Battus deux ans de suite au premier tour des playoffs par Angers, les Boxers ont décidé d’élever un peu leurs ambitions. Le projet lancé en 2021 consistait à repartir avec une équipe plus jeune, et s’inscrire dans la continuité, le discours a un peu changé cet été, et un besoin de « nouveau souffle » s’est fait ressentir.
Si le projet incluait majoritairement des jeunes à finir de former, ils devaient quand même être encadrés. Après les départs en retraite de François Paquin ou Maxime Moisand la saison passée. Cette année, ce sont les pages Alexandre Mulle, Clément Fouquerel ou Marc-André Levesque, pourtant capitaine, qui se sont tournées.
Objectif, réinjecter du sang neuf et tenter surtout d’effectuer un rééquilibrage collectif. Une attaque intéressante, mais des soucis défensifs, pas forcément dus qu’aux multiples blessures que les Boxers peuvent connaître d’une saison à l’autre. Une situation économique plutôt favorable, les Boxers étaient projeté septième avec 62 points. Ils ont terminé sixième avec 64 points. Cette saison, nous les projetons à la quatrième place avec 65 points.
Mieux défendre
On le redit, le bilan défensif de l’an dernier, tiré par le staff, n’est pas spécifiquement individuel. Cela a d’ailleurs été précisé plusieurs fois pendant la saison, Bordeaux a trop défendu en reculant, ne bénéficiant par toujours du soutien de l’avant garde dans l’exercice. Parfois un peu statiques, les Boxers ont souhaité remettre de la mobilité, comblant en plus le départ de Jules Boscq, attendu sous d’autres cieux, nord-américains.
Compliqué de remplacer malgré tout humainement un capitaine comme Marc André Levesque, toujours concerné dans son rôle. Malgré les sirènes de plus grosses cylindrées de la Ligue Magnus, Kevin Spinozzi rempile une troisième année, tout comme Axel Prissaint, Bastien Lemaître et Matteo Mahieu, qui avait fait bonne impression en playoffs en fin de saison. Kevin Dusseau, transfuge d’Angers effectue son retour en Gironde après avoir testé la région il y a quelques saisons.
Mais les deux arrivées qui nous intéressent présentement sont des nouvelles têtes en Magnus. L’une d’entre elles n’était qu’une question de temps à ce niveau, tant Ludovic Karsh a performé en D1, sous les couleurs de Cholet.
Avec 4 buts, 14 assistances, un win share de 1,29 et des stats projetées de défenseur de 2e paire, le canadien est censé amener une plus value quasi immédiate malgré le saut à l’échelon supérieur. Un autre canadien arrive déguisé en bonne pioche pour la bande à Olivier Dimet. Arrivant de Suède en Allsvenskan, l’ex de Trois-Rivières s’apparente comme le partenaire de Kevin Spinozzi en première paire. 1,66 winshares, et une forte expérience dans des ligues de niveaux présumés supérieurs.
Cela donne une défense homogène dans l’ensemble avec un bon mélange des genres, et l’opportunité de voir de bonnes choses quelle que soit la ligne sur la glace.
Balles neuves en attaque
Devant, on change de braquet. Un recrutement de JFL comme Rudy Matima, Baptiste Bruche, Fabien Métais pour renforcer l’effectif en profondeur, et apporter de la versatilité.
Pour le haut de l’alignement, on a été chercher des talents européens quasiment tous bien connus en Magnus avec un russe, deux finlandais et un letton. Tout d’abord, du finnois pour amener leur intelligence de jeu et leurs profils complets. Julius Valtonen, ex aigles niçois, pas loin de 40 points par saison, donne une projection équivalente à 36 points, dont une quinzaine de buts, et un winshare à 1,58.
Son compatriote, Samuel Salonen, ex Joker de Cergy-Pontoise, relève des mêmes statistiques prévisionnelles, et ne devrait pas être loin de jouer sur la même ligne.
Autre transfuge de Ligue Magnus, et moins loin, l’ancien russo-angloye, que les habitués de Mériadeck connaissent bien tant il s’est souvent fait voir face aux Boxers : Alexei Polodyan. Moins en vue au niveau des prévisions que ses nouveaux coéquipiers finnois, il n’en reste pas moins potentiellement prolifique et créatif.
La nouvelle tête est lettonne, et vient de Slovénie. Profil polyvalent, il affiche une projection quasiment similaire aux deux finlandais précédemment cités. Son association avec Nikita Jevpalovs fait saliver d’avance tant « Niki » a été performant voir parfois brillant l’an passé. Blessé actuellement, la nouvelle recrue se fait attendre sur la glace de Mériadeck pour le moment. Maxime Legault, Enzo Carry, Julien Guillaume, Loïk Poudrier, et Aina Rambelo complètent l’attaque girondine qui a malgré tout vu partir des talents bruts comme Peter Valier, Fabien Colotti, Karri Forsblom, Niklas Salo, ou Massimo Carozza, ainsi que de vrais joueurs de vestiaire comme Alexandre Mulle ou Louis Vitou par rapport à la saison passée.
Changement de portiers
On l’a dit, la saison dernière a été difficile dans les buts bordelais. Acculés par les blessures, Clément Fouquerel, Gaëtan Richard, et Samu Perhonen (arrivé en renforts entre temps) ont été successivement, ou conjointement, blessés. Tous ont quitté Bordeaux, remplacés par un duo intéressant. On ne présente plus Quentin Papillon, ex Scorpions de Mulhouse. 4,35 winshares et la plus grosse valeur de l’effectif après Kevin Spinozzi.
Assisté par Victor Bodin qui fera office d’excellente doublure, les bordelais se retrouvent avec un positionnement en 4e position dans la Ligue Magnus sur ces prévisions. 5e attaque et défense, 4e sur les gardiens, le scénario d’une saison peut être facétieux, mais comptablement, cela reste intéressant. La préparation bordelaise a été tronquée à cause de la disponibilité aléatoire de la patinoire et d’une qualité de glace ne leur permettant pas d’aborder l’aspect physique correctement, ajouté aux blessures de Charles-David Beaudoin, Kevin Spinozzi, Rudolfs Polcs, Maxime Legault, et la suspension d’Enzo Carry.
Un début de saison chaotique, dont le clou du spectacle fut l’arrêt du match d’ouverture à Mériadeck contre les Spartiates, à cause du brouillard sur la glace. Une première nationale, mais qui n’a surpris aucun bordelais, tant le problème est récurrent dans cette patinoire.