M€ en 2019. C’est un impact non négligeable pour une fédération qui est toujours dans une phase de structuration du haut niveau.
Cette catastrophe qui n’était bien évidemment pas anticipée a un impact sur le championnat de France, il apparaît plus compliqué d’attirer certains joueurs dans notre championnat ou alors de vendre certaines équipes pour des championnats plus relevés comme la KHL. Suite à cette descente Luc Tardif évoquait alors le moindre d’intérêt de la KHL pour implanter une équipe à Paris. Est-ce une bonne chose ? Plan de Match reviendra sur ce sujet.
Par ailleurs cette descente a un effet plutôt inattendu sur la fédération française de hockey sur glace ; en effet la FFHG a une convention avec le ministère des sports qui reconnait les hockeyeurs et hockeyeuses comme des athlètes de haut niveau. Cette reconnaissance permet à notre sport de percevoir des subsides du ministère, que nous estimons à près de 700 000 €.
Or le fait de ne plus être dans l’élite, dans aucune des catégories, met en danger cette reconnaissance et par la même la subvention. C’est pourquoi l’enjeu en 2020 c’est qualification aux JO, si c’est un échec le hockey français risque de végéter pendant longtemps. Le budget de la fédération sera encore revu à la baisse, cela deviendra encore plus compliqué de s’en sortir. C’est une décision politique qui met le hockey dans cette situation de « all-in » pour la saison 2019-2020.
Ensuite un autre élément important à souligner suite à ce fiasco, c’est la possibilité de faire venir de gros sponsor au niveau de la fédération française du hockey sur glace. Notre fédération a de grandes ambitions pour l’avenir du hockey. Elle accompagne le développement des structures (les patinoires), professionnalise la ligue élite parfois à marche forcée, structure son pôle France et sa formation pour les jeunes. Aujourd’hui, elle a un budget d’un peu plus de six millions d’euros quand il lui en faudrait près du double pour être à l’aise dans son développement, à moyen et long terme… De mauvais résultats de ses équipes phares ne permet pas à l’équipe dirigeante de vendre, facilement, le hockey.
Au-delà des aspects financiers et de reconnaissance de notre ligue élite, cette descente met à mal la position de nos talents à l’étranger. Il était déjà compliqué pour eux de se faire une place dans les championnats étrangers du fait de leur nationalité, la catastrophe Slovaque ne va pas arranger les choses.
Enfin cette relégation pose une problématique supplémentaire quant à l’organisation de la ligue Magnus puisque le championnat de D1 débute fin avril. Il a fallu avancer la fin du championnat pour être sur d’avoir une préparation, a minima, avant ce rendez-vous crucial.
Espérons que 2020 apporte des nouvelles positives pour notre sport avec une double qualification Olympique en août 2020 et février 2021. Nous serions alors dans une toute autre configuration… Affaire à suivre!