Rouen a beau être l’un des monstres sacrés du hockey français, la saison dernière a montré que son souffle n’est plus aussi brûlant Dans un championnat qui se muscle, rester immobile n’était plus une option. L’été 2025 a donc sonné comme un coup de pied dans la fourmilière, mais parviendront-ils à rallumer le feu du dragon ?
Quand on se retourne sur la saison 2024-25 des Dragons, le terme “chaotique”, à l’échelle de l’écurie, n’est peut-être si extrême. Après une saison régulière faite de hauts et de bas, les Dragons ont terminé hors du podium pour la première fois en 10 ans et ont trébuché là où on n’aurait jamais voulu les voir chuter : en playoffs. Sur le papier, le bilan est correct, mais c’est en playoffs que la déception est tombée : opposés aux Gothiques d’Amiens en quart de finale, les Rouennais ont fini par s’incliner à l’issue d’une série au couteau (4-3), une première élimination précoce depuis près d’une décennie. À cela s’ajoute une Coupe de France passée sous le radar, remportée par Angers, et une saison qui, sans être complètement apocalyptique, ne restera pas dans les mémoires.
L’été 2025 n’a donc rien eu d’une intersaison tranquille. À Rouen, on a eu le sentiment que le dragon avait été piqué au vif : il fallait remanier la formule. Le premier coup de balai est venu d’en haut : Gaëtan Muller, bien connu dans le basket, a pris les rênes du club en lieu et place de Thierry Chaix. Il a aussitôt donné le ton : pour exister à nouveau sur la scène européenne, il faudra un nouvel écrin de 5 000 à 10 000 places à la place de l’Île-Lacroix (3 300 places aujourd’hui) et doubler un budget actuellement estimé à environ 4 millions d’euros. Ambition affichée : remettre Rouen au sommet en Ligue Magnus et en Europe, avec un projet d’infrastructures et une montée en puissance financière sur plusieurs saisons.
La réorganisation a aussi touché le management : Fabrice Lhenry, figure historique du banc, a quitté le rôle d’entraîneur pour devenir manager sportif. Pour le remplacer derrière le banc, le club a rappelé un visage bien connu des fans : Carl Mallette, ex-attaquant du club dans les années 2000, de retour en Normandie pour insuffler un vent de renouveau et secouer un vestiaire souvent critiqué l’an dernier. A ses côtés, ce n’est pas Guttig qu’on retrouve mais Csaba Székely, qui s’occupait l’année dernière des gardiens de l’équipe. Marc-André Thinel, de son côté, a été promu manager général en lieu et place de Guy Fournier, qu’il assistait auparavant.
Secouer le vestiaire, cela passe aussi par des départs. Certains étaient attendus, d’autres ont surpris. Le club a vu partir des éléments comme Francis Perron (retraité), Sebastian Bengtsson, Jordan Hervé, Milan Kytnar et Jared Dmytriw, à l’attaque, Oskari Setänen et Jakub Lackovic dans les cages, ou encore Enzo Cantagallo, Alexander Lindelof, Juho Tommila, Daniel Glad, Noa Goncalves, Fiorenzo Villard et Guillaume Naud sur la ligne bleue. Enormément de changement donc, mais c’est un choix logique après la saison passée.