Crédits photos : IIHF/ A. RINGUETTE

Après la déception face à l’Autriche, les Bleus affrontent un des grands favoris de la compétition : la Suède. La Tre Konor qui joue à la maison, cela promet une patinoire pleine et une forte intensité pour nos Bleus. Le sélectionneur a décidé de repartir avec Antoine Keller devant les buts, Junca est le back-up. Tim Bozon est reposé pour ce match, tout comme Quentin Papillon et Hugo Gallet. La France face à l’armada NHL, cela promet un match compliqué.

 

 

Une entame maîtrisée par la Tre Konor

Le début de la rencontre entre la Suède et la France a offert un faux rythme où chaque équipe cherchait ses marques. Dès l’engagement, le trio Bellemare – Bruche – K. Bozon tente d’imposer un pressing en zone offensive. Kévin Bozon trouve le palet dans le slot et teste Samuel Ersson, mais le gardien suédois veille et repousse la tentative.

Rapidement, la Tre Konor prend possession du jeu, cherchant à mettre en difficulté Antoine Keller, sans succès dans un premier temps. La France reste bien en place défensivement, et sur une rare offensive, Enzo Guebey tente un tir de la bleue que le portier suédois capte sans difficulté (4’). L’équipe suédoise impose un jeu fluide et construit, mais les Bleus restent disciplinés et assurent des sorties de zone propres.

Après sept minutes de jeu, la Suède accélère enfin le tempo. Une belle percée permet à Forsberg de se retrouver seul à l’entrée de l’enclave, mais son tir passe à côté du cadre. La pression suédoise monte d’un cran, et Brodin tente une frappe lointaine, bien stoppée par Keller. De leur côté, les Bleus jouent leurs opportunités, et Perret se retrouve à deux reprises dans l’enclave face à Ersson, sans réussir à le tromper. Même scénario pour Louis Boudon, qui manque également de surprendre le gardien suédois.

Zibanejad et Froden tentent de semer le trouble dans le slot français, mais Keller reste concentré. Sur une mise au jeu, Zibanejad récupère le palet et sert magnifiquement Brodin, qui se retrouve seul face au gardien français. Keller brille une nouvelle fois en réalisant un arrêt décisif. À mi-période, la Suède impose un quasi-avantage numérique à cinq contre cinq, obligeant les Français à subir.

Les Bleus s’offrent quelques contres pour tenter de surprendre la défense suédoise, mais la finition manque de tranchant. C’est notamment le cas sur une action de Louis Boudon, qui cherche à décaler Nicolas Ritz, mais la défense suédoise intervient. La France applique la même rigueur défensive que lors de ses matchs contre la Finlande et le Canada, mais la Suède trouve enfin l’ouverture. Sur une attaque placée, Lucas Raymond récupère le palet en haut du cercle droit et ajuste Keller dans le petit filet. La Tre Konor ouvre le score après 13’27’’ (assistances de Carlsson et Lundestrom).

La mise au jeu qui suit profite un instant aux Bleus, mais la Suède reprend le contrôle rapidement. Brodin récupère le palet et lance Bengtsson en zone neutre, qui sert Emil Heineman en attaque. D’un tir précis du haut du cercle gauche, Heineman trouve la lucarne de Keller. La Suède double la mise à 14’25’’ et prend définitivement l’ascendant.

La fin de période voit les Bleus bénéficier d’un avantage numérique après une pénalité infligée à Heineman pour cinglage (17’45’’). Face à une défense bien organisée, la supériorité numérique ne porte pas ses fruits, malgré quelques tentatives, notamment de Sacha Treille. Les deux équipes rentrent aux vestiaires sur le score de 2-0 en faveur de la Suède.

La France, bien en place en défense, peine à rivaliser offensivement face à une équipe suédoise qui a lancé son match au quart d’heure de jeu. Antoine Keller réalise une prestation correcte face à l’intensité suédoise, avec deux buts concédés en moins de quinze tirs. Pour espérer un retour dans le deuxième acte, les hommes de Yorick Treille devront maintenir leur rigueur et tenter de trouver enfin la faille dans la muraille suédoise.

Sous la pression suédoise, la France résiste tant bien que mal

La deuxième période débute sous les mêmes auspices que la première à l’Avicii Arena de Stockholm. La Suède, bien en place, accélère progressivement son rythme de jeu, tandis que la France tente de jouer les contres et de surprendre son adversaire sur des phases rapides. Mais les Bleus peinent à trouver des options offensives efficaces, circulant bien le palet autour de la cage suédoise sans réussir à pénétrer l’enclave pour des occasions de qualité.

De l’autre côté de la glace, Forsberg profite de ses opportunités et met la défense française sous pression. Enzo Guebey est contraint à la faute et prend une pénalité à 23’58’’, offrant un avantage numérique aux Suédois. L’attaque scandinave ne tarde pas à en profiter : Lucas Raymond orchestre le jeu depuis l’arrière de la cage et sert Mikael Backlund, qui trouve Elias Lindholm dans l’enclave. Son tir contré termine en cloche dans les filets tricolores. La Suède creuse l’écart à 24’39’’ grâce à ce but en power play, portant le score à 3-0.

À l’approche de la mi-match, le scénario reste inchangé : la Tre Konor installe un véritable siège dans la zone française, étouffant les tentatives de relance et imposant un rythme difficile à suivre pour les Bleus. La quatrième ligne reste bloquée sur la glace, incapable de reprendre possession du palet et de procéder aux changements nécessaires.

Malgré cette domination suédoise, la France tente de réagir. Louis Boudon voit l’opportunité de lancer Alexandre Texier en contre-attaque, et ce dernier se retrouve seul face à Samuel Ersson. Son tir, pourtant bien exécuté, manque le cadre (31’), illustrant les difficultés françaises à concrétiser leurs rares occasions.

Dans les dernières minutes de la période, la France resserre son jeu défensif avec rigueur. Les hommes de Yorick Treille bloquent des tirs et coupent les lignes de passe adverses, notamment grâce à un Enzo Guebey impérial dans cet exercice. Cependant, Kévin Spinozzi est chassé pour avoir retenu Lucas Raymond. Le penalty killing fait un travail remarquable en cette fin de période. La France arrive à écouler cette pénalité. Mieux, en fin de séquence Baptiste Bruche vient voler le puck à la ligne bleue et part en contre. Il manque son mouvement face à Ersson et le cadre par la même occasion.

Avec seulement un but concédé au cours de cette période médiane, les Bleus ont tenu bon, mais ils abordent la dernière période avec un retard de trois unités. À ce stade, seul un exploit individuel pourrait leur permettre de débloquer leur compteur face à une Suède parfaitement en place.

Une Tre Konor implacable, les Bleus sans solutions

La dernière période débute sous tension pour les Français, avec une pénalité infligée à Alexandre Texier pour dureté dès l’entame (40’09’’). Alors que la Suède s’installe en supériorité numérique, Kevin Bozon parvient à s’échapper en contre et tente de tromper Samuel Ersson. Son premier essai échoue devant les jambières du gardien suédois, et il tente une reprise en contournant la cage, mais sans succès.

La Suède reprend aussitôt son emprise sur le match et s’installe en zone offensive. Mika Zibanejad tente une frappe, mais Antoine Keller reste solide sur sa ligne. Les Bleus se retrouvent à nouveau en difficulté lorsque Enzo Guebey est pénalisé pour avoir fait trébucher un adversaire (41’29’’). À trois contre cinq pendant quarante et une secondes, puis à quatre contre cinq pendant plus d’une minute, l’équipe de France subit mais parvient à tuer les pénalités, évitant l’aggravation immédiate du score.

Toutefois, la pression suédoise reste intense et finit par payer. Lucas Raymond, maître d’œuvre du jeu offensif, sert Gustafsson sur la ligne bleue. Son tir est habilement dévié par Forsberg dans l’enclave avant que Lundestrom ne pousse le palet dans les filets. À 44’05’’, la Suède mène désormais 4-0 et confirme sa domination.

Alors que le dernier acte se poursuit, la Tre Konor monte encore en intensité, acculant la France dans sa propre zone. Une faute de Lundestrom pour avoir fait trébucher offre cependant une opportunité aux Bleus en avantage numérique. Pourtant, malgré une volonté manifeste de s’installer en zone offensive, les hommes de Yorick Treille peinent à concrétiser leurs actions. La Suède gère parfaitement l’infériorité et écoule la pénalité sans difficulté.

Les Français héritent d’une nouvelle supériorité numérique lorsque Larsson est sanctionné pour un coup de crosse sur Charles Bertrand. À trois contre cinq pendant treize secondes, puis avec un homme en plus pendant une minute supplémentaire, les Bleus parviennent enfin à créer quelques séquences intéressantes, mais les tirs manquent de précision et ne trouvent pas le cadre. Les deux équipes reviennent ensuite à égalité numérique.

En fin de match, la France tente de jouer plus libérée et d’attaquer avec davantage d’audace. Les Bleus multiplient les tentatives, mais Ersson reste impérial et ne laisse aucune ouverture. A 55’45 », Forsberg est envoyé au banc des pénalités pour un cinglage, les hommes de Yorick Treille aura l’avantage d’un homme pendant deux minutes. Sur la séquence, Zibanejad au forecheck récupère le puck en fond de territoire, remet dans l’enclave et Friberg lance sur Keller. Il repousse le palet. Ce sera la seule occasion de l’avantage numérique français. La Suède a tranquillement écoulé cette pénalité.

A une minute de la fin, le même Forsberg est chassé pour faire trébucher mais cela ne donnera rien d’un côté comme de l’autre. La rencontre s’achève sur une nouvelle défaite pour les Bleus, qui s’inclinent 4-0 face aux hôtes suédois de ce Mondial. Ce revers marque la sixième défaite des Bleus dans le tournoi. Leur maintien en élite se jouera désormais lors du dernier match décisif face à la Slovénie, lundi à 16h20. Une rencontre qu’il ne faudra pas manquer.

 

Feuille de match

Zone mixte : Baptiste Bruche et Yorick Treille