Le face à face dimanche entre la Lettonie et la France est tellement attendu depuis des mois qu’il en était devenu évident avant même de commencer ce TQO, mais il fallait bien se frayer un chemin jusque là. Dimanche, la France ne sera pas favorite et tentera de réaliser une énorme performance pour décrocher son billet olympique. Mais en attendant, les Bleus n’ont pas failli dans leur mission de battre proprement la Hongrie et l’Italie. Quoi qu’il arrive dimanche, cette partie là du contrat est rempli.
Dans un match serré et, disons le, assez pauvre offensivement, la troupe de Philippe Bozon a tout de même pris le contrôle dès l’entame du match. Et si les Bleus ne sont pas créés tant d’occasions que ça, ils ont au moins limité les italiens à quasiment rien pendant 55 minutes.
Entre temps, à force de pousser et de tenter, Sasha Treille a par deux fois dévié un palet dans le but italien. Un mini break qui a permis aux français d’aborder la fin de match sereinement et lorsque les choses se sont tendues sur la dernière supériorité italienne, Henry-Corentin Buysse a sorti le très grand jeu afin de conserver un blanchissage mérité.
Le match en chiffres
La dernière poussée italienne leur a valu quasi 1 expected goals mais auparavant, les Bleus n’avaient vraiment rien donné à une Squadra peu inspirée et limitée à envoyer le palet en fond de zone et à tirer de très loin.
En effet, si le nombre de tirs tentés est relativement serré (49-41 pour la France), et les tirs cadrés, selon nous, sont même à l’avantage de l’Italie (23-19), le match se termine avec 2.82 expected goals pour la France et 1.61 pour l’Italie. Un ratio de presque deux pour un qui se retrouve dans les chances de marquer (13 à 7) alors que les français ont été largement plus dangereux pour s’approcher de la cage adverse comme on le voit sur la map ci-dessous.
Très peu de jeux dangereux mine de rien des deux côtés, aussi bien en Walk-in qu’en high-danger passes. 7 rushs pour la France mais apportant seulement 0.23 expected goals. Et 3 rebonds à 1 mais le rebond italien vaut autant à lui seul que les trois français.
Des attaques limitées encore et toujours par manque de créativité en entrée de zone. Si les français ont été propres en sorties de zone (67% contrôlées), ils ont encore été limités à 40% d’entrées contrôlées, avec 40 tentatives en contrôle et 20 dumps, dont seulement 5 furent récupérés. J’ajoute que nous ne comptons pas ici les dumps pour changer de ligne. Consolation, les italiens ont été misérables à ce point de vue avec un pauvre 25% d’entrées contrôlées. À noter le bon travail des défenseurs français. Chakiachvili a brisé 3 des 5 entrées tentées contre lui, Bault 3 sur 6 et Thiry a rendu une copie parfaite avec 3 sur 3.
De plus, comme face à la Hongrie, les français ont maitrisé les tentatives de high-danger passes italiennes en coupant 12 de leurs 14 tentatives.
Buysse valide son ticket pour dimanche ?
Le gardien d’Amiens n’a pas raté son opportunité. Le meilleur gardien français sur le papier selon nous a rendu une copie quasi parfaite en sauvant donc les 1,61 expected goals dirigés contre lui. Il a également contrôlé 74% de ses arrêts, gelant le palet ou le mettant hors de danger alors que le modèle attendait 68%. Son arrêt miracle à la dernière minute n’est que la cerise sur le gâteau.
Côté joueurs, Sasha Treille est le héro du jour avec ses deux buts (0.91 expected goals à lui seul). Mais le grenoblois a également à son actif 5 tirs tentés, 4 shot assists et sa ligne termine avec un différentiel de 4 chances de marqué à 0 à 5v5.
D’ailleurs le bottom6 français a été mis en avant. Tim Bozon a beaucoup porté le palet avec un 9 sur 9 en sorties de zone et 5 sur 10 en entrées, dont 3 menant à un tir pour la France. Son engagement a aussi entrainé la pénalité du 2-0.
Texier a été dangereux, Bellemare a déplacé le palet mais se heurte encore souvent à la défense en entrées de zone par manque de solution. Plus tard en 3e, on a vu Bertrand offrir un beau décalage sur l’aile qui devrait être répété dimanche.
Commentaires d’après-match :
Henri-Corentin Buysse : On a mis un peu de temps à se mettre dedans, on a réussi à débloquer dans la deuxième. On relâche un peu dans le troisième tiers mais on arrive à tenir. Le point positif pour moi c’est qu’on n’en prends pas en PK contrairement à hier.
L’ambiance est bonne, on pousse tous dans le même sens et ça, ça fait plaisir.
Florian Chakiachvili : Sur ce match, l’essentiel y est. Ce n’était pas forcément notre meilleur match. Les Italiens on sait qu’on toujours du mal à les manoeuvrer. Le groupe vit super bien. Fin juillet on a commencé à créer quelque chose. C’est la première fois depuis Paris qu’on est tous ensemble. On a monté les deux premières marches, il nous reste la plus grande. A nous de mettre tous les ingrédients pour aller la chercher.
Credit photo FFHG