Suite à l’ouverture de notre dossier patinoire avec l’inauguration de celle d’Angers, nous avons voulu comprendre comment un projet de patinoire pouvait prendre forme, comment rentabiliser une patinoire. Sébastien Denamur, Directeur de la performance des équipements glace à l’UCPA a bien voulu répondre à nos questions.

Plan de match : Quelles sont les plus grosses problématiques dans la gestion d’une patinoire ?

Dans la gestion d’une patinoire le point primordial est le maintien du plan de glace. Il est nécessaire d’avoir une très bonne qualité de glace pour nos utilisateurs. Techniquement ce n’est pas le plus simple car nous devons constamment nous adapter aux conditions extérieures (température, humidité, fréquentation…) et c’est ce sur quoi nous sommes le plus attentif.

Ensuite, la gestion opérationnelle dépend du type de contrat que nous avons avec la collectivité (délégation de service public –DSP-, régie directe ou concession). Dans le cadre d’une DSP nous avons des subventions pour contrainte d’exploitation car la collectivité (propriétaire des lieux) nous impose des horaires de fonctionnement et des tarifs.

Pour une concession, comme cela sera le cas du futur complexe UCPA Sport Station Meudon, nous sommes beaucoup plus libres dans l’exploitation de la structure. Nous sommes libres pour les horaires, les tarifs ou encore la politique commerciale. Bien entendu, nous avons prévus de conserver les heures de glace pour les clubs résidents.

Plan de match : Comment arrive-t-on à rentabiliser une patinoire ?

Tout dépend du modèle de gestion. Néanmoins, rentabiliser une patinoire peut être compliqué.   Une patinoire dépend de la saisonnalité et économiquement parlant, ne fonctionne vraiment que sur une courte période de l’année de novembre à février, alors que l’ouverture de l’équipement se fait généralement de septembre à mai.  Il faut donc ajuster les actions commerciales en fonction des saisons.

Durant la haute saison hivernale, nous axons notre politique commerciale pour le grand public.

En dehors de cette période nous favorisons le développement des clubs en leur allouant plus d’heures pour les préparations de présaison ou pour l’organisation de leurs compétitions en fin de saison. C’est une sorte de vase communicant. Ce qui coûte le plus cher dans une patinoire, en dehors des salariés, c’est l’énergie. Les patinoires consomment beaucoup pour produire de la glace et déshumidifier l’air, c’est un poste de dépense non négligeable. La gestion de l’énergie est donc un point central et nous sommes là pour sensibiliser l’ensemble des usagers aux bonnes pratiques, notamment les clubs.

UCPA

Plan de match : combien coûte une heure de glace ?

Le coût d’une heure de glace est très variable et peut aller de 70 et 300 €. Tout dépend de la grille tarifaire établie et de la demande sur le créneau demandé. L’objectif pour tous est que la patinoire soit utilisée, car une patinoire non utilisée est une perte nette. Lorsque la patinoire n’est pas utilisée, sur des créneaux en journée par exemple, elle coûte tout de même plus de 100€ au gestionnaire. On doit donc s’adapter en fonction des demandes et des budgets pour diminuer cette perte. Il faut savoir être agile et trouver des solutions pour arriver à un équilibre gagnant-gagnant.

Plan de match : Dans vos DSP qu’est ce qui est le plus important pour vous ? Etes vous libre de vos actions ?

Une délégation de service public se négocie au préalable. Tout est régit par le contrat de DSP qui lie un gestionnaire à une collectivité et qui est la ligne directrice pour les aspects techniques, juridiques et sportifs. Globalement il n’y a pas de point très bloquant. Et si cela arrive, il y a un dialogue permanent avec la collectivité pour trouver des solutions afin d’améliorer l’équipement et son fonctionnement.

Plan de match : Qu’est ce qui fonctionne le mieux dans l’animation des patinoires ?

Tout dépend de l’orientation commerciale que l’on souhaite donner à la structure. Pour définir cette politique on étudie la zone de chalandise, la typologie de clientèle. En ce qui me concerne j’ai deux exemples très différents en tête. Meudon et Dammarie. La structure de Dammarie est plus à même de proposer des soirées à thème car la typologie de clientèle se compose en grande partie d’adolescents et de jeunes adultes. A Meudon, le public est plus familial donc nous proposons plutôt des animations ou des anniversaires en journée.

Plan de match : Comment arrive-t-on à faire que tous les sports de glace se côtoient ?

Nous devons travailler avec tous les sports, nous sommes un peu le coordinateur entre eux. Dans une DSP, les heures de glace des clubs sont définies dans le contrat de DSP. Cependant, il peut toujours y avoir des demandes pour davantage de créneaux d’entraînement ou de compétition.  Nous devons donc travailler en bonne intelligence avec toutes les parties prenantes (gestionnaire, collectivités, clubs) et traiter tout le monde de manière équitable. Nous responsabilisons les clubs, faisons en sorte qu’ils se parlent entre eux au préalable pour trouver des solutions qui conviennent à chacun sans impacter le modèle de gestion opérationnelle et économique du gestionnaire.

Plan de match : La FFHG vous accompagne dans vos projets ?

Oui bien sûr. Toutes les fédérations se doivent de travailler ensemble même si les intérêts sont parfois différents. La FFHG et l’UCPA ont travaillé de concert pour la mise en œuvre de nouvelles patinoires telles que l’Aren’Ice ou Angers ICEPARC. La FFHG a également pour rôle d’accompagner les clubs de hockey dans leur développement, donc de travailler parfois avec les gestionnaires.

Par ailleurs, la FFHG met en place des actions axées sur la sécurité, les équipements, et le respect des arbitres. La fédération a également mis en place une commission qui permet d’aller à la rencontre des élus pour accompagner les projets de nouvelles patinoires. Elle nous aide lorsqu’il faut aller discuter ou négocier avec certains élus.

s de temps de glace par an.

Par ailleurs, la FFHG met en place pas mal d’action sur la sécurité, les équipements, et le respect des arbitres. C’est très bien. La fédération a mis en place une commission pour aller à la rencontre des élus pour accompagner les collectivités dans leurs projets de patinoires. Elle nous aide lorsqu’il faut aller discuter ou négocier avec certains élus.