[ap_dropcaps style=”ap-normal”]A[/ap_dropcaps]ujourd’hui a lieu le premier derby des Hautes-Alpes de la saison, le premier de longue date. Les Rapaces de Gap reçoivent les Diables Rouges de Briançon, une rencontre au sommet entre deux formations qui se connaissent par cœur. Deux villes de hockey, deux villes aux antipodes d’un même département, deux villes, enfin qui ont gagnées la Magnus au cours des cinq dernières années. Proches et lointaines à la fois, Gap et Briançon font la fierté des Hautes-Alpes en hockey, l’évolution du hockey en France devrait pousser ces formations à fusionner. Comment ? C’est ce que nous allons essayer de vous détailler maintenant.

La fusion de ces deux formations est un sujet récurrent dans le débat haut-alpin, mais un débat sans fin. Personne ne souhaite faire le premier pas pour ne pas froisser l’autre.

Briançon a vu passer de nombreux internationaux Français, sous la houlette de Luciano Basile de nombreux joueurs ont été formés ou découvert en France. Ils ont ensuite fait le bonheur d’autres équipes à commencer par Gap. Nous en citerons ici quelques-uns : Florian Chakiachvili, Cédric di Dio Balsamo, Teddy Trabichet, Sébastien Bisaillon ou encore Pierre Crinon.

Gap de son côté a vécu de belles années avec le bouillonnant Italo-Canadien et doit réussir la transition. A terme cependant il n’est pas sûr que l’une et l’autre n’arrivent à se maintenir en ligue Elite.

Parlons peu, mais parlons bien, pour la saison 2019-2020 Gap a un budget de 1,5 millions environ, quand Briançon arrive péniblement à 1,1 millions d’euros ; évidemment une fusion n’amènera pas un budget de 2,6 millions d’euros ce serait trop simple. Par ailleurs au-delà du budget il faut définir une organisation type, qui prendrait  la Direction de cette nouvelle formation, assez naturellement Gap deviendrait le siège de la nouvelle formation. Ainsi  l’Alp’Arena deviendrait l’épicentre du hockey Haut-Alpin, René Froger ne sera pas oublié pour autant. Imaginons que les matchs de Coupe soient joués à Briançon, par exemple.

Imaginons que le club formateur soit Briançon pour les U17 et U22, imaginons que certains matchs de Magnus soient organisés  à Briançon. Chaque partie du département aurait l’occasion alors de voir son équipe élite. Cela nécessite une logistique au cordeau mais cela permettrait à l’ensemble du département de profiter de cette équipe. Ce que nous décrivons ici a déjà été discuté par les deux clubs au cours des dernières années.

Pour résumer nous aurions le pôle Espoir à Briançon, le pôle Elite à Gap mais au sein du même club. Cette nouvelle formation pourrait s’appeler le HCGB. La problématique la plus importante arrive maintenant dans la démonstration : le budget.

En effet comme évoqué plus haut il est évident que les budgets des deux formations ne peuvent s’additionner tout simplement. Tout d’abord parce que les soutiens des deux formations sont très souvent les mêmes à savoir les Villes, le Département et la Région. Vu les difficultés financières que traversent les collectivités territoriales il apparaît évident que les subventions pour ce nouveau club serait moindre ; par ailleurs dans un département comme les Hautes-Alpes les mécènes des deux formations sont souvent les mêmes… Pas sûr qu’ils gardent le même montant de subvention.

Cependant deux clubs distants de 85 kilomètres, dans un département qui compte un peu plus de 141 000 habitants, il semblerait logique que les forces en présence se réunissent pour rester en Elite. Dans un sport ancré dans l’histoire locale depuis près de 85 ans. Le hockey est un outil de cohésion non négligeable dans les Hautes-Alpes, les collectivités et les acteurs du hockey pourraient se retrouver autour de cette nouvelle formation Elite. Nous pouvons imaginer que le budget de Gap est la base de travail initiale, en appliquant un coefficient de 40% au budget de Briançon nous arriverions à un budget aux alentours de 2 millions d’euros pour le HCGB. Le coefficient appliqué est totalement arbitraire et mérite d’être travaillé plus précisément. Pour terminer cette présentation, nous avons voulu projeter la formation du HCGB à l’aune de la saison 2019-2020, toujours en utilisant les données de Magnus Corsi. Pour rappel dans les projections de Magnus Corsi, Gap est cinquième quand Briançon est onzième. Nous avons pris 65% de l’effectif des Rapaces et 35% de celui des Diables Rouges, voici le résultat :

La nouvelle formation que nous pourrions aussi appeler les Rapaces Rouges de Gapençon serait troisième. Ce résultat de 59% de buts anticipés est intéressant à plus d’un titre.

Tout d’abord les effectifs ont été faits avec des contraintes budgétaires fortes de part et d’autre, ensuite notre projection arbitraire ne peut prendre en compte les nécessaires synergies si l’effectif est monté pour une seule formation au lieu de deux. Enfin cette statistique montre que le hockey Hauts-Alpins peut rester solidement accroché en Elite. La ligue Magnus gagnerait également en homogénéité. Nous aurions quatre clubs relativement proche et un nouveau derby des Alpes possible le HCGB contre les Brûleurs de Loups. Tout le monde pourrait être gagnant au bout du compte.

Tout cela n’est que fiction pour le moment, cependant cela permet d’avoir une idée de ce que pourrait être le hockey Haut-Alpin si chacun va dans le même sens. Cependant rien ne pourra se faire si les hommes et les femmes de ce territoire ne le souhaitent pas, quitte à ce que le hockey Elite disparaisse à terme de cette belle terre de Hockey… Alors qui est partant ?