Après une année 2020-21 compliqué offensivement, les Aigles de Nice ont décidé d’activer la filière finlandaise pour se renforcer et tenter d’accéder de nouveau aux play-offs.

De retour en Ligue Magnus depuis cinq saisons, les Aigles de Nice n’ont atteint les playoffs qu’une seule fois, en 2018-2019, portés par des recrues finlandaises. Alors, cet été, au moment de remplacer les nombreux étrangers partis vers d’autres cieux, on a ressorti les vielles recettes sur la Côte d’Azur. « On ne voulait plus recruter exclusivement des Tchèques ou des Slovaques donc on a pris quatre joueurs finlandais, explique Pascal Margerit, l’entraîneur vidéo. La dernière fois qu’on a recruté Finlandais, on a fait les playoffs. »

Le plus gros chantier de l’été se situait en attaque. Neuvième de la saison 2020-2021, les Aigles n’avaient que la onzième attaque avec 2,4 buts inscrits en moyenne par match. Et, pour relancer la machine, les recrues finlandaises devront pointer. En effet, dans l’effectif des Aigles, seuls quatre joueurs sont jugés comme des joueurs de top 6 par le modèle statistique Magnus Corsi/Plan de Match. Les trois attaquants finlandais, Jesse Pelamo, Julius Valtonen et Mikael Kuronen, en font partie. Si le premier est connu des spectateurs français car il arrive de Cergy, où il a inscrit 17 points en 21 matches de Magnus, ce n’est pas le cas des deux autres.

Julius Valtonen, très apprécié par le modèle statistique, arrive de Mestis, la deuxième division finlandaise, où il a inscrit 69 points en 77 rencontres ces deux dernières saisons. « Il a aussi joué en Liga (la première division finlandaise), précise Margerit. C’est un joueur physique, avec un bon shoot et une bonne vision de jeu. C’est un droitier, c’est ce qu’on cherchait. Il connaissait Juuso Perttila (NDLR, attaquant finlandais passé au club en 2018-2019), c’est lui qui nous l’a recommandé. » Mikael Kuronen compte lui plus de 300 matches de Liga. « C’est un des meilleurs CV qu’on ait eu chez nous, affirme Margerit. Il est moins physique mais il est très rapide. Le projet pour lui, c’est de se relancer ici. »

Les Aigles ont également conservé leur meilleur pointeur de la saison passée, Ondrej Kopta, auteur de 19 points en 25 matches. Extrêmement régulier depuis son arrivée en France comme à l’étranger auparavant, il devrait pouvoir inscrire sa trentaine de points s’il reste en santé.

 

Pour le reste de l’attaque, les Aigles devront compter sur des joueurs qui dépasseront les attentes pour soutenir l’attaque et produire offensivement. Radomir Heizer, arrivé à Nice il y a deux saisons maintenant, c’est bien racheté l’an passé avec 16 points en 26 matches après une première saison à 17 points en 40 rencontres. Le dernier étranger de l’attaque, Jakub Matai, n’a lui pas marqué ses esprits lors de sa première saison et devra faire mieux pour aider l’attaque de Nice.

 

Autre profil intéressant recruté cet été par Nice, le Français de 20 ans, Hugo Proux. Formé en Suisse, à Lausanne, il sort d’une saison remarquable avec l’équipe U20 lausannoise, avec 47 points en 46 matches, dans le top 20 des meilleurs pointeurs du championnat.

Mais Pascal Margerit tempère : « Il est encore en phase de formation, on n’en attend pas autant que les Finlandais par exemple. Mais, c’est un jeune qui travaille fort, qui est très discipliné, qui a une très bonne formation. Il ne demande qu’à progresser et c’est pour ça qu’il est venu à Nice. C’est un joueur très malin, très agile avec un très belle vision de jeu. Il est plus passeur que buteur mais il a un bon petit tir intéressant quand même. » Il vient renforcer un contingent d’attaquants français resté très stable, cet été, du côté de Nice, menés par les réguliers Loïc Chabert et Romain Carpentier. Difficile tout de même de trouver une carte cachée pour produire au rythme d’un top 6 dans ce contingent.

 

Un défenseur offensif en plus et une nouvelle philosophie aux cages.

Si les Aigles de Nice ont peu marqué l’an passé, c’est aussi car les défenseurs n’ont pas beaucoup contribué à l’attaque. Seuls deux défenseurs ont dépassé les 10 points, sans toutefois atteindre des sommets vertigineux : Emil Bagin (12 points) et Kristjan Cepon (11 points), qui a quitté le club cet été. Mais, au moment de renforcer cette défense, pas question non plus de tomber dans l’excès inverse du côté Niçois. Parmi les deux principaux renforts, un profil offensif, Danick Crête, et un profil défensif, Jere Karlsson. Le Canadien qui arrive de Mulhouse, aura donc la tâche d’apporter plus de danger depuis l’arrière : « On avait un bon défenseur de powerplay avec Bagin, on en voulait un deuxième, explique Margerit. Plus globalement, on voulait un défenseur offensif et c’est dans cette optique-là qu’on a pris Danick Crête. »

 

À l’inverse, Jere Karlsson, le Finlandais, arrivé de Mestis, est « solide défensivement », dixit Margerit. « Il a régulièrement été capitaine de ses équipes et on avait besoin de leadership. Il était également toujours bien placé dans les +/- de son équipe. Il joue juste et simple en donnant rapidement le palet aux attaquants. »

En défense comme en attaque, un point d’inquiétude demeure pour les Niçois, la profondeur. Avec sept défenseurs et treize attaquants dans l’effectif, les Aigles seront à la merci des blessures car ils ne possèdent pas d’équipe dans le championnat U20 élite. « Hormis recruter ou jouer en sous-effectif, on n’a pas d’autres solutions en cas de blessures, constate Margerit. Le projet à terme, c’est d’avoir une équipe U20, on y travaille avec le hockey mineur, mais, dans l’immédiat, on n’a pas vraiment de solutions. On n’a pas réussi non plus à nouer de partenariats pour avoir des “licences bleus”. » La solution du recrutement n’est toutefois pas anodine et Pascal Margerit le rappelle : « Les effectifs de Ligue Magnus bougent jusqu’aux mois de novembre/décembre. »

Devant le but, les Niçois ont bougé justement cet été. Exit Rok Stojanovic, qui voulait chercher mieux ailleurs, et Julian Barrier, de retour dans sa région natale à Angers. « On s’est dit que c’était le moment de changer en misant sur un duo de gardiens plutôt qu’un numéro 1 qui laisse peu de matches au backup, explique Margerit. On voulait avoir un duo qui puisse se partager la cinquantaine de matches que nous avons à jouer. Sur le papier, Antoine Bonvalot et le numéro 1 mais, c’est le terrain qui décidera. » Le jeune Slovaque, Branislav Bernat aura donc sa chance pour tenter de prendre la place de titulaire. Sur le papier, il en a les moyens.