Un tour de chauffe pour les Brûleurs de loups ?

Si les Scorpions de Mulhouse démarraient la saison avec une pénalité de quatre points, ils la démarraient aussi le couteau entre les dents, avec une sévère envie de prouver qu’ils pourraient y arriver. Ils démarrent donc sur les chapeaux de roue, et après trois victoires de suite, ils sont stoppés par la locomotive de Magnus : Grenoble. Longtemps invaincus à domicile, ils concèdent leur première défaite à l’Illberg le 28 octobre, toujours face à Grenoble. Après une saison pleine de rebondissements, les mulhousiens se qualifient malgré tout pour les playoffs. Seule ombre au tableau, ils affronteront les tenants du titre, et d’ores et déjà vainqueurs de la Coupe de France : les Brûleurs de Loups de Grenoble.

LA SAISON REGULIERE ET LES BRÛLEURS DE SCORPIONS.

Nous projetions Mulhouse à la 9e place, titulaires de 52 points, nous nous étions trompés. Les hommes du coach Hecquefeuille ont su montrer leur adversité, et remportent leur place pour les playoffs, terminant à 56 points, soit une légère augmentation de 7,69%. Grenoble, quant-à eux, sont à leur place. Premiers, avec 115 points. Remarquons malgré tout que nous les projetions en début de saison à 111 points, et si une progression de 3,6% peut sembler légère, c’est en réalité impressionnant compte tenu du peu de marge d’erreur que nous leur donnions en septembre dernier.

Sur les face-à-face entre les deux équipes, l’avantage est à Grenoble. Sur 4 rencontres, c’est 4 victoires, au cours desquelles ils ont marqué une moyenne de 4 buts par match, contre 2 pour Mulhouse. Vis-à-vis des pénalités, Mulhouse est dans le top 3 des équipes les plus disciplinées, Grenoble est dans le top 3 opposé, avec presque 4 heures de prison d’écart entre les deux équipes. Cependant, sur les affrontements directs, on enregistre 26 pénalités (majeures et mineures confondues) de chaque côté. L’avantage reste cependant à Mulhouse, qui auront réussi à marquer 4 buts sur les supériorités numériques, contre aucun pour les grenoblois.

Les isérois ont pu cadrer 38,75 tirs sur le portier alsacien, contre 26 en face. Net avantage Grenoble donc, qui bloquent aussi 13,75 tirs par match, contre 6,5 pour les Scorpions. A l’image de leur saison, les Scorpions de Mulhouse n’ont remporté que 44,25% des faceoffs face aux Brûleurs de Loups, qui affichent donc un taux de réussite de 55,75%. Sur les talents individuels, les Brûleurs de Loups dominent toujours, avec un WinShares offensif moyen de 1,25 contre 1,15 et un WinShares défensif moyen de 2,31 contre 0,91. Sur le même critère, et ce critère uniquement, Stepanek devance Papillon, avec un WinShares de 4,1 contre 3,8. Si l’on prend la saison dans sa globalité, d’un point de vue statistique, Grenoble est au dessus.

QUI APPORTERA AVEC LUI LES CLEFS OU LE BELIER DE LA VICTOIRE ?

Toujours en s’appuyant sur la saison régulière, nous pouvons dans un premier temps faire un récapitulatif des meilleurs pointeurs, à travers un Top-10 général des deux équipes. Sur les points uniquement, on s’aperçoit que 70% du classement est occupé par Grenoble, ne laissant que 3 des 4 dernières places aux Scorpions.

Deux critères intéressants afin de mesurer la dangerosité effective d’un joueur sont son xG (comprenez par là le nombre de buts escomptés par match), et ses chances de marquer par match . Sur ce premier point, même si le Top-3 est toujours isérois, le Top-10 est beaucoup plus disputé, donnant un Top-6 et un Top-4 parfaitement symétriques. Sur le total, l’avantage reste malgré tout pour Grenoble, avec un total de 2,28 xG contre 1,79. Soit une différence d’environ un Damien Fleury.

Au niveau des chances de marquer, cela reste toujours relativement disputé, le classement laissant là aussi 5 joueurs de chaque équipe, mais l’avantage reste malgré tout toujours aux Isérois.

On peut déjà annoncer que les grenoblois devront (et pourront) compter sur Fabre, Fleury et Treille, qui semblent bien installés dans les tableaux de cet article. Mais s’ils sont les fers de lance de cette équipe, on retrouve derrière eux un effectif relativement équilibré, et une défense qui semble au dessus de celle de Mulhouse.

Les Scorpions, quant-à eux, ont surpris tout le monde, et ce, tout le long de la saison. Est-ce l’alchimie sur la glace, est-ce le recrutement, est-ce le coaching ? Sûrement un peu de tout ça. Malgré tout, c’est une équipe jouant en majorité à 3 lignes, et, en playoffs, les matches s’enchaînent. La fatigue pourrait donc être aussi un des facteurs de résultats de cet épisode des séries.

LES GARDIENS : EXPERIENCE CONTRE JEUNESSE

Dans les cages s’affronteront le premier et le quatrième gardien de Magnus. Si Jakub Stepanek a été solide l’an passé, il divise un peu plus cette année, la où Quentin Papillon a réellement pris son envol après une saison compliquée en Norvège, très peu aidé par sa défense qui laissait passer une quarantaine de tirs par match. Le gardien grenoblois termine donc sa saison 4e au classement, et le cerbère des Scorpions empoche la médaille d’or. Rappelons une fois encore que les données ci dessous sont des moyennes.

Sur la calculatrice, les gardiens semblent relativement solides des deux côtés, même si Papillon obtient un léger avantage avec un pourcentage d’arrêts plus élevé malgré un nombre de tirs plus élevé. Les playoffs restent cependant à part, et l’expérience du portier Tchèque pourrait faire la différence sur un enchaînement de matches à pression.

Notre pronostic : Grenoble en 5, parce que Mulhouse peut en gagner une.

Voici les probabilités de victoires en 4, 5, 6 ou 7 matchs.

Malgré tout, les Brûleurs de loups ont une chance sur cinq de terminer la série en quatre matchs secs…