Il y a près de trois ans, nous avions publié une enquête sur les salaires de la ligue Magnus. Nous avons décidé de passé à l’échelon supérieur. La rédaction de Plan de Match vous propose un tour d’Europe en plusieurs parties. Nous commençons notre tour en Slovaquie, AlpsHL et en Angleterre. Une série sur les salaires en quatre parties qui couvrira près de 15 ligues à travers l’Europe de la Slovaquie à la Finlande en passant par la Hongrie et l’Angleterre notamment.

Les salaires des joueurs de hockey en Slovaquie : une ligue en pleine mutation

Le hockey sur glace en Slovaquie, bien que moins médiatisé que les grands championnats d’Europe occidentale, reste une destination de choix pour de nombreux joueurs professionnels. Grâce à une structure salariale distincte et des conditions attractives, les clubs slovaques, comme le célèbre Slovan Bratislava, continuent d’attirer des talents internationaux. Dans cet article, nous décryptons le fonctionnement des salaires en Slovaquie, en explorant les différentes catégories de joueurs et en mettant en lumière les particularités qui font de cette ligue un véritable carrefour du hockey européen.

Des salaires structurés par Trio : la Hiérarchie financière des équipes

Comme dans la plupart des ligues européennes, les salaires en Slovaquie sont déterminés par le rôle du joueur au sein de l’équipe. Les hockeyeurs sont répartis en trios, du quatrième au premier, chacun ayant un niveau de rémunération spécifique :

Le Quatrième Trio : Souvent composé de joueurs plus jeunes ou de talents en développement, le quatrième trio touche des salaires avoisinant les 1 000 euros par mois. Ces joueurs jouent un rôle crucial en termes de profondeur de banc, mais sont loin d’être les mieux rémunérés.

Le Troisième Trio : Les joueurs de ce groupe perçoivent un salaire mensuel compris entre 1 800 et 2 200 euros, ce qui représente une nette amélioration par rapport au quatrième trio. Ce palier salarial est généralement réservé aux joueurs réguliers de la ligue avec un impact modéré sur la glace.

Le Deuxième Trio : Réputés pour être plus influents sur le jeu de leur équipe, les membres du deuxième trio gagnent en moyenne 3 000 euros par mois. Cette rémunération reflète leur contribution significative au sein de l’effectif.

Le Premier Trio : Composés des meilleurs attaquants et défenseurs de l’équipe, les salaires du premier trio oscillent entre 4 000 et 6 000 euros mensuels. Ces joueurs portent souvent l’équipe sur leurs épaules et sont considérés comme des piliers, tant sur le plan offensif que défensif.

Gardiens de but et Stars de la ligue : Un statut à part

Les gardiens de but, quant à eux, bénéficient d’un traitement financier similaire à celui des joueurs du premier trio. Avec des salaires allant de 3 000 à 6 000 euros par mois, ils se situent parmi les mieux payés, ce qui reflète l’importance de leur rôle stratégique dans les succès de l’équipe. C’est en Slovaquie qu’est parti Julian Junca, nous évoquions son salaire aux alentours de 5 000 € / mois.

 

Julian Junca – salson 2024-2025, Michalovce – Slovaquie.

 

Les stars de la ligue, connues sous le nom de Top5, bénéficient d’une rémunération fixe de 5 000 euros par mois, témoignant de leur statut privilégié. Cependant, certaines équipes, à l’instar du Slovan Bratislava, n’hésitent pas à dépasser ce plafond pour attirer des joueurs de calibre international.

 

Slovaques vs Imports : Le Défi de la Fiscalité

L’une des particularités de la ligue slovaque réside dans la différence de traitement entre les joueurs locaux et les joueurs étrangers, appelés imports. Tandis que les salaires des joueurs slovaques sont indiqués en brut, ceux des imports sont versés en net, ce qui signifie que les joueurs internationaux ne subissent pas les mêmes prélèvements fiscaux que leurs homologues locaux.

Cette spécificité attire de nombreux joueurs étrangers, qui bénéficient ainsi de conditions salariales plus avantageuses. Pour les équipes, c’est aussi un levier stratégique permettant de renforcer leurs effectifs avec des talents internationaux sans augmenter considérablement leur masse salariale.

Le Slovan Bratislava : Un Modèle à Part

Le Slovan Bratislava se démarque des autres équipes slovaques par sa politique salariale ambitieuse. En tant que club historique et figure de proue du hockey slovaque, le Slovan n’hésite pas à proposer des salaires exceptionnels, notamment pour les joueurs de son premier trio. Avec des rémunérations allant jusqu’à 10 000 euros par mois, ce club illustre parfaitement la capacité de la ligue à rivaliser avec les championnats voisins.

Un marché attractif et évolutif

La Slovaquie se distingue par une politique salariale claire, équilibrée et adaptée aux réalités économiques du pays. Malgré des salaires moins élevés que ceux observés dans d’autres ligues européennes, elle compense par des avantages fiscaux pour les joueurs étrangers et un niveau de jeu en constante progression.

Pour les jeunes talents slovaques, c’est un tremplin vers des ligues plus prestigieuses, tandis que pour les vétérans et les joueurs internationaux, la Slovaquie représente une opportunité de carrière stable et intéressante sur le plan financier. Les clubs, quant à eux, peuvent compter sur cette diversité pour continuer à élever le niveau de la compétition et faire briller le hockey slovaque sur la scène européenne.

Après la Slovaquie, une des ligues qui paient le moins est l’AlpsHL. Une ligue aux confins de la Slovénie, l’Italie ou encore l’Autriche. Nous continuerons cette première partie sur les salaires avec l’EIHL du Royaume-Uni. Le hockey européen est un véritable melting-pot de ligues aux structures variées, chacune offrant des salaires et des conditions de travail uniques. Parmi ces ligues, l’Alps Hockey League (AlpsHL) et l’Elite Ice Hockey League (EIHL) se distinguent par leur particularité d’associer différents pays et d’attirer des joueurs de divers horizons. Cet article explore les spécificités salariales de ces deux ligues passionnantes, en mettant en lumière les niveaux de rémunération et les conditions de vie des joueurs.

 

Salaire moyen dans chacune des ligues. EIHL, Mestis, Slovaquie et AlpsHL

 

 AlpsHL : Une ligue transfrontalière aux rémunérations structurées

L’AlpsHL est une ligue transnationale regroupant des équipes d’Italie, d’Autriche et de Slovénie. Elle est connue pour sa structure salariale claire et ses opportunités de carrière pour les joueurs locaux et internationaux. Les salaires des joueurs de l’AlpsHL varient selon leur rôle dans l’équipe et leur origine, car les clubs italiens, autrichiens et slovènes ne proposent pas les mêmes montants de rémunération :

Trio 4 : Le salaire de base pour les joueurs du quatrième trio commence à 2 000 euros par mois. En termes de saison complète, certains clubs autrichiens et slovènes peuvent offrir des salaires globaux autour de 18 000 euros par an.

Trio 3 : Le troisième trio perçoit une rémunération de 2 444,44 euros par mois, ce qui représente un total saisonnier d’environ 22 000 euros. Cette catégorie inclut généralement des joueurs réguliers avec une certaine expérience au sein de la ligue.

Trio 2 : Les joueurs du deuxième trio bénéficient d’un salaire mensuel de 2 777,78 euros. Annuellement, cela équivaut à environ 25 000 euros. Ces athlètes sont des éléments clés de l’équipe, ayant un impact notable sur le jeu.

Trio 1 : Le premier trio, qui regroupe les meilleurs attaquants et défenseurs, touche un salaire de 3 333,33 euros par mois, ce qui équivaut à un total saisonnier pouvant aller jusqu’à 30 000 euros.

L’AlpsHL, avec ses équipes autrichiennes, italiennes et slovènes, offre ainsi des opportunités stables pour les joueurs souhaitant évoluer dans un championnat intermédiaire entre les ligues élites et les divisions de développement. Les différences salariales entre les clubs de chaque pays montrent l’impact de la structure économique propre à chaque nation.

EIHL : Un Système de Rémunération Unique au Royaume-Uni

L’Elite Ice Hockey League (EIHL), basée au Royaume-Uni, propose un modèle salarial distinct des ligues continentales. Les salaires y sont généralement calculés à la semaine, un système peu commun dans le monde du hockey sur glace. Les niveaux de rémunération varient largement en fonction de l’âge, de l’expérience et du statut du joueur. Voici un aperçu des salaires hebdomadaires et leur conversion en salaires mensuels (sur une base de 4,33 semaines par mois) et en euros (au taux de 1 livre sterling = 1,15 euros) :

Joueurs britanniques de moins de 23 ans : Les jeunes talents locaux perçoivent un salaire hebdomadaire de 250 livres. Cela correspond à un salaire mensuel d’environ 1 082,50 livres (1 245 euros).

Imports standards : Les joueurs étrangers ou les imports sans qualifications académiques particulières touchent un salaire hebdomadaire compris entre 320 et 1 100 livres. Cela correspond à un salaire mensuel allant de 1 385,60 à 4 763 livres (1 593,44 à 5 477 euros).

Imports avec école : Les joueurs étrangers qui combinent leur carrière avec des études (ou qui ont des qualifications académiques spécifiques) peuvent percevoir entre 400 et 500 livres par semaine, soit un salaire mensuel allant de 1 732 à 2 165 livres (1 991 à 2 490 euros).

Top 5 League : Les meilleurs joueurs de la ligue, considérés comme appartenant à la catégorie « Top 5 », gagnent jusqu’à 1 300 livres par semaine. Cela représente un salaire mensuel de 5 629 livres (environ 6 473 euros).

 Des conditions de vie adaptées à chaque ligue

En EIHL, il est courant que les joueurs vivent en colocation, un aspect qui peut surprendre les imports venant de ligues où le logement individuel est la norme. Cela permet de réduire les coûts pour les clubs tout en favorisant la cohésion d’équipe. De plus, le format de rémunération hebdomadaire, bien que différent, offre aux joueurs une flexibilité financière unique.

En revanche, l’AlpsHL, avec sa structure salariale mensuelle plus traditionnelle, attire davantage les joueurs en quête de stabilité. Les clubs de cette ligue offrent souvent des conditions de vie plus standardisées, avec des avantages comme des voitures de fonction et des logements individuels pour les joueurs internationaux.

L’AlpsHL et l’EIHL représentent deux approches très différentes de la gestion des salaires et des conditions de travail des joueurs de hockey. Tandis que l’AlpsHL se distingue par sa structure salariale claire et ses opportunités transfrontalières, l’EIHL propose une flexibilité salariale adaptée aux spécificités du marché britannique.

Ces ligues offrent chacune des atouts et des défis uniques pour les joueurs professionnels, qui doivent prendre en compte de nombreux facteurs – salaires, conditions de vie, structure fiscale – avant de s’engager dans l’une ou l’autre. Que ce soit pour l’expérience de vie au Royaume-Uni ou pour la stabilité salariale offerte par l’AlpsHL, ces ligues continuent d’être des destinations de choix pour les talents du hockey sur glace en Europe.

 Mestis : La deuxième division Finlandaise et ses spécificités salariales

La Mestis, deuxième division du hockey sur glace en Finlande, est reconnu pour être un tremplin pour les jeunes talents en quête de reconnaissance et pour les vétérans souhaitant prolonger leur carrière dans un environnement compétitif. Avec des équipes réparties à travers le pays, cette ligue offre une diversité salariale qui reflète les rôles et les statuts des joueurs au sein des équipes. Voici un aperçu détaillé de la structure salariale et des particularités du Mestis.

Structure salariale en Mestis : des rémunérations échelonnées

Les salaires en Mestis varient fortement selon le statut du joueur, allant des jeunes talents locaux aux joueurs stars, en passant par les étrangers et les éléments prêtés par la Liiga, première division finlandaise. Les montants perçus sont adaptés au marché local et bénéficient d’une fiscalité allégée, notamment pour les salaires inférieurs à un certain seuil. Voici les niveaux de rémunération mensuelle observés en Mestis :

Joueurs de Base (Joueurs standards) : Les joueurs occupant un rôle standard, sans statut particulier, perçoivent généralement entre 600 et 800 euros par mois. Ces salaires correspondent à des jeunes joueurs ou à des éléments en développement, qui cherchent à se faire un nom dans le championnat.

Jeunes Joueurs (Catégorie Développement) : La ligue étant une passerelle vers la Liiga, de nombreux jeunes perçoivent un salaire compris entre 0 et 600 euros par mois, notamment lorsqu’ils sont en phase d’apprentissage ou de consolidation de leur carrière. À ce niveau, le salaire est souvent complété par des avantages comme le logement ou la prise en charge des frais de scolarité.

Joueurs Stars : Les joueurs occupant un rôle de star, c’est-à-dire des éléments ayant une expérience significative ou une notoriété dans la ligue, peuvent percevoir un salaire allant jusqu’à 2 000 euros par mois. Ces joueurs sont souvent le point focal de leur équipe et jouent un rôle crucial dans la réussite sportive de leur club.

Top Joueurs Étrangers : Les imports ou les joueurs étrangers recrutés pour leurs compétences spécifiques bénéficient de salaires mensuels compris entre 2 000 et 4 000 euros. Ces salaires sont plus élevés que la moyenne afin de compenser les frais de réinstallation et d’attirer des talents internationaux au sein d’une ligue perçue comme moins prestigieuse que la Liiga.

Joueurs de Prêt (En provenance de la Liiga) : Les clubs de Mestis collaborent étroitement avec les équipes de la Liiga pour développer les jeunes talents. Les joueurs prêtés bénéficient d’un salaire légèrement inférieur, souvent entre 400 et 800 euros par mois, car la priorité est mise sur leur progression et leur exposition à un niveau de jeu plus relevé.

Un système fiscal avantageux pour les salaires modérés

L’une des particularités de la Finlande est son système fiscal, qui favorise les bas salaires. En Mestis, les joueurs percevant un revenu mensuel inférieur à 1 200 euros bénéficient d’une exonération d’impôt, ce qui signifie que le salaire perçu est net. Ce système encourage les clubs à offrir des salaires modérés mais réguliers aux jeunes joueurs ou aux talents en phase de développement, tout en leur permettant de maximiser leur pouvoir d’achat.

La Mestis, avec sa structure salariale équilibrée, continue de jouer un rôle clé dans le développement du hockey finlandais. Que ce soit pour les jeunes espoirs ou pour les vétérans à la recherche de stabilité, la ligue offre des salaires adaptés à chaque catégorie de joueurs tout en maintenant un environnement compétitif. L’ajustement fiscal avantageux pour les bas revenus et les salaires attractifs pour les stars et les imports font du Mestis une ligue où la croissance personnelle et professionnelle des joueurs est encouragée.

Pour les joueurs en quête d’une carrière en Finlande ou ceux cherchant à se relancer après un passage difficile en Liiga, le Mestis reste une option attrayante qui allie rémunération compétitive et qualité de vie élevée dans un pays passionné par le hockey. La seconde partie de cette série sur les salaires, nous emmènera en Pologne, en deuxième division suédoise en Hongrie et enfin en Allemagne.