La saison et les playoffs de la Ligue Magnus ont pris fin avec des records d’affluence pour de nombreux clubs. À l’heure des bilans, Plan de Match s’est penché sur ces affluences, cherchant à comprendre si la Ligue Magnus se démarque dans ce domaine. Cette enquête examine en détail les chiffres de fréquentation, les tendances de remplissage des arénas et les stratégies de billetterie adoptées par les clubs notamment du côté des partenaires.
La saison de hockey sur glace dans la Ligue Magnus a été marquée par une affluence record dans les arénas à travers la France. Les clubs ont vu leurs tribunes bondées de supporters. Cette tendance à la hausse de l’affluence suscite l’intérêt et soulève des questions sur les facteurs qui ont contribué à cet engouement pour le hockey sur glace en France.
Au cours de la saison, les clubs de la Ligue Magnus ont annoncé des chiffres record en termes d’affluence. Cette saison exceptionnelle promet des bilans positifs pour de nombreux clubs, avec une augmentation notable du nombre de spectateurs dans les arénas. Ces chiffres record reflètent non seulement l’attrait croissant pour le hockey sur glace en France, mais aussi l’engagement des supporters envers leurs équipes.
Lors d’une précédente enquête nous détaillions la répartitions des dépenses et recettes des clubs. La part de la billetterie est conséquente de l’ordre de 50 à 60% des recettes des clubs.
Un article de l’Equipe révèle que le hockey sur glace est désormais le deuxième sport en salle le plus populaire en France, derrière le basket-ball. Cependant, en termes de remplissage, le basket avec la BetClic élite a lui aussi remplit au-delà des attentes comme l’indiquait la ligue en janvier 2024.
« – un taux de remplissage record à ce stade de la saison : les salles sont remplies en moyenne à 85%, soit légèrement mieux que lors de la saison 2022-2023 à l’issue des matchs aller (84%). Près de la moitié des clubs de l’élite évoluent même dans des salles affichant un taux de remplissage de 95% ou plus ! »
Ces chiffres montrent, tout de même, que la Ligue Magnus rivalise avec les autres ligues sportives populaires en termes de fréquentation des matchs. Cependant, tous les clubs ne sont pas logés à la même enseigne.
Du côté de la ligue Magnus, un effet Spartiates mais pas uniquement !
Une analyse approfondie des chiffres de fréquentation des clubs révèle des variations significatives. Certains clubs, comme Marseille et Grenoble, affichent des chiffres impressionnants, tandis que d’autres voient une croissance plus modeste ou même une légère diminution par rapport à la saison précédente. Ces variations peuvent être attribuées à divers facteurs tels que la performance de l’équipe, la taille de la ville, la disponibilité d’autres divertissements concurrents, et les stratégies de marketing mises en œuvre par chaque club.
Equipes | Total | Matchs | Moyenne | Différence vs saison précédente |
MARSEILLE | 88 719 | 22 | 4 033 | N/A |
GRENOBLE | 88 535 | 22 | 4 024 | -0,78% |
ANGERS | 77 023 | 22 | 3 501 | 3,97% |
ROUEN | 71 513 | 22 | 3 251 | 0,04% |
BORDEAUX | 67 138 | 22 | 3 052 | 3,46% |
AMIENS | 63 974 | 22 | 2 908 | 6,21% |
GAP | 58 217 | 22 | 2 646 | 9,84% |
CERGY-PONTOISE | 53 720 | 22 | 2 442 | 31,56% |
BRIANÇON | 35 249 | 22 | 1 602 | 55,58% |
CHAMONIX | 31 119 | 22 | 1 415 | 2,85% |
ANGLET | 23 117 | 22 | 1 051 | 9,96% |
NICE | 20 057 | 22 | 912 | -5,39% |
Totaux : | 678 381 | 264 | 2 570 |
L’arrivée de Marseille en ligue Magnus a clairement eu un effet sur l’affluence générale du hockey sur glace en France. Dès la première année, les Spartiates se hissent en tête des plus fortes affluences. En début de saison, l’équipe marseillaise proposait jusqu’à 50% d’invitations. Dès lors que la mayonnaise a pris, ce taux a largement diminué pour être dans la moyenne des autres clubs en fin de saison.
Notons les très belles progressions de Briançon avec une hausse de 55% et de Cergy-Pontoise avec une augmentation de 31.56%. Cela confirme une excellente progression du hockey dans l’agglomération du Val d’Oise. Globalement, l’ensemble des clubs ont enregistré en saison régulière une hausse de l’affluence qui solidifie leurs revenus. En termes de taux de remplissage la ligue Magnus est plutôt dans le haut de la fourchette.
EQUIPE | MOYENNE | Taux remplissage |
MARSEILLE | 4032,68 | 72% |
GRENOBLE | 4024,32 | 96% |
ANGERS | 3501,05 | 100% |
ROUEN | 3250,59 | 102% |
BORDEAUX | 3051,73 | 92% |
AMIENS | 2907,91 | 86% |
GAP | 2646,23 | 90% |
CERGY-PONTOISE | 2441,82 | 81% |
BRIANÇON | 1602,23 | 75% |
CHAMONIX | 1414,5 | 83% |
ANGLET | 1050,77 | 88% |
NICE | 911,68 | 76% |
Stratégies différenciantes
La billetterie des clubs de la Ligue Magnus est variable. Certains clubs limitant le nombre d’abonnés annuels, d’autres proposant des abonnements mensuels pour encourager la participation des fans tout en offrant une flexibilité financière. Cette diversité de stratégies reflète les efforts des clubs pour répondre aux besoins et préférences de leur base de fans tout en maximisant les revenus de billetterie.
Certains clubs adoptent des stratégies innovantes pour fidéliser les fans et maximiser les ventes de billets. Par exemple, Grenoble propose la BDL Nation, une carte offrant une place réservée une semaine avant le match moyennant un paiement, tandis que Gap et Chamonix offrent des abonnements mensuels pour réduire les coûts pour les fans. Ces initiatives montrent la capacité des clubs à s’adapter aux demandes changeantes du marché et à offrir des expériences uniques aux supporters. L’abonnement en tant que tel n’existe plus à Grenoble. Il est limité à 700 abonnés à Rouen, 600 à Amiens par exemple.
Capacité de la patinoire et nombre d’abonnés
La capacité des patinoires varie considérablement parmi les clubs étudiés, allant de 1200 à 5600 places. Cela reflète la diversité des marchés locaux ainsi que l’infrastructure disponible dans différentes régions de la France.
Le pourcentage d’abonnés par rapport à la capacité de la patinoire offre un aperçu de l’engagement des supporters dans chaque club. Les pourcentages vont de 1.79% à 31.25%, illustrant des différences significatives dans la capacité des clubs à fidéliser leur base de fans. Ces pourcentages sont bien en deçà de ce qui peut se faire en foot. A titre d’information le Paris Saint-Germain a un taux d’abonnés de 75% !
L’équipe qui se distingue le plus est Anglet avec un pourcentage de 31.25%, indiquant un fort soutien local pour l’équipe. Marseille, en revanche, présente le pourcentage le plus bas avec seulement 1.79%, suggérant un défi potentiel dans la fidélisation des supporters dans cette région. Le hockey doit s’implanter dans la région et pour une première saison, c’est plutôt intéressant.
En regardant les chiffres bruts, on constate une variation notable dans le nombre d’abonnés, allant de 78 à 1500 personnes. Cette diversité témoigne des différences dans la taille de la base de fans ainsi que des efforts de fidélisation entrepris par chaque club.
C’est Grenoble qui compte le plus grand nombre d’abonnés avec 1500 personnes, ce qui reflète un solide soutien local mais pas uniquement. En effet, Grenoble ne propose plus d’abonnements pour ces supporters sauf pour le groupe de supporters des Irréductibles. Pour accéder aux places, comme un abonné il faut être titulaire de la carte BDL Nation. Ils sont répartis dans la France entière et au-delà.
Du côté de la cité phocéenne, encore une fois, présente le nombre le plus faible d’abonnés avec seulement 100 personnes, soulignant un défi potentiel dans l’expansion de sa base de fans. Au-delà des abonnés, les partenaires sont absolument nécessaire dans le financement des clubs
Les partenaires, un éléments clés pour les clubs
Les partenariats établis par les clubs sont également un aspect crucial de leur viabilité financière. Les données montrent un nombre très éparse de partenaires en fonction des clubs. Cela va de 52 à Nice jusqu’à 275 du côté des Boxers.
Le plus gros budget de la ligue, Grenoble, se distingue avec 170 partenaires, ce sont souvent des partenaires locaux. Le plus important apporte 60 000€. Malgré l’économie florissante de la région grenobloise avec de grands noms nationaux tels que : Soitec, Schneider, Total ou encore STMicroélectronics. Ces derniers ne semblent pas enclin à s’ancrer dans le territoire à travers le hockey sur glace.
A Marseille, bien qu’ayant un faible nombre d’abonnés, le club affiche un nombre de partenaires relativement élevé avec 60 dès la première saison. Le premier d’entre eux apporte près de 150 000 €, bien loin des 60 000 € du premier partenaire à Grenoble.
Clubs | Capacité patinoire |
% abo/ capacité | Abonnés | Partenaires |
Bordeaux | 3312 | 9,36% | 310 | 275 |
Cergy | 3000 | 11,90% | 357 | 80 |
Rouen | 3200 | 21,88% | 700 | N/A |
Grenoble | 4208 | 28,52% | 1500 | 170 |
Gap | 2930 | 18,77% | 550 | 150 |
Angers | 3500 | 8,00% | 280 | 200 |
Amiens | 3400 | 17,65% | 600 | 150 |
Anglet | 1200 | 31,25% | 375 | 110 |
Chamonix | 1700 | 8,24% | 140 | 150 |
Briançon | 2150 | 11,63% | 250 | 70 |
Nice | 1200 | 6,50% | 78 | 52 |
Du côté de Cergy-Pontoise, le nombre de partenaires est passé de 35 à près de 80 entre 2022-2023 et 2023-2024. La localisation du club proche n’est pas forcément un avantage. En effet, à l’image de l’équipe de Grenoble dont la direction est bien intégrée au tissu économique sans pouvoir attirer les partenaires de niveau national. C’est la même chose du côté des Jokers. Il existe encore un plafond de verre pour les clubs de ligue Magnus. Seuls les Dragons de Rouen y sont parvenus sur le long terme avec la Matmut. Pour la plupart des clubs, les partenaires sont issus du tissu local et sont principalement des TPE / PME.
En conclusion, la ligue Magnus a profité d’un mouvement de fond permettant une hausse de la fréquentation. Cependant, cette amélioration est fragile et n’est pas nécessairement liée à une popularité accrue du hockey en France. Il faudra confirmer au cours des prochaines saisons et améliorer les expériences spectateurs et la qualité des infrastructures.