Comme vous avez pu le remarquer, nous essayons cette année d’élargir notre panel d’articles visant la NHL. Cela passe par l’examen des jeunes via YOUNGSTERS mais aussi d’autres formats qui devraient bientôt faire leur apparition sur notre site. Cela ne nous empêche cependant pas de revenir à nos bases et ce qui est l’essence même de Plan de Match : les statistiques avancées.
Après la partie 1 plutôt conséquente qui relatait les projections ajustées de certains joueurs et équipes, il est maintenant d’attaquer la deuxième partie et d’aller un peu plus en profondeur. Quelle équipe est chanceuse, laquelle ne l’est pas ? Qui est le joueur le moins touché par la grâce des dieux du hockey ? Passons tout ça en revue !
La place de la chance dans les performances des équipes
En NHL et dans le hockey en général, les performances des équipes ne dépendent pas uniquement du talent ou des systèmes de jeu. La chance joue elle aussi un rôle fondamental, bien que souvent sous-estimé. L’analyse des statistiques avancées permet de mettre en lumière cette influence. Une équipe peut surperformer ou sous-performer en raison d’une part importante de chance… ou de malchance.
Ce n’est pas la première fois que nous en parlons, mais reprécisons tout de même. Les buts escomptés (xG) sont une mesure statistique avancée qui évalue la probabilité qu’un tir soit converti en but en fonction de divers facteurs comme la position de tir, l’angle, la qualité de la passe, la pression défensive ou encore le talent du gardien adverse. En théorie, je dis bien en théorie, une équipe qui génère beaucoup de xG devrait marquer beaucoup de buts. Ce qui fait aussi la beauté de ce sport, c’est que ce n’est pas toujours le cas et que la chance entre aussi en jeu.
Une équipe qui marque donc beaucoup peut donner l’impression qu’elle fournit une domination offensive alors qu’elle repose sur des fondations fragiles. C’est évaluer ce point que servent les xG. À terme, si une équipe marquant beaucoup plus de buts qu’elle ne génère de buts escomptés ne commence pas à équilibrer ou inverser la tendance, son rendement offensif risque de chuter.
Quelques facteurs peuvent provoquer cette surperformance chanceuse tels que des tirs plutôt improbables qui surprendront le gardien adverse ou qui ne fonctionneront que si toutes les planètes s’alignent, un gardien peu en forme et en confiance ou encore des joueurs en « hot streak » qui marchent actuellement sur l’eau et sont portés par de bonnes performances. A l’inverse, un gardien très en forme, des maladresses ou encore un grand nombre de poteaux peuvent provoquer beaucoup de xG mais peu de buts.
En plus de cette conversion des xG, le visuel ci-dessous indique aussi le PDO, qui est une statistique avancée utilisée pour évaluer si une équipe ou un joueur bénéficie de la chance ou subit de la malchance sur une période donnée. C’est une mesure simple et efficace qui combine deux aspects fondamentaux du jeu : l’efficacité au tir et l’efficacité des gardiens. Si le PDO (efficacité des tirs + efficacité des arrêts) dépasse les 100, alors les gardiens et les joueurs sont performants, plus cela descend en dessous des 100, mois l’équipe l’est.
PDO/xGF% des équipes de NHL après une vingtaine de matchs
Ici, plus une équipe est en hauteur, plus elle est chanceuse, et plus elle est à droite, plus elle génère de xG. Ainsi, on peut remarquer que les Vegas Golden Knights sont certainement l’équipe la plus chanceuse et efficace à l’heure actuelle avec près de 13 buts de plus que leur total de xG. Pour les Ducks, c’est quasiment la même chanson en générant toutefois moins de buts escomptés. Sans surprise, avec un PDO de 98 et 40,88xG pour 33 buts marqués les Sharks sont l’une des moins bonnes équipes de la ligue. Les Oilers possèdent autant de buts escomptés que les Rangers, mais ils semblent se heurter à une malchance inexplicable.
PATINEURS : QUI EST DONC TOUCHE PAR LA GRÂCE ?
Passons tout d’abord en revue les 10 joueurs de la ligue les plus chanceux sur les buts marqués. A l’heure actuelle, le premier au classement est Leon DRAISAITL. Avec 9,1 buts de plus que ses xG, il est le principal protagoniste des (rares) actions chanceuses des Oilers. Sam REINHART n’est pas loin derrière à égalité avec Adam GAUDETTE, totalisant chacun 8 buts de plus que leurs xG. On peut remarquer qu’aucune équipe ne figure plusieurs fois dans le top 10.
Joueur |
Equipe |
Buts au delà des xG |
Leon DRAISAITL |
Edmonton Oilers |
9,1 |
Sam REINHART |
Florida Panthers |
8 |
Adam GAUDETTE |
Ottawa Senators |
8 |
Brayden POINT |
Tampa Bay Lightning |
6,9 |
Tage THOMPSON |
Buffalo Sabres |
6,6 |
Alex OVECHKIN |
Washington Capitals |
6 |
Ivan BARBASHEV |
Vegas Golden Knights |
5,8 |
Jack ROSLOVIC |
Carolina Hurricanes |
5,4 |
Cole CAUFIELD |
Montréal Canadiens |
5,3 |
Jack McBAIN |
Utah Hockey Club |
5,2 |
Passons maintenant aux joueurs moins en réussite.
Joueur |
Equipe |
Buts au delà des xG |
Zach HYMAN |
Edmonton Oilers |
-6,3 |
Drew O’CONNOR |
Pittsburgh Penguins |
-5,4 |
Pierre-Luc DUBOIS |
Washington Capitals |
-5,1 |
William EKLUND |
San Jose Sharks |
-4,5 |
Joel FARABEE |
Philadelphia Flyers |
-4,2 |
Kirby DACH |
Montréal Canadiens |
-4 |
Philip DANAULT |
Los Angeles Kings |
-3,8 |
Elias LINDHOLM |
Boston Bruins |
-3,8 |
Andrei SVECHNIKOV |
Carolina Hurricanes |
-3,7 |
Bo HORVAT |
New York Islanders |
-3,7 |
Il arrive aussi que certains joueurs aient du mal à concrétiser les occasions qu’ils se créent, affichant ainsi un faible taux de conversion individuel malgré des xG élevés. Cependant, leur capacité à générer des opportunités pour leurs coéquipiers peut compenser cette inefficacité personnelle, contribuant malgré tout à de solides performances collectives.
Joueur |
Equipe |
xG provoqués |
Nico HISCHIER |
New Jersey Devils |
11,9 |
Andrei SVECHNIKOV |
Carolina Hurricanes |
11,6 |
Jack HUGHES |
New Jersey Devils |
11,4 |
Jesper BRATT |
New Jersey Devils |
11,3 |
John TAVARES |
Toronto Maple Leafs |
11,2 |
David PASTRNAK |
Boston Bruins |
10,8 |
Artemi PANARIN |
New York Rangers |
10,6 |
Travis KONECNY |
Philadelphia Flyers |
10,5 |
Timo MEIER |
New Jersey Devils |
10,3 |
Anders LEE |
New York Islanders |
10,3 |
LES GARDIENS : REVELATIONS, CONFIRMATIONS ET DECEPTIONS
Les performances des gardiens de but sont souvent évaluées à travers le pourcentage d’arrêts. Cependant, l’un des indicateurs les plus révélateurs sont les xG sauvés. Cette mesure compare le nombre de buts qu’un gardien aurait dû théoriquement concéder en fonction des tirs reçus (xG contre) avec le nombre de buts qu’il a réellement encaissés. Un gardien qui parvient à sauver plus de xG que ce qui était attendu est considéré comme ayant effectué des arrêts au-dessus de la moyenne, ce qui peut être le signe d’une performance exceptionnelle ou, encore une fois, de la chance.
A contrario, un gardien qui sauve moins que ce que les xG suggèrent pourrait être en difficulté. Mauvaise forme, défense friable ou encore malchance sont autant de facteurs expliquant ces difficultés. Ce type d’analyse permet de distinguer la qualité d’un gardien au-delà des simples statistiques de buts encaissés, en offrant un aperçu plus précis de son efficacité face aux occasions créées par l’adversaire.
Joueur |
Equipe |
xG sauvés |
Lukas DOSTAL |
Anaheim Ducks |
13,3 |
Anthony STOLARZ |
Toronto Maple Leafs |
9,2 |
Joey DACCORD |
Seattle Kraken |
9,1 |
Ilya SOROKIN |
New York Islanders |
8,9 |
Dustin WOLF |
Calgary Flames |
8,9 |
Cam TALBOT |
Detroit Red Wings |
8,8 |
Logan Thompson |
Washington Capitals |
8,7 |
Filip GUSTAVSSON |
Minnesota Wild |
8,1 |
Karel VEJMELKA |
Utah Hockey Club |
7 |
Connor HELLEBUYCK |
Winnipeg Jets |
6,9 |
Si Connor HELLEBUYCK est un habitué du top 10, Lukas DOSTAL semble avoir progressé à une vitesse grand V depuis l’an dernier. Cela s’est remarqué lors des derniers championnats du monde et se confirme depuis le début de l’année. La plus grosse surprise figure dans l’absence de Linus ULLMARK et Jeremy SWAYMAN dans ce classement. L’ex tandem des Bruins figurait en effet depuis deux ans dans ce top mais depuis leur séparation, leurs performances ont pris une trajectoire bien différente de la réussite qu’ils avaient à Boston. Swayman, devenu titulaire, peine à maintenir sa constance et ses statistiques sont bien en dessous des attentes avec -0,9 xG sauvés et une 45e place au classement des gardiens. Pour Linus ULLMARK, tout semble encore pire avec -8,6 xG sauvés et une 76e position.
LES STARS DU MODELE NLICE DATA/PLAN DE MATCH
Parmi les quelques 1383 joueurs rentrés dans notre base de données pour cette saison, certains ont vu leur projection être grandement revue à la hausse. La draft de 2023 est pour l’instant à l’honneur ! Avec un ajustement positif de +14, passant sa projection de 34 à 48 points après seulement 20 matchs, Matvei MICHKOV est bien plus productif que ce à quoi nous nous attendions. Leo CARLSSON et Adam FANTILLI ne sont pas loin derrière avec +12. Pour Connor BEDARD, ce démarrage semble plus difficile puisque notre modèle a réduit sa projection d’un petit point.
Côté négatif, c’est Steven STAMKOS qui obtient la médaille avec un ajustement négatif de -6 points, retournant un peu plus le couteau dans les plaies des Predators. Jason ROBERTSON, Nazem KADRI et Jonathan HUBERDEAU sont tous les trois à -5. Trois joueurs des Oilers viennent derrière, peu aidés par la malchance de l’équipe évoquée plus tôt : Zach HYMAN, Jeff SKINNER et Adam HENRIQUE sont à -4.
Artemi PANARIN et Mitch MARNER, projetés respectivement à 106 et 102 points sont les deux joueurs avec le plus gros total de points dont la projection n’a pas du tout bougé. Pour les autres stars, Connor McDAVID, Nikita KUCHEROV, Auston MATTHEWS, David PASTRNAK, Jack HUGHES et Matthew TKACHUK sont tous la cible d’un ajustement négatif. Kirill KAPRIZOV est le joueur projeté de base au dessus des 100 points dont la projection a été le plus augmentée : +5.
QUELQUES STATS BONUS :
- Time On Ice :
Les joueurs qui passent le plus de temps sur la glace sont souvent essentiels à la réussite de leur équipe. Ils sont souvent au cœur des moments décisifs, participant à la fois en attaque et en défense. Des statistiques comme le temps de glace par match (TOI) permettent de mesurer leur importance au sein de l’effectif
Joueur |
Equipe |
Time On Ice |
Zach WERENSKI |
Columbus Blue Jackets |
26m03s |
Seth JONES |
Chicago Blackhawks |
25m41s |
Roman JOSI |
Nashville Predators |
25m32s |
Travis SANHEIM |
Philadelphia Flyers |
25m29s |
Mikhail SERGACHEV |
Utah Hockey Club |
25m23s |
Cale MAKAR |
Colorado Avalanche |
24m59s |
Quinn HUGHES |
Vancouver Canucks |
24m56s |
Brock FABER |
Minnesota Wild |
24m50s |
Rasmus ANDERSSON |
Calgary Flames |
24m49s |
Miro HEISKANEN |
Dallas Stars |
24m48s |
- Blocked Shots
Lorsqu’un joueur intercepte ou empêche un tir d’atteindre le filet, souvent en se positionnant devant la rondelle, cela est compté comme un blocked shot. Les défenseurs, en particulier, sont souvent en première ligne pour réaliser ces gestes mais les attaquants peuvent également contribuer dans ce domaine. Un joueur accumulant beaucoup de tirs bloqués est souvent perçu comme un élément clé de la défense de son équipe.
Joueur |
Equipe |
Blocked Shots |
Rasmus ANDERSSON |
Calgary Flames |
74 |
Ian COLE |
Utah Hockey Club |
70 |
Colton PARAYKO |
St. Louis Blues |
68 |
Brandon CARLO |
Boston Bruins |
68 |
Christopher TANEV |
Toronto Maple Leafs |
68 |
MacKenzie WEEGAR |
Calgary Flames |
66 |
Alex VLASIC |
Chicago Blackhawks |
63 |
Travis SANHEIM |
Philadelphia Flyers |
62 |
Radko GUDAS |
Anaheim Ducks |
60 |
Jonas SIEGENTHALER |
New Jersey Devils |
58 |
A noter que le premier attaquant arrivant dans ce classement se situe à la 61e place est Luke KUNIN, des Sharks, avec 39 tirs bloqués.
- Shots On Goal
Les tirs cadrés (SOG) désignent les tentatives de tir qui sont dirigées vers le filet et qui nécessitent une intervention du gardien. Cette statistique est clé pour mesurer la pression offensive exercée par une équipe. Un grand nombre de tirs au but indique souvent une domination offensive, bien que la qualité des occasions reste déterminée par les xG.
Joueur |
Equipe |
Shots On Goal |
Nathan MacKINNON |
Colorado Avalanche |
112 |
David PASTRNAK |
Boston Bruins |
112 |
Brady TKACHUK |
Ottawa Senators |
104 |
Jack HUGHES |
New Jersey Devils |
100 |
Dougie HAMILTON |
New Jersey Devils |
97 |
Brandon MONTOUR |
Seattle Kraken |
95 |
Matt BOLDY |
Minnesota Wild |
93 |
Zach WERENSKI |
Columbus Blue Jackets |
92 |
Nazem KADRI |
Calgary Flames |
91 |
Roman JOSI |
Nashville Predators |
91 |
- Face-Offs (plus de 200 engagements)
Gagner un face-off permet à une équipe de contrôler immédiatement le jeu, tandis que le perdre donne l’avantage à l’adversaire. Les joueurs spécialisés dans les mises au jeu sont essentiels pour la gestion du rythme du match et la distribution du palet.
Joueur |
Equipe |
Réussite aux FO |
Alexander BARKOV |
Florida Panthers |
65,32% |
Claude GIROUX |
Ottawa Senators |
62,30% |
Vincent TROCHECK |
New York Rangers |
60,63% |
Jean-Gabriel PAGEAU |
New York Islanders |
60,58% |
Jamie BENN |
Dallas Stars |
60,27% |
Tomas HERTL |
Vegas Golden Knights |
59,94% |
Luke GLENDENING |
Tampa Bay Lightning |
59,11% |
JT MILLER |
Vancouver Canucks |
58,88% |
John TAVARES |
Toronto Maple Leafs |
59,00% |
Anze KOPITAR |
Los Angeles Kings |
58,52% |
- Giveaways
Les pertes de palets (giveaway) désignent les erreurs où un joueur perd la possession souvent en raison d’une mauvaise passe ou d’un contrôle imprécis. Ces pertes de contrôle permettent à l’adversaire de saisir rapidement l’opportunité de contre-attaquer. Un nombre élevé de giveaways peut nuire à la défense et augmenter les risques pour l’équipe.
Joueur |
Equipe |
Shots On Goal |
MacKenzie WEEGAR |
Calgary Flames |
50 |
Mikhail SERGACHEV |
Utah Hockey Club |
46 |
Erik KARLSSON |
Pittsburgh Penguins |
45 |
Nathan MacKINNON |
Colorado Avalanche |
44 |
Dougie HAMILTON |
New Jersey Devils |
43 |
David PASTRNAK |
Boston Bruins |
41 |
Andrei SVECHNIKOV |
Carolina Hurricanes |
41 |
Mark SCHEIFELE |
Winnipeg Jets |
39 |
Jake SANDERSON |
Ottawa Senators |
39 |
Cale MAKAR |
Colorado Avalanche |
39 |