Trois saisons après le départ de Luciano Basile, les Rapaces de Gap continuent de forger leur identité de club formateur sans rien s’interdire au niveau des résultats.
Avec seulement trois arrivées majeurs, toutes en attaque, les Rapaces de Gap ont misé sur la continuité après une saison 2020-2021 aboutie, conclue à la quatrième place. « Je fonctionne toujours comme ça, avec de la stabilité, en bâtissant saison après saison avec un noyau qui grossit », confirme le manager général Sébastien Oprandi. Pas question pour autant de se mettre la pression cette année. Avant de parler d’objectifs, Oprandi préfère parler du développement de ses joueurs et de la formation : l’identité que les Rapaces souhaitent implanter à Gap.
« On veut développer les joueurs et les joueurs sont là pour ça, pour avancer dans leur carrière, explique-t-il. Ils font les efforts qui vont avec. Dans la nutrition, dans le sommeil, dans leur attitude à l’entraînement, etc… Certains veulent aller jouer plus haut, dans des ligues plus professionnelles et c’est une bonne chose si on peut servir de tremplin. » Mais, cette volonté de mettre le développement au centre de l’identité n’est pas incompatible avec de bons résultats comme l’ont prouvé les performances de la saison écoulée. Et lorsqu’on lui demande quels sont les objectifs pour la saison, Oprandi ne s’interdit rien : « On vise les play-offs. On sait que ce ne sera pas facile. Ce ne sera pas facile non plus d’être champion, mais on ne s’interdit rien. »
Pour continuer à faire progresser ce noyau dur de joueurs restés au club, c’est en attaque que les Rapaces de Gap ont fait venir trois recrues, sur des besoins très ciblés. « L’an passé, on avait une première ligne Correia – Colotti – Golicic qui fonctionnait bien. On voulait donc bâtir autour de Romain Gutierrez même si évidemment les lignes ne sont pas figées. »
Pour entourer le Français, les Rapaces ont donc fait appel à une vieille connaissance, Arturs Mickevics, et un joueur installé en France depuis quelques années, Benjamin Lagarde. Ces deux joueurs possèdent le point commun d’être excellents en transition grâce à leur vitesse, leur technique et leur percussion. Des caractéristiques qui conviennent au style de jeu prôné par l’entraîneur Eric Blais, selon son manager.
Si les Rapaces de Gap n’ont pas les plus grandes stars de la Ligue Magnus dans leur attaque, ils peuvent en revanche s’appuyer sur un véritable top 9 homogène avec des joueurs qui ont montré leur régularité au fil des années dans la Ligue Magnus. En effet, derrière les deux premières lignes présentées par Oprandi, la troisième peut aussi apporter du danger offensivement. « Il y a une véritable chimie entre Chapuis, Joubert et Thillet et ça fonctionne très bien, indique le manager. C’est pour ça qu’on ne voulait pas trop toucher à cette troisième ligne, mais ces trois joueurs sont capables de faire plusieurs choses et de jouer un rôle de top 6. »
Paul Joubert est d’ailleurs l’exemple même d’un joueur qui s’est développé au sein du club gapençais. « On aime voir la progression de jeunes comme Paul Joubert, admet-il. Il est arrivé ici durant son hockey mineur puis il s’est servi des licences bleues, notamment à Marseille, pour atteindre la Magnus. Il a également souhaité faire un an à l’étranger, avec les U20 de Tappara en Finlande. Ça c’est bien passé et on a été ravi de l’accueillir de nouveau l’an passé. »
Un chemin que tentera certainement de suivre à sa manière Maxence Bortino, 20 ans, qui intègre l’effectif senior des Rapaces après s’être lui aussi développé dans les ligues mineurs du club. Plusieurs autres jeunes devraient également apporter des solutions à l’effectif en cas de blessures même s’ils ne figurent pas dans le groupe pro : Gaëtan Villot qui fera la saison entière à Marseille mais aussi d’autres joueurs de l’équipe U20 comme Nikita Koulyev. « Ce n’est pas facile de trouver l’équilibre, concède Oprandi. On ne veut laisser personne sur le carreau, mais il faut également donner de l’expérience aux jeunes. Puis, il y a aussi une vraie marche avec la Ligue Magnus, il ne faut pas briser les jeunes. »
Pour encadrer cette jeunesse et renforcer l’infériorité numérique, une faiblesse des Rapaces l’an passé, Gap a complété son recrutement avec la venue de Sébastien Rohat. « Nous n’avions pas de spécialiste de PK, maintenant on a Rohat », résume Oprandi. L’ancien Grenoblois arrive avec la double casquette de joueur et d’entraîneur adjoint, notamment en charge de l’infériorité numérique.
En défense une seule arrivée
Si l’attaque s’est distinguée par sa stabilité cet été, la défense fait encore mieux. Un départ, celui de Brayden Sherbinin, pour une arrivée, celle de Mathieu Mony, 21 ans, en provenance de Rouen . Louis Cirgues prend également du galon. Septième défenseur l’an passé, le Gapençais pur souche de 20 ans intègre le groupe des titulaires. Un groupe composé de six gauchers pour un seul droitier, Fabien Bourgeois. « C’est sûr que, dans un monde idéal, c’est mieux d’avoir des joueurs de leur côté, concède Oprandi. Mais, nos défenseurs sont très mobiles et ils compensent grâce à cela. Puis, ça peut avoir des avantages, notamment en zone offensive. » Le manager ajoute : « Puis, je pense que je n’échangerai Chad Langlais contre aucun droitier. »
Il faut dire que l’Américain, placé à droite dans la défense gapençaise, demeure à 35 ans, l’un des tous meilleurs défenseurs de la Ligue Magnus. Exceptionnel en transition, efficace offensivement, Chad Langlais a conclu le dernier exercice à plus d’un point par match (20 en 19 rencontres). « C’est le leader offensif de la défense », confirme Oprandi.
Aux cages, comme pratiquement partout ailleurs, Gap n’a rien changé. Ce sera le jeune Julian Junca (23 ans), secondé par Jimmy Darier. « Julian Junca veut aller très haut et il travaille fort pour cela, explique Oprandi. Il a le potentiel pour aider l’équipe nationale dans un futur proche. » L’an passé, au début la saison, Junca partait sur un pied d’égalité, voir un peu en retrait par rapport à Jimmy Darier, selon les dires du manager. Cette saison, la hiérarchie semble plus claire à ce poste : Julian Junca devrait être le numéro un de cette équipe. De quoi continuer son développement et contribuer à celui de l’identité gapençaise.