Encore une fois, cette journée de Magnus a eu son lot de surprises : “anti-stats” monumentaux, hold-ups, murs de tirs bloqués, domination./. On garde nos classiques (xG, tirs, Corsi, faceoffs) et on continue d’élargir avec les scoring chances (SC), giveaways (GA), tirs bloqués et cette fois ci en plus les duels remportés (PB%) pour raconter ce que le tableau d’affichage ne montre pas toujours.
D’ailleurs, je me rends compte qu’on n’a jamais vraiment pris le temps, depuis qu’on a lancé ce format, de poser les bases. Alors petit détour rapide (et pas chiant, promis) pour expliquer ce que racontent les chiffres qu’on vous met dans les yeux après chaque journée : (données fournies par Instat)
- xG (expected goals) : les occasions générées par une équipe, pondérées par leur dangerosité. En gros, ça dit si un tir a vraiment une chance de finir au fond, pas juste s’il existe. Plus il est bien plus c’est proche de 1, plus il est bof-bof, plus c’est proche de 0.
- Tirs cadrés (S+) : les shoots qui obligent le gardien à bosser (et qui peuvent rentrer). Les lancers qui partent dans les filets de protection et autres plexis ne comptent pas.
- Giveaways (GA) : les palets perdus “bêtement” (mauvaise passe, contrôle raté…). Plus il y en a, plus une équipe offre de munitions à son adversaire.
- Charges (H+) : l’impact physique. Pas toujours décisif sur le score, mais ça peut user l’adversaire et changer l’énergie du match.
- Corsi% (C%) : le pourcentage de tirs tentés (cadrés, ratés, bloqués) par une équipe par rapport à son adversaire. Une bonne mesure de qui contrôle le petit rond noir en caoutchouc.
- Faceoffs% (FO%) : le pourcentage d’engagements gagnés. Ça paraît anecdotique, mais commencer avec le palet plutôt que de courir après, ça change des séquences entières.
- Tirs contre bloqués : la stat des guerriers qui se mettent devant les shoots. Ça ne fait pas la une, mais ça sauve un match.
- Scoring chances (SC) : les occasions franches, les vraies. On parle d’un tir pris depuis une zone dangereuse, souvent proche du slot.
- Puck battles won% (PB%) : sur les duels pour la rondelle, le pourcentage de ceux remportés.
Allez, maintenant, on attaque !
Anglet – Briançon (4–3)
Une fois de plus, le hold-up de la journée est signé Anglet : Briançon a dominé presque tous les secteurs : 4,94xG à 2,20xG, 57 tirs cadrés à 24, 70% de Corsi, 16 chances de marquer à 11, 56% de victoire sur les batailles pour la rondelle, mais Anglet l’emporte. Comment ? Là aussi, finition, réalisme, chance et sacrifice : 21 tirs bloqués (contre 9) et un petit plus aux mises en jeu (53%). Les Angloys ont plié sans rompre, profité des rares fenêtres et ont laissé leur gardien faire le reste.
Angers – Rouen (6–3)
Ici, le score colle aux chiffres. Angers a tout simplement pris le dessus partout : xG 3,94 à 1,67, 39–24 aux tirs cadrés, 64% de Corsi, 23–9 en chances de marquer, 58% de victoire sur les batailles. Rouen a bien tenté de survivre en bloquant 17 tirs (contre 6), mais après un premier tiers ou Carruth a semblé pouvoir voler le match, les Ducs ont multiplié les situations dangereuses et trouvé la faille régulièrement. Légère avance angevine aux FO (51%), pertes de palets proches (81–88). Au bout du compte, la différence s’est faite sur la qualité et la répétition des occasions d’Angers.
Marseille – Cergy-Pontoise (5–3)
Victoire à contre-courant pour Marseille. Avec 3,91 xG contre 2,93, 32 à 24 tirs cadrés, 17 chances de marquer à 14 ou encore 56% de Corsi, Cergy semble avoir pris l’avantage, offensivement parlant. En face, Marseille a gagné plus d’engagements (55%), a mis plus d’impact (30 charges à 24), a bloqué un peu plus (17–15), a remporté légèrement plus de batailles (51%) et a basculé une partie serrée grâce à l’opportunisme et à la gestion des moments-clés. Les pertes de rondelle illustrent le style : 78 pour les Spartiates (risque assumé), 55 côtés Jokers.
Amiens – Grenoble (2–6)
Score lourd et, même si certains micro-indicateurs sourient à Amiens, plutôt logique. Grenoble domine la création (3,34xG à 2,92xG ), les tirs cadrés (36–28), le Corsi (59%) et les chances de marquer (24–19). Amiens a paradoxalement brillé aux Face-Offs (61%) et a remporté légèrement plus de duels (51%), mais les Brûleurs de Loups ont contrôlé le territoire et la qualité, sans même avoir besoin d’un mur de blocs (8–8). Deux équipes propres en giveaways (76–74) : la différence vient du 5v5 territorial et de la finition grenobloise.
Chamonix – Bordeaux (4–1)
Deuxième “anti-stats” de la soirée. Bordeaux, comme souvent en ce début de saison, marche sur le match en volume de tirs avec 43 contre 22 et de Corsi (68%). Mais cette fois, la dangerosité était plus présente que d’ordinaire avec 3,59xG contre 2,03, 20 chances de marquer (9 de plus que les Pionniers) et 52% des batailles gagnées, et pourtant c’est Chamonix qui repart avec les 3 points. Les Pionniers ont gagné plus de FO (56%) et, même s’ils n’ont pas eu besoin de bloquer plus de tirs que ça, ils sont devant aussi avec 9 tirs bloqués contre 2. Les giveaways (77–60) montrent aussi que Bordeaux a davantage contrôlé la rondelle, sans jamais parvenir à transformer. Deuxième braquage de la soirée donc, signé Chamonix.
RECAP DES PERFORMANCES INDIVIDUELLES
Les attaquants les plus dangereux (xG)
Briançon a empilé les menaces : Matthew Barnaby (1,03) et Chase Dubois (1,02) mènent la journée malgré la défaite à Anglet. Derrière, Tommy Giroux (Bordeaux, 0,81) et Baptiste Bruche (Bordeaux, 0,58) confirment les chances Bordelaises, tout comme Chrystopher Collin (Briançon, 0,77). Ensuite, on retrouve Jake Stella (Cergy-P, 0,76), Kalle Myllymaa (Marseille, 0,59), Bastien Maia (Amiens, 0,59) et Matias Bachelet (Grenoble, 0,58). Un top 10 très “paradoxal” qui colle aux scénarios de la soirée : les perdants ont souvent généré plus de danger.
Les joueurs ayant le plus perdu le palet (Giveaways)
À manier avec précaution (surtout pour les attaquants, car gros usage = plus d’actions et donc plus d’erreurs). Malo Ville (Chamonix) mène avec 13 giveaways, et pourtant les Pionniers gagnent : signe d’une défense qui compense (blocs, gardien). Tommy Perret (Rouen) suit à 12 ; Aleksandar Magovac (Amiens, 11), Kieran Craig (Amiens, 10) et Vincent Nesa (Rouen, 10) viennent ensuite. Alexei Polodyan (Anglet, 9) et Matt Prapavessis (Angers, 9) et Jarrett Lee (Cergy-P, 8) complètent le top.
Les joueurs ayant le plus bloqué de tirs
Ivan Esipov (Anglet) signe la perf de la soirée avec 6 tirs bloqués, parfaitement cohérent avec le “courage” collectif des siens face à la marée briançonnaise. À sa suite : Paulin Hostein (Cergy-P, 4), puis Jarrett Lee (Cergy-P, 3), Jan Dufek, Albin Lindgren et Fabien Colotti (Marseille, 3 chacun), Rudolfs Polcs (Anglet, 3). Matias Bachelet (Grenoble, 2), Kyle Pouncy (Briançon, 2) et Hugo Baron (Anglet, 2) complètent la liste. Une stat en droite ligne des tendances équipes : Anglet a gagné en se sacrifiant, Marseille a tenu sous pression, Cergy a résisté malgré la défaite.
La quatrième journée en (très) bref :
• Deux braquages, dont un XXL : Anglet vs Briançon et Chamonix vs Bordeaux. Encore aujourd’hui, le volume, c’est bien mais la finition et les blocs, c’est mieux.
• Angers dans le dur, mais pour l’adversaire : domination multi-indicateurs (xG, Corsi, SC, PB%) face à Rouen.
• Marseille gagne la boxe : plus de charges, FO, blocs, et l’opportunisme pour faire mentir les xG.
• Grenoble, clinique : Victoire avec juste du contrôle de territoire et de la qualité.