L’équipe de France masculine se regroupe cette semaine avec en point d’orgue trois matchs à Marseille. L’occasion pour nous de faire le point avec le sélectionneur Philippe Bozon.

 

Plan de Match : Tout comme en novembre, le regroupement de décembre propose une équipe jeune, c’est voulu ?

 

Oui, c’est ce que nous faisons depuis le début du mandat qui m’a été confié. C’est dans la lignée de ce que nous faisons en décembre. Cette année nous avons voulu intensifier ce côté-là, pour donner du temps de glace à des jeunes joueurs.

Plan de Match : Comment les choisissez-vous ?

Il faut savoir que je suis en contact régulier avec les équipes jeunes que ce soir les U16, U18 et U20. J’ai notamment une attention particulière pour les U20. Je regarde ce qu’ils font, ce sont des jeunes que nous pourrions intégrer chez les séniors…..

 

Sur ce regroupement comme celui de novembre, nous aurions voulu avoir Justin Adamo ou Pierrick Dubé. Malheureusement, les clubs ne les ont pas libérés. Quant aux autres joueurs, c’est lié à notre suivi régulier de la ligue Magnus. Nous suivions tous les jeunes français. Comme je l’ai déjà évoqué, nous travaillons sur la mise en place d’un collectif « Talents ».

Plan de Match : Ce collectif « talents », quand sera-t-il mis en place ?

Nous travaillons depuis le début du mandat à un projet de Pôle France ou collectif talent pour en définir la forme, le fonctionnement. Il devrait être mis en place en début d’année 2023. L’objectif est d’accompagner nos jeunes talents. Nous souhaitons qu’ils soient mieux encadrés et leur donner plus de niveau international.

Plan de match : Quel forme pourrait prendre ce collectif ?

Comme je l’ai dit, nous travaillons sur la formule. Nous sommes dans la dernière ligne droite. Nous souhaitons proposer une offre et nous travaillons également sur la liste des joueurs qui pourraient y prétendre. Sur la liste, nous sommes en discussion avec les clubs de ligue Magnus.

Nous ciblons les joueurs français dominants dans les équipes afin qu’ils intègrent le groupe performance masculin de la fédération. Sur l’offre, nous avons les idées sur la table. La mise en œuvre pourrait bloquer sur l’aspect financier. Accompagner c’est simple et pas coûteux. Pour donner un exemple, cela pourrait juste être un accompagnement sur du média training, un plan de carrière. Si nous mettons en place des stages « skills » ce n’est pas la même chose. Nous l’avons fait l’été dernier à Anglet.

Dès lors que nous avons les compétences à la fédération, ce que j’appelle le service fédéral, ça ne coûte « rien ». Nous avons les compétences, il n’y a pas de coût supplémentaire. Si nous souhaitons être plus précis, c’est à estimer.

 
Plan de Match : Dans ce tournoi des trois nations, l’opposition de la Pologne et l’Ukraine ce n’est pas forcément fort pour se préparer au championnat du monde élite, si ?

 

Depuis le COVID et la guerre entre la Russie et l’Ukraine c’est compliqué d’organiser des confrontations. Le contexte est très compliqué au sortir de cette saison. Nous avions des accords sur les tournois internationaux (de novembre, décembre et février), notamment le Europe Hockey Challenge. Malheureusement, l’EHC n’est plus vraiment reconduit.

Certaines équipes ont lâché ces accords. L’exclusion de la Russie et de la Biélorussie a eu un effet domino et un impact pour nous. La Russie ne participe plus, donc la Suisse a pris la place dans certains tournois plus relevés…

L’accord prévoyait une confrontation avec l’Autriche et la Slovénie mais Autriche a dit non. Cela a été très compliqué mais on est content d’avoir deux adversaires, notamment l’Ukraine qui sera de qualité pour nous.

Plan de Match : L’exclusion des Russes n’a-t-elle pas eu que des bons côtés pour le hockey français ?

Leur exclusion nous a permis de revenir au sein de l’élite, mais cela nous complique la tâche dans la préparation tous les ans. Mais je suis persuadé que les Russes vont revenir rapidement.

Plan de Match : Pourquoi pensez-vous cela ?

 

Tout d’abord, le CIO mentionne qu’en 2024 la Russie sera présente sous drapeau neutre. C’est un peu la volonté qui est affichée par nos têtes pensantes. C’est mon impression. Le sport est en train de pousser pour que ces nations réintègrent le comité olympique.

Plan de Match : Sur un autre sujet, vous avez un nouvel assistant pour ce stage. Vous n’avez pas encore remplacé René Matte ?

Effectivement après le départ de René et le nouveau contrat de Yorick Treille, il me fallait au moins un nouvel assistant. J’ai l’autorisation pour recruter quelqu’un. J’avais deux candidats mais ils ne pouvaient pas me donner de réponse dans l’immédiat. J’ai pris la décision de prendre le temps qu’il faut. Nous souhaitons un candidat de qualité, nous avons encore le temps. Nous souhaitons qu’il intègre le groupe pour le rassemblement de février.

Je continue mes recherches et je reviens d’un voyage aux Etats-Unis où j’ai repris contact avec mes connaissances sur place (NDLR : notamment Sébastien Bordeleau). Ils activent leurs réseaux et nous aurions, peut-être la possibilité d’intégrer un coach NHL. Ce n’est pas le même coût, je dois l’évoquer avec la fédération.

Plan de Match : Laurent Meunier en novembre, Alexis Billard en décembre pourquoi ces choix ?

De mon point de vue, Laurent Meunier tout comme Cristobal Huet devraient faire partie du projet. Ils peuvent apporter leurs expériences, leurs vécus à l’international. Nous avons besoin de ces gens là à nos côtés. Je les tanne souvent pour qu’ils viennent. Pour Laurent, c’est un concours de circonstance qui l’a rendu disponible en novembre.

Comme je l’ai évoqué, nous échangeons souvent avec les coachs de ligue Magnus, et nous avons eu l’occasion de trouver un terrain d’entente avec Alexis. Je suis ce que font les coachs de ligue Magnus et j’aime beaucoup Jonathan Paredes, j’en ai parlé à Jon. Mais être head coach cela prend du temps, nous ne souhaitons pas non plus pénaliser les clubs. Il faut remplir un cahier des charges et avoir une validation de la fédération et cela n’a pas été possible pour ce stage de décembre.

Plan de Match : Après ce tournoi des 3 Nations, le prochain regroupement aura lieu en février, où ? Avant les championnats du monde en Finlande, est-ce que l’équipe de France jouera en France ?

 

Alors en février nous irons à Copenhague pour y affronter le Danemark, la Norvège et une troisième nation qui doit être définie. Ensuite, la préparation du mondial commencera après la finale de la ligue Magnus donc aux environs de mi-avril. Nous devrions jouer entre deux et quatre matchs en France. C’est important de garder le lien avec le public. Les lieux ne sont pas encore définis.