L’équipe de France de hockey sur glace quitte l’élite mondiale. Pour la première fois depuis 2008, les Bleus évolueront en Division 1A après une campagne 2025 catastrophique conclue à la 16e et dernière place, avec 1 seul point, aucune victoire, et un jeu en grande souffrance. Une page se tourne, et pour Yorick Treille, nouveau sélectionneur, le constat est aussi limpide qu’inquiétant : la France doit repenser tout son système.
Un rendement offensif en chute libre
Depuis 2012, jamais l’attaque française n’avait été aussi peu productive. Avec 1,14 but par match, les Bleus réalisent leur plus faible moyenne offensive en 14 participations :
Année | Buts/match |
2014 | 3,57 |
2017 | 3,29 |
2025 | 1,14 |
La baisse est vertigineuse. À titre de comparaison, en 2017, les Bleus marquaient près de trois fois plus souvent. Autre indicateur révélateur : le pourcentage de tirs convertis (5,71 %), soit un but tous les 17 tirs environ. Là encore, c’est le pire taux sur plus d’une décennie. En 2014 et 2017, la France tournait autour des 12 %, soit un tir sur huit qui finissait au fond des filets.
Trop souvent sous pression défensive
Sur le plan défensif, la France subit en moyenne 32,4 tirs par match, un chiffre élevé mais pas inédit. Pourtant, avec 27 buts encaissés, le ratio de buts contre par match (3,86) confirme les difficultés défensives déjà apparues en 2023 (4,43) et 2019 (4,86). Le pourcentage d’arrêts des gardiens (88,11 %) reste correct, bien qu’inférieur aux standards des grandes nations (souvent autour de 92 %). Cela indique que les gardiens n’ont pas été catastrophiques, mais trop souvent abandonnés par une défense débordée.
Des unités spéciales inégales
Fait paradoxal : le jeu en avantage numérique a progressé, atteignant 22,22 % de réussite, le troisième meilleur taux des 13 dernières éditions (derrière 2017 et 2012). Cela suggère une certaine efficacité tactique en zone offensive quand l’opportunité se présente. En revanche, le désavantage numérique est en recul avec 73,68 % de pénalités tuées. Ce chiffre, bien qu’encore dans la moyenne française historique, reste insuffisant à ce niveau de compétition, où le seuil critique est souvent fixé à 80 %.
Un déclin sous plusieurs entraîneurs
Depuis la fin de l’ère Dave Henderson (2018), les résultats français ont souffert d’une instabilité chronique. Sous Philippe Bozon (2019–2024), la France a alterné entre performances médiocres et rares éclairs, sans jamais retrouver la dynamique de la première moitié des années 2010. En 2025, Yorick Treille faisait ses débuts comme sélectionneur. Mais le contexte difficile, l’absence d’une génération montante, et un manque criant de profondeur n’ont pas permis de redresser la barre.
Que retenir ? Et après ?
Un bilan historique préoccupant
Jamais depuis 2012 l’équipe de France n’avait réalisé une aussi mauvaise prestation. Avec 1 seul point glané sur l’ensemble du tournoi, elle chute dramatiquement par rapport à la moyenne des années précédentes (~6,2 points). La production offensive est en berne : 8 buts inscrits, soit moitié moins que la moyenne historique (~16 buts). Le secteur défensif, bien que légèrement au-dessus des années passées, reste fragile avec 27 buts encaissés, contre ~26 en moyenne ces douze dernières années. Cela montre que le problème principal réside avant tout dans une attaque en manque cruel de réussite.
Des statistiques très faible