Depuis mi-décembre, le nombre de matchs de ligue Magnus qui sont reportés est toujours plus important. A tel point que la ligue avait prévu dix matchs entre le 2 et le 9 janvier 2022, seulement deux auront lieu vendredi et dimanche. Par ailleurs, les clubs doivent également affronter les restrictions pour au moins trois semaines en janvier. Plan de Match vous propose un tour d’horizon des possibilités et des impacts.
Lundi 4 janvier à 18h00 se tenait la première commission Magnus de l’année, juste au retour des vacances. Cette commission étudie la situation et prend position sur la suite à donner. Ce qui a été décidé lundi c’est de consulter les clubs de Magnus sur ce qu’il faut faire. Pour rappel, cette commission est composée de plusieurs clubs de Magnus auxquels s’ajoute le président de la fédération, le directeur de la ligue mais également le manager et le coach de l’équipe de France masculine et enfin le référent arbitrage. Au cours de cette réunion aucune décision n’a été prise formellement. Il a été décidé de consulter l’ensemble des clubs pour définir ce qui doit être fait. La réunion de confirmation a lieu demain vendredi.
Les solutions qui sont sur la table sont les suivantes :
- Aucune montée ni descente pour la troisième saison consécutive.
- Playoffs ou non ? Pourquoi ne pas faire des playoffs à douze ? (proposition qui n’est pas sur la table des clubs, mais que nous proposons)
- Réduire ou non le nombre de matchs sur la saison.
Pendant ce temps, les clubs souffrent des annulations de matchs à répétition, étant donné le nombre d’équipes sur le carreau, ce n’est pas simple de trouver des oppositions. D’autant plus que personne ne sait encore comment va se terminer la saison. Pour une équipe de milieu ou bas de tableau affronter Rouen, Grenoble ou Angers n’est pas nécessairement une bonne option notamment si la règle de trois appliquée l’année s’applique à nouveau.
Une souffrance sportive et économique
Une souffrance économique tout d’abord, en effet les annulations à répétition sont des recettes en moins, les matchs qui auront lieu jusqu’au 24 janvier seront également des manques à gagner. En effet, les restrictions actuelles ne permettent pas d’obtenir le maximum de chiffre d’affaires : aucune loge possible, aucune buvette ouverte et une jauge limitée à 2000 personnes. Ce dernier élément est probablement le moins impactant lorsqu’on voit l’affluence depuis le début de la saison dans la plupart des patinoires de ligue Magnus. Selon nos informations ces « pertes » ne seront pas compensées par l’Etat comme cela a pu être le cas en 2020 et 2021, d’ailleurs les aides n’ont pas encore été totalement versées à tous les clubs.
Comme nous l’évoquions l’année dernière déjà, le budget d’un club est principalement lié à la billetterie et plus particulièrement à ce qu’on appelle l’hospitalité : les loges. Elles sont désormais fermées au moins jusqu’au 24 janvier prochain. Une place en loge se négocie entre deux et quatre mille euros en fonction des clubs et des prestations. C’est une source de revenus non négligeable pour l’ensemble des clubs Magnus.
Une souffrance sportive ensuite, en effet les joueurs touchés par le covid n’en ressortent pas forcément indemnes. Nous avons ici deux problématiques différentes liées au Covid tout d’abord l’arrêt plus ou moins prolongé de sport à haute intensité pendant les confinements ou les saisons raccourcies comme l’évoque Valérie Bougault (spécialiste en sciences de la vie (physiologie, santé). Elle est reconnue à l’international pour ses travaux sur la santé respiratoire chez le sportif en lien avec la qualité de l’air et est régulièrement invitée à participer à des congrès internationaux et groupes de recherches/publications dans ce domaine) sur son blog.
La seconde problématique non moins importante est l’impact d’une infection covid sur les sportifs de haut niveau et dès l’été 2020, ce sujet a été traité dans les médias comme Les Echos en juillet 2020 ou encore le journal 20 minutes sur sa chaîne Youtube.
Plus récemment le Huff Post s’en faisait l’écho dans un article très détaillé sur le sujet et en prenant des exemples concrets. Il n’y a pas d’exemple dans le hockey sur glace, cependant le Covid a eu un impact sur certaines carrières et également sur le marché des transferts notamment en Europe cette saison. Les clubs ont tardé à finaliser leur recrutement et pour certains ce n’est pas encore terminé. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Enfin, sur l’aspect sportif est-ce que la saison est en mesure de se terminer normalement avec 44 matchs par équipe ? En l’état actuel des choses, rien n’est moins sûr. Tout d’abord, la fédération voudra maintenir au maximum le calendrier actuel pour donner toutes les chances à l’équipe de France de remonter en élite en mai prochain en Slovénie ; sauf que là aussi rien ne garantit que ces championnats du monde D1A aient lieu. La raison non pas le Covid mais des raisons économiques. En effet, l’IIHF perçoit ses revenus via le championnat du monde élite et U20, ces derniers ont été annulés avec pertes et fracas. Ce sont ces championnats du monde qui financent l’ensemble des autres championnats du monde…
Cette pandémie a un impact très fort sur le hockey sur glace en France, tant économiquement que sportivement. Les derniers éléments fragilisent encore un peu plus le hockey hexagonal et il faudra faire preuve d’une grande solidarité pour s’en sortir.