Après une saison en montagnes russes et un été de grand ménage, les Aigles de Nice repartent avec un visage neuf et des ambitions revues à la hausse. Entre recrutement audacieux et retour de piliers, ce nouvel élan suffira-t-il à les propulser plus haut en Magnus ?
On ne va pas se mentir : l’an passé, les Aigles ont souvent donné des sueurs froides à leurs supporters. Entre des coups d’éclat face aux cadors de Magnus et de sacrés trous d’air, Nice a vécu une saison de montagnes russes. Huitièmes à l’issue de la phase régulière, les Niçois se sont accrochés au wagon des play-offs sans jamais vraiment décoller, la faute à une défense parfois trop friable qui a encaissé 174 buts. L’attaque, portée par un Jesper Larinmaa inspiré (37 points, 16 buts), a souvent sauvé les meubles, mais l’équipe manquait d’un deuxième souffle offensif et d’un bloc défensif hermétique pour viser plus haut.
Côté coulisses, rien de révolutionnaire : le président Filipe Bastos continue de tenir la barre avec une philosophie claire : stabiliser le club dans l’élite avant de rêver plus grand. Le budget reste modeste à l’échelle de la Magnus (on est loin des gros poissons comme Rouen ou Grenoble), mais il se veut mieux ciblé : moins de volume, plus de qualité et d’expérience pour encadrer plus de jeunes. L’an dernier déjà, Nice avait entamé ce virage : privilégier des profils capables d’apporter tout de suite, plutôt que d’empiler des paris à bas coût. Marc-André Lévesque, couronné head coach cet été, incarne bien cette vision : rigueur, responsabilisation des jeunes, mise en place d’un power-play plus incisif…
L’été a été agité : le vestiaire niçois a vu filer plusieurs visages familiers. Côté cage, c’est un véritable coup de tonnerre : Raphaël Garnier a pris la route de Chamonix et Conrad Mölder a quitté le nid, forçant le staff à repenser totalement le tandem de gardiens. En défense, des joueurs comme Sebastian Miedema, Leevi Karjalainen ou Harijs Brants ont plié bagage, tout comme le vétéran Marc-André Lévesque, désormais coach. Devant, beaucoup de départs aussi : Filip Dvorak, Marek Sloboda, Luka Kalan, Adam Raska, Taavi Tiala, Joseph Broutin ou encore Ondrej Kopta ont quitté la Côte d’Azur pour d’autres horizons, certains rejoignant des rivaux de Magnus ou des équipes de D1 comme Chamonix, Strasbourg ou Meudon, d’autres partant tenter l’aventure en Europe de l’Est. Ça ne s’arrête pas là puisque d’autres joueurs comme Julien Msumbu, Alexis Sutor, Daniels Berzins, Maxime Corvez ou Joona Tamminen, ne porteront plus le maillot de Nice. Bref, un effectif largement décimé et un chantier est colossal avec une nouvelle tête pour gérer tout ça : Jean-François Dufour.
L’ambition est affichée : il faut continuer à progresser dans la hiérarchie, viser un top 6 à moyen terme, tout en consolidant sa place de club stable de l’élite, tout en gardant dans le viseur l’objectif 2030 avec la nouvelle patinoire de 5000 places qui devrait apparaître dans la ville. En attendant, le budget reste serré, mais Nice semble toutefois avancer dans la bonne direction montrant cet été que les Aigles n’hésitaient plus à tourner une page entière pour franchir un palier. Reste à voir si la nouvelle recette prendra… et qui viendra écrire le nouveau chapitre sur la Côte d’Azur.