Est-ce que notre modèle a vu juste ?

La saison régulière vient de se terminer, les playoffs commencent. Nous avons un top-8 défini, est-ce que notre modèle avait vu juste en début de saison ? Tentons de répondre à cette question. Les chiffres ne mentent jamais, même si nous pouvons leur faire dire ce que nous voulons…

A chaque début de saison, le recrutement des équipes de la ligue terminé, le calendrier définit, nous lançons le modèle mathématique camembert. Ce dernier, nous donne alors un classement projeté avec le nombre de victoires, de défaites en temps régulier ou en prolongation. Il en découle un nombre de points et un classement pour chacune des équipes. Pour rappel, voici le classement que nous avions projeté en début de saison. Ces projections ont été effectuée avec les effectifs au jour 1 de la saison.

Avant d’affiner notre analyse, nous avions d’ores et déjà le podium, dans l’ordre. Oui, vous pourrez toujours nous dire que c’était facile puisque ce sont les trois plus grosses équipes du championnat, qu’il n’y avait pas de suspens. Admettons. Nous avons également 7 équipes sur 8 qualifiés en playoffs (87.5% d’efficacité). Seuls les Aigles de Nice ne font pas partis de la ronde printanière, remplacés par les excellents Scorpions de Mulhouse, leur qualification tient presque du miracle. Si les Gothiques avaient tenus leur rang, nous aurions le classement dans l’ordre.

Cependant, nous avons souhaité être encore plus précis en définissant un nombre de points en fin de saison, regardons factuellement ce que cela donne. Voici le résultat final de la saison régulière avec le delta de points rapporté aux projections initiales.

Tout d’abord, un modèle mathématique prends en compte un certain nombre de paramètres, avec les moyens à notre disposition pouvant évaluer la qualité des effectifs sur le papier. Cependant, le modèle camembert a obtenu un taux d’efficacité de 72.4%, c’est un record !

Qui a fait mieux que le modèle ?

Dans la catégorie, le modèle est battu, nous avons en tête les Dragons de Rouen avec un résultat de 10 points au-dessus des attentes alors que leur gardien star a été absent pendant près de 3 mois. L’Hormadi d’Anglet fait également mieux que prévu avec 15 points au-dessus des attentes avec 49 points. Notez au passage que la qualification en playoffs cette année était à 56 points, c’est du jamais vu. Lors des dernières saisons, la qualification pouvaient s’espérer aux alentours des 50-55 points. Cela signifie que derrière les trois grosses écuries, la densité est plus forte.

Enfin, les Scorpions de Mulhouse termine la saison avec 8 points au-dessus de la projection initiale qui intégrait les 4 points de pénalité pour des raisons extra-sportives. C’est une vraie performance pour les hommes de Kévin Hecquefeuille et cela leur permet de se qualifier en playoffs et de laisser sur la touche les Pionniers de Chamonix qui avec 6 points au-dessus de la projection initiale et 54 points sont éliminés. Intéressons-nous maintenant aux équipes qui collent plutôt au modèle.

Qui est dans le modèle ?

C’est toujours compliqué de définir l’attendu, devons nous considérer que le modèle a vu juste dès lors que l’équipe a obtenu le nombre de points à l’unité près ? Pouvons-nous considérer qu’un écart de 3 ou 4 points amène une certaine justesse dans la projection initiale ? Avec 132 de points distribué par équipe sur 44 matchs, un écart de 3% nous semble acceptable. Partant de ce principe, notre modèle a vu juste pour cinq équipes sur douze. Tout d’abord, les Brûleurs de loups que nous avions projeté très haut, les premières estimations étaient même encore plus hautes. Le club de l’Isère avec 115 points bat un record, nous les projetions à 111 points, pas si loin.

Dans la même catégorie, les Ducs d’Angers terminent la saison avec 92 points, soit seulement 4 de points de plus que nos estimations initiales. Les Jokers de Cergy-Pontoise sont encore plus précis avec un écart de seulement un point sur la projection initiale.

Enfin, les Rapaces de Gap et les Boxers de Bordeaux se retrouvent à seulement 3 et 4 points en deçà de leurs projections initiales mais sont bien positionnées dans le classement. Mais alors qui a totalement raté sa saison ?

Le modèle n’a pas pu voir venir Amiens, Briançon et Nice.

En effet, les Gothiques d’Amiens ont eu un début de saison catastrophique n’ont pas réussi à rattraper leur retard, seulement se qualifier de justesse pour les playoffs. Nous les projetions quatrième de la ligue, comme la saison dernière, ils terminent septième, 16 points en deçà de la projection initiale ! Les Diables Rouges de Briançon n’avait pas l’équipe pour se mener à la lutte en ligue Magnus, le modèle n’était pas bien calibré apparemment, ils terminent 15 points en deçà de leur projection initiale qui était déjà pas très élevée.

Enfin, et c’est une surprise pour nous et quelques observateurs de hockey en France : les Aigles de Nice. En effet, lorsque nos premières projections sont sorties, le modèle les projetaient solide huitième de la ligue avec 54 points. Ils terminent la saison avec 43 points. Le gardien devait être une révélation, il a sauvé plus souvent qu’à son tour une équipe usée. A-t-il été surutilisé ? C’est une possibilité. En tout état de cause, Nice ne participera pas aux playoffs cette saison.

Place désormais aux playoffs, nous présenterons chacune des séries après le premier match des trois premières. Ce qui est certain sur le plan sportif c’est que Briançon retrouvera la D1 et que Rouen et Grenoble sont les grands favoris pour remporter les grands honneurs de la ligue Magnus. La suite, au prochain épisode…