LA SAISON DERNIERE DES AIGLES FUT CHARGEE DE REBONDISSEMENTS, MAIS COURONNEE DE SUCCES PUISQU’UN OBJECTIF FUT ATTEINT : ACCEDER AUX PLAY-OFFS. L’EXPLOIT POURRA-T-IL ÊTRE REPRODUIT ?
Après un début de saison 2023-24 douloureux, et projetés par notre modèle à la 7e place du championnat pour 54 points, ils respectèrent presque à la lettre le contrat. Avec un total de 54 points obtenus à la sueur de leur front, ils accèdent de justesse à la 8e place, se qualifiant pour les play-offs, chose qui n’était pas arrivée depuis 2019 ! Dommage pour eux, ils affrontèrent dès le premier tour le tenant du titre, Rouen, non sans offrir une farouche résistance.
Malgré une défaite au premier tour, cette accession aux phases finales pour le titre a cependant montré une certaine combativité de la part des Aigles, ce qui a eu pour effet de rêver à de plus grands objectifs pour Stanislav SUTOR : faire top 5 cette saison. Pour essayer d’atteindre cet objectif, le coach Slovaque Frantisek STOLC a tout naturellement été prolongé pour une seconde saison, et il sera assisté de Pascal MARGERIT, au club depuis les années 90. Avec un objectif aussi élevé, il fallait ajuster l’effectif, et on peut dire que ce fut le cas puisque pas moins de 19 joueurs n’ont pas été reconduits sur un total de 25. Est-ce que les Aigles ont les moyens de leurs ambitions ?
Les Aigles de Nice ont vécu un été mouvementée, cela n’a pas ou peu transpirer dans le monde du hockey, focalisé sur d’autre clubs. Tout d’abord, un « pool » d’investisseur à racheter le club pour un montant relativement dérisoire. A date, il n’est pas prévu d’injection d’argent pour le développement du club. Cependant, le club de Nice souhaite se structurer en vue des jeux olympiques de 2030, à domicile. En effet, au cours de l’été Nicolas Tomasini, le dirigeant de la formation grenobloise a décidé de poser ses valises sur la Côte d’Azur. Il sera rejoint la saison prochaine par une figure du hockey grenoblois : Jeff Dufour. Un chambardement fort au niveau de la direction du club avec un nouveau manager général adjoint, une communication resserrée. Le recrutement n’a pas été simple, il est basique. Avant de débuter la saison, notre modèle Plan de Match/NLIce Data, projette les Aigles de Nice à la 9e place du classement avec un total de 51 points. Le huitième est projeté à 57 points, si proches, si loin. A l’inverse, le douzième est projeté à 47 points. Entre la neuvième et la douzième place, nous devrions assister à une belle bataille.
EN ATTAQUE, LA MIGRATION A FAIT SON OEUVRE
En attaque, cet été ce fût le grand ménage avec seulement deux joueurs renouvelés. Tout d’abord, Alexis SUTOR, à Nice depuis sa naissance, reste dans l’équipe sans grande surprise. Avec un total de 11 points (4B, 7A) en 191 matchs de Ligue Magnus, dont 2 points (1B,1A) l’année dernière, le fils du manager est projeté cette année à 1 point (0B, 1A) pour -0,31 WinShares. Par ailleurs, l’ex international Slovène Luka KALAN, arrivé en cours de saison dernière, prolonge sur la Côte d’Azur. Avec 22 points (10B, 12A) en 25 matchs, il disposait d’un des meilleurs PPG (point per game/point par match) de l’équipe. Nous le projetons cette année à 37 points (13B, 24A) pour 1,39 WinShares.
Côté arrivées, et après une saison exceptionnelle en D1 avec 38 points (11B, 27A) en 26 matchs, le saut en Magnus de Joseph BROUTIN n’était qu’une question de temps. Malgré un petit gabarit de 169cm pour 70kgs pouvant inquiéter dans un championnat où la moyenne des joueurs est de 181,65cm pour 82,24kgs, notre modèle lui projette une première année réussie avec 24 points (8B, 16A) points pour 0,92 WinShares.
Ensuite, Filip DVORAK et Nicolas RUEL semblent préférer la Côte d’Azur à la cité Phocéenne puisqu’ils ont tous les deux signé à Nice. Taavi TIALA est de retour en Magnus après une saison productive sur le championnat hongrois, avec 36 points (14B, 22A). Nous le projetons à 23 points (8B, 15A) pour 0,93 WinShares.
Enfin, Marek SLOBODA, Teemu LOIZEAU, Julien MSUMBU et Hugo PROUX feront aussi partie de l’effectif cette année. Une arrivée étrangère intéressante est celle du tchèque Michal KVASNICA, pensionnaire de Mestis sur les deux dernières saisons où il a inscrit 56 points (22B, 34A) en 76 matchs. Notre modèle le projette à 22 points (8B, 14A) pour 0,72 WinShares. Mais la plus grosse arrivée de la saison est celle du jeune Jérémy LAPOINTE, dont l’oncle a évolué chez les Aigles en D1 il y a bien des années. Meilleur pointeur de son équipe Usports l’année dernière avec 34 points (15B, 19A) en 30 matchs, notre modèle le projette à 40(22B, 18A) points pour 1,91 WinShares.
En additionnant tous les Winshare, l’attaque des Aigles de Nice cumule à 5,82 WS. Selon le modèle cela reste plutôt « faible » avec seulement la onzième attaque du championnat. L’objectif du top-5 semble ambitieux, pour ne pas dire impossible. Quid de la défense ?
UNE DEFENSE TOUT JUSTE SORTIE DE L’OEUF MAIS PLEINE DE RESSOURCES
En défense, la moyenne d’âge est relativement jeune, puisqu’exception faite de Marc-André LEVESQUE, qui est l’un des deux seuls défenseurs rescapés de la saison dernière avec Yoan SALVE, aucun joueur ne dépasse les 25 ans. L’ex capitaine Bordelais devrait d’ailleurs être le meilleur élément défensif de cette équipe puisque notre modèle lui attribue 1,62 WinShares pour 22 points (6B, 16A) points.
Autre recrue, Louis CIRGUES, lui aussi en provenance de Marseille, est projeté à 10 points (3B, 7A) points pour 0,93 WinShares. Le jeune Maxime CORVEZ, vice-champion de D1 l’année dernière avec Chambéry rejoint la Côte d’Azur pour sa première année complète en Magnus. Jules LEFEBVRE, pour sa part champion de D1 l’année dernière avec Nantes fait son retour en élite française, et est projeté à 8 points (2B, 6A) points pour 0,76 WinShares. Enfin, les deux autres imports étrangers devraient figurer parmi les meilleurs de cette équipe. Harijs BRANTS, international Letton, évoluait au Danemark l’année dernière. Nous le projetons cette année à 16 points (5B, 11A) pour 1,33 WinShares. Le Finlandais Leevi KARJALAINEN, est de son côté projeté à 14 points (3B, 11A) pour 1,16 WinShares.
La brigade défensive des Aigles cumule à 8.70 WS, une projection qui ne permet pas non plus d’espérer un top-5, plus facilement le maintien. En effet, cela les projette comme neuvième défense de la ligue Magnus.
BATAILLE POUR LA TITULARISATION devant le but
Si l’on se penche sur les gardiens Niçois, une première chose est sûre : Lou SILIGHINI sera numéro 3. Une seconde chose de sûre est que le staff Niçois semble apprécier de mettre deux potentiels numéros 1 en concurrence. C’était le cas l’an dernier avec Conrad MÖLDER et Nikita BESPALOV. Ce sera le cas cette année entre le premier cité et Raphaël GARNIER, ancien numéro 2 Grenoblois. Le Finno-Estonien entamera sa troisième saison sous le soleil Niçois. Nous projetons au back-up de l’équipe nationale d’Estonie 2,77 WinShares.
Sur le papier, Raphaël GARNIER semble se dégager pour devenir le numéro 1 des Aigles. Formé en Suisse et ancien international Français U18 et U20, il n’a fréquenté que les grosses écuries du championnat. Rouen tout d’abord, Angers ensuite et enfin Grenoble. Ce pourrait être sa première année en tant que gardien principal, et nous le projetons à 3,3 WinShares. Si nous faisions partie du staff des Aigles, il serait notre numéro un.
Les derniers remparts niçois cumule 6.11 de winshares, cela positionne le duo à la sixième place de la ligue Magnus. Une fois encore, l’objectif de top-5 semble irréalisable, le maintien est plus probable. Avec un effectif défensif correct et relativement homogène et un bon duo de gardiens, les Aigles semblent armés pour réserver quelques surprises. Cependant, l’attaque azuréenne semble relativement faible… Cela suffira-t-il à atteindre les play-offs et une 5e place de saison régulière ? Réponse sur le glaçon. Sur le papier, les playoffs sont jouables et donc le maintien, le top-5 semble plus un rêve. Cependant, les Aigles pourraient entamer un cycle de structuration intéressant en vue des prochaines années. Au-delà de la glace, il faudra surveiller le développement du club.