L’arbitre de hockey est un acteur central sans lequel aucun match ne peut avoir lieu. Cependant, en France, la rémunération des arbitres et les aspects contractuels qui les entourent sont souvent méconnus. Plan de Match a enquêté… Découvrez la première partie : Diagnostic de l’arbitrage en France.
Dans la Ligue Magnus, aucun arbitre n’est professionnel, et chaque arbitre a une autre activité professionnelle en plus de ses responsabilités sur la glace. Cette situation complexe découle de la difficulté à établir un contrat de travail formel et à avoir un employeur direct, ce qui a conduit à une rémunération basée sur des défraiements et une indemnité de préparation. En effet, la loi implique qu’un contrat de travail donne lieu à un lien de subordination. Les arbitres ne peuvent pas être subordonnés à la fédération ce qui implique ce statut particulier.
Contrairement à d’autres pays, en France, la Fédération Française de Hockey sur Glace (FFHG) ne verse pas directement de salaires aux arbitres, afin d’éviter un lien de subordination entre les arbitres et l’instance dirigeante. En France, chaque arbitre est rétribué à la fin de chaque match par le club qui reçoit, généralement par virement ou par chèque. Les frais d’arbitrage sont mutualisés entre tous les clubs de la Ligue Magnus à la fin de chaque saison pour faire face aux problèmes liés à l’éloignement de certains clubs.
Une indemnisation qui évolue peu
Chaque mot a un sens et pour les arbitres en France nous parlons d’indemnisation et pas de salaire. Cette indemnité s’articule autour de quatre principaux axes :
- Indemnités de préparation et d’équipement.
- Remboursement kilométrique basé sur le barème URSSAF pour les déplacements en voiture.
- Remboursement des frais de repas, d’hôtel et de péage, également basé sur le barème URSSAF.
- Indemnités supplémentaires pour les matchs en semaine ou à plus de 250 km.
Depuis la saison 2005-2006, les indemnités de préparation ont connu diverses évolutions, bien que certaines années aient stagné. Par exemple, en 2017-2018, les indemnités de préparation pour les matchs de saison régulière ont augmenté de 3,7 %, tandis que celles des matchs de play-off ont chuté de 26,7 %. Les indemnités kilométriques ont augmenté de 28,6 % depuis 2005-2006, passant de 0,315 €/km à 0,405 €/km, bien que le prix du diesel ait augmenté de 61,8 % sur la même période. Les indemnités kilométriques sont fixées par la fédération lors de l’assemblée générale.
Comparativement à d’autres pays, les arbitres français reçoivent une rémunération relativement modeste, que ce soit pour les arbitres principaux ou les juges de ligne. En 2022, la France se classe 13e au classement IIHF, tandis que d’autres nations moins bien classées, comme l’Autriche, la Grande-Bretagne et l’Italie, offrent des indemnités plus élevées. A noter que les arbitres doivent poser des jours de congés pour arbitrer. De plus les équipements sont à leur charge tout comme les déplacements pour les stages obligatoires de la fédération.
Une formation dispensée par la FFHG
Les arbitres qui évoluent en ligue Magnus sont convoqués à un stage de pré-saison. Ce stage a lieu au début du mois d’août à chaque début de saison. Il s’agit d’un week-end au cours duquel les nouvelles règles IIHF sont transmises aux arbitres, certaines sont adaptées aux contraintes des patinoires françaises. Par ailleurs, les zèbres peuvent demander des précisions sur certaines règles et remontent certains éléments à l’IIHF via la FFHG.
Tout au long de la saison, les arbitres sont supervisés et évalués et chaque prestation peut être revue. Au cours d’un match, les arbitres peuvent recevoir des directives quant à la façon de gérer le match. Nous l’avions mis en avant au cours de la saison 2021-2022 en playoffs [retrouvez notre reportage ici]. Il existe également des stages en novembre et /ou en février pendant la saison. Tous ces stages sont à la charges des arbitres.
En fin de saison, la FFHG fait un classement des arbitres en France et propose des candidatures pour les arbitres français dans les différents championnats du monde de l’élite à la D2.
Pour un club de ligue Magnus, l’arbitrage est négligeable dans le budget
Concernant les frais d’arbitrage, bien que nécessaires, ils ne représentent qu’une petite fraction du budget des clubs de la Ligue Magnus, généralement entre 1 % et 5 %. Les montants versés aux arbitres s’élèvent à 130 € pour les matchs amicaux, 145 € pour les matchs de saison régulière et les matchs des séries éliminatoires. Pour les juges de ligne c’est entre 110 et 115 €. Il s’agit ici d’indemnité qui ne sont pas soumise à cotisation chômage ou retraite. Selon nos estimations, le coût total de l’arbitrage en Ligue Magnus sur une saison atteint environ 55 000 € par club, soit un total de 660 000 €. En effet, les frais évoqués par de nombreux clubs sont de l’ordre de 2 500 € par match pour l’ensemble du corps arbitral.
Ce montant représente environ 2.35% de l’ensemble des budgets des clubs de ligue Magnus. La FFHG est en train de faire un diagnostic de l’arbitrage, est-ce que la rémunération fait partie de cet état des lieux ? Réponse très prochainement. Nous aborderons dans une prochaine enquête la rémunération des arbitres en Europe…