Alors que la Ligue Magnus était dominée par Grenoble et Rouen depuis quelques années, Angers s’est intercalé entre les deux équipes l’an passé. Avec un groupe pratiquement inchangé, les Ducs ont l’ambition de confirmer.

Cela faisait trois saisons. Depuis Gap en 2016-2017, aucune équipe n’avait réussi à s’immiscer dans le top 2 de la saison régulière de Ligue Magnus, réservé à Grenoble et Rouen. Angers l’a fait l’an passé. Terminant deuxième, entre les intouchables Dragons et les Brûleurs de Loups, les Ducs ont confirmé ce que l’on pressentait : ils ont désormais l’équipe pour challenger les deux gros du championnat de France. L’objectif reste d’ailleurs inchangé pour l’entraîneur assistant, Alexis Billard : « Le top 3. »

Si l’effectif est resté extrêmement stable cet été en Anjou, le changement majeur est venu derrière le banc. En effet, après quatre saisons passées au club, Brennan Sonne s’en est allé. Arrivé en 2017-18, alors qu’Angers sortait d’une saison difficile, 6e de la saison régulière et éliminé dès les quarts de finale, le Canadien aura remonté le club jusqu’à une belle deuxième place. Une place que les Ducs n’avaient pas atteint depuis la saison 2013-2014. « Son départ est une surprise sans en être une, explique Billard. On savait qu’à un moment, il allait “step up”. Ça aurait été dommage pour lui de ne pas saisir cette opportunité. »

Le voilà donc parti en WHL, à la tête des Blades de Saskatoon. Pour le remplacer, les dirigeants des Ducs d’Angers ont décidé de faire confiance à Ethan Goldberg, un nom qui n’est pas sans rappeler le jeune gardien des Duc(k)s, dans un film bien connu des fans de hockey. Ethan, lui, arrive des États-Unis où il a été assistant entraîneur en NCAA et en USHL, les championnats universitaires et juniors. Il débarque au sein d’un effectif qui a lui, en revanche, très peu bougé.

Une recrue en attaque, un nouveau duo devant le but, et rien d’autre. « On avait une très bonne base, on a fini deuxième, constate Billard. On a donc voulu s’appuyer sur le même effectif cette saison tout en essayant de l’améliorer sur des points précis. » Ce point précis, c’est Zack Torquato, la seule recrue parmi les joueurs de champs. Un gros CV pour venir compléter l’attaque des Ducs. À 32 ans, il arrive au Maine-et-Loire après deux saisons passées en Swiss League, où il a inscrit 71 points en 70 matches. Mais ce n’est pas qu’une question de points selon Alexis Billard : « On cherchait un joueur de centre capable de jouer avec nos joueurs majeurs qui soit aussi responsable défensivement et bon à 4 contre 5. »

Les joueurs majeurs de l’attaque des Ducs, qui devraient continuer à pointer et beaucoup pointer en Ligue Magnus, sont arrivés l’an passé. On parle ici bien évidemment du duo Halley-Giroux. Depuis leur arrivée dans la Ligue Magnus, à Amiens, ensemble, en 2017-2018, Giroux a inscrit 178 points en 149 matches et Halley 154 en 145. Des totaux hallucinants qui ne devraient pas s’écrouler immédiatement, les deux joueurs étant au sommet de leur carrière, à 29 ans.

Présent depuis plus longtemps, Danick Bouchard et son gros lancer continue d’être une très grosse menace dans le top 6 des Ducs d’Angers. Il a d’ailleurs terminé meilleur buteur de la saison 2019-2020 avec 30 buts inscrits en 39 matches. À 35 ans, il reste une valeur sûre qui devrait continuer de porter l’attaque des Ducs.

Derrière les quatre Canadiens, le contingent français sera mené par Robin Gaborit et Nicolas Ritz. Le premier vient d’enchaîner deux saisons très intéressantes dans la production offensive tandis que le deuxième est un des meilleures centre two-way de la ligue, capable de rendre son équipe dominante en produisant à un bon rythme. Derrière, le tireur Loïc Farnier, qui a désormais 25 ans, devra confirmer les promesses montrées lors de la fin de saison 2018-2019 et l’ensemble de la suivante, en 2019-2020.

La défense, l’atout des Ducs

En défense, les Ducs d’Angers n’ont fait aucun changement. Il faut dire que celle-ci a plus que convaincu l’an passé. Défensivement tout d’abord : seuls les Dragons ont encaissé moins de buts que les Ducs. Offensivement également. Trois défenseurs des Ducs ont fini avec plus de 10 points marqués en 22 matches joués et cela aurait pu faire quatre si Connor Hardowa n’avait pas manqué trois matches.

À 36 ans, Patrick Coulombe reste le leader de cette équipe, offensivement et défensivement. Il a inscrit 16 points l’an passé et figure toujours parmi les défenseurs élites de la ligue. Avec lui, les Canadiens Smith, Manning et Hardowa ont prouvé qu’il pouvait être dominants dans la ligue tandis que Dusseau et Llorca font partie des défenseurs extrêmement fiables en France.

Si la défense n’a pas changé et présente toutes les garanties montrées sur la glace la saison passée, ce n’est pas forcément le cas devant le but. L’expérimenté Florian Hardy est parti à Anglet et le backup Raphaël Garnier l’a imité en posant ses valises à Grenoble. Pour les remplacer, c’est Evan Cowley et Julian Barrier qui arrivent, mais ils ne présentent pas les même garanties selon le modèle statistique. L’Américain arrive de Slovaquie, où il a réussi une bonne saison à 91 % d’arrêts, mais sa saison précédente, au Danemark avait été plus compliquée, à 89,8 %. Néanmoins, la qualité de sa formation nord-américaine et, notamment, ses très bonnes années dans l’Université de Denver, l’une des plus reconnues du pays, plaident pour lui. S’ils veulent défier Grenoble et Rouen, les Ducs auront bien besoin d’un gardien d’envergure.