De retour en Ligue Magnus depuis 2018-2019, l’Hormadi Anglet n’a pas encore réussi à accéder aux playoffs ou au top 8. À l’aube de cette nouvelle saison, les Basques veulent mettre fin à cette attente.

Entre l’accession aux playoffs et la course pour éviter la relégation, la marge est souvent étroite, très étroite, en Ligue Magnus. Anglet le sait plus que quiconque. Privés de playoffs depuis leur retour dans l’élite, les Basques ont échoué à trois petits points de la huitième place qualificative en 2019-2020. Alors, cette saison, « l’objectif, ce sont les playoffs », affirme l’entraîneur assistant, Mathieu Cyr. Pour tenter d’y parvenir, Anglet a conservé son noyau dur, notamment en attaque où seuls Louis Vitou, Yannick Riendeau, Sébastien Gauthier et Pierre-Maxime Poudrier ont quitté le navire cet été parmi les joueurs clés. Et, pour compléter ce noyau, la volonté de créer une équipe plus homogène, en commençant par l’âge des joueurs : « Nous avions beaucoup de jeunes et beaucoup de joueurs d’expériences l’an passé, mais pratiquement personne entre 22 et 29 ans, explique Cyr. On a essayé de recruter dans cet intervalle-là. »

Et, dans cet intervalle, on retrouve la recrue phare de l’été basque : Tadeas Jaros. À 27 ans, l’attaquant Tchèque sort de deux saisons remarquables dans la troisième puis la deuxième division tchèque. « C’était le genre de joueur qu’on recherchait, assure Cyr. Le genre de joueur qui veut gagner et qui travaille pour cela. On ne voulait pas de starlette. » S’il ne se prend pas pour une starlette, Jaros a tout de même tout pour devenir un joueur extrêmement dominant en Ligue Magnus. Le modèle Magnus Corsi/Plan de Match le voit même inscrire 59 points cette saison. Reste à confirmer, à l’étranger, dans un contexte différent.

Cet été, Anglet a tenté de former des paires : « Nous ne voulons pas que les joueurs soient seuls donc nous essayons de leur trouver un compatriote, explique Cyr. On veut faciliter l’intégration. » Sur le haut de son alignement offensif, Anglet se retrouve donc avec une paire finlandaise composée d’Elias Karvonen et de Juho Makela, le second recruté avec les conseils du premier. Les deux joueurs évoluaient en Mestis, la deuxième division finlandaise, l’an passé, mais Karvonen a disputé 190 matches en Liga, la première division du pays. Avec ces deux joueurs en complément de Jaros, Anglet semble avoir trois joueurs en capacité de mener le top 6.

Si la paire finlandaise qui arrive est bien cotée par l’outil statistique ce n’est pas le cas de celle lettonne. Mais, après un passage en KHL dans un rôle mineur pour les deux joueurs, un nouveau contexte, avec davantage de temps de jeu et de responsabilité pourrait changer la donne. Auteur d’une bonne première saison en Magnus avec 18 points en 22 matches, Oskar Batna est encore certainement sous-estimé par le modèle statistique. Emils Gegeris, arrivé pour accompagner Batna, a le même profil. Après trois saisons en KHL où il a peu pointé, il devrait être placé dans des positions plus favorables et obtenir davantage de temps de jeu. « Il est très doué techniquement », confirme Cyr. Ils devront toutefois confirmer ou prouver qu’ils peuvent être des armes offensives au niveau de la Magnus.

 

Derrière ces cinq étrangers, Anglet pourra compter sur un noyau dur composer de joueur apportant leur contribution offensive et pouvant remplir un rôle de soutien sur le top 6. Thomas Decock, pour débuter, est habitué à planter sa trentaine de points par saison. C’est également le cas de Peter Hrerorcak. Moins régulier, Lionel Tarantino sort d’une saison très étonnante à 17 points en 23 matches. Mais, pour Mathieu Cyr, pas question de lui mettre la pression : « Si les stats suivent, tant mieux, mais on s’attend à ce qu’il ait un rôle important au-delà des statistiques. » Nicolas Arrossamena est également une valeur sûre pour apporter un complément de production offensive tandis que des jeunes comme Victor Ranger, Jules Gallet ou Hugo Baron pourrait continuer à progresser sur le bas de l’alignement.

Plus de poids en défense

Si l’attaque avait plutôt bien fonctionné l’an passé à Anglet, la défense avait connu plus de difficultés, encaissant une moyenne de 4,2 buts par match, la 11e plus élevée de Magnus. Conséquence, quatre défenseurs ont quitté le Pays Basque et autant ont fait le chemin inverse. « David Dostal (l’entraîneur) et moi, nous voulions rajouter du poids, du gabarit en défense », explique Mathieu Cyr. Ainsi, trois des quatre défenseurs recrutés dépassent les 1,90 m et deux d’entre eux dépassent les 100 kg. « On joue 22 matches par saison sur la petite patinoire d’Anglet, il faut savoir s’imposer. »

Défenseur un peu plus offensif que les autres recrues, Kevin Massy, ses 193 centimètres et ses 102 kilogrammes arrivent de Strasbourg où il a beaucoup contribué offensivement. À l’inverse, le moins imposant des quatre, Patrik Luza (1,83 m pour 88 kg) aura un « rôle plus défensif ». Entre les deux, Michal Gutwald (1,91 m et 100 kg) et Jacob Sweeney (1,93 m et 97 kg) sont capables d’apporter offensivement même s’ils ont avant tout été recrutés pour leurs qualités défensives, selon Mathieu Cyr.

Reste à savoir si ce parti-pris physique permettra à Anglet d’encaisser moins de buts tout en gardant de l’impact offensif. Pour les aider à garder les palets en dehors de la cage basque, les défenseurs pourront également compter sur une nouvelle recrue entre les poteaux, Florian Hardy. Le gardien de l’équipe de France est l’un des plus réguliers de Ligue Magnus, toujours autour des 91% d’arrêts. Pourtant, la « hiérarchie n’est pas définie avec Léo Bertein, selon Cyr. On veut gagner, donc on mettra le gardien qui nous donne le plus de chances de gagner ». Comme plusieurs de ses coéquipiers en attaque et en défense, Bertein devra tout de même passer un cap pour concurrencer Hardy et amener Anglet vers les playoffs tant désirés.