[ap_dropcaps style=”ap-normal”]S[/ap_dropcaps]uspendue ! La ligue Magnus est suspendue jusqu’au 1er décembre 2020 minimum. La plupart des supporteurs et suiveurs de la ligue Magnus se doutait que la ligue ne serait pas en mesure de proposer des matchs pendant cette période. Du côté de Plandematch nous avons voulu en savoir un peu plus sur la situation, pourquoi ? Comment sortir de cette situation ? Quelles sont les contraintes et les solutions à court et long terme ?

11 novembre 2020, 17h54 le communiqué tombe, la Synerglace Ligue Magnus ainsi que la D1 sont suspendues jusqu’au 1er décembre. En réalité la suspension pourrait durer au-delà de cette date puisque le communiqué stipule que cette suspension durera pendant tout le confinement qui est en cours sur notre pays. Lors de notre précédent édito nous vous proposions un état des lieux sur la possibilité ou non de jouer pour les formations de Magnus et quels étaient les impacts pour chacune des équipes. Le nerf de la guerre c’est la billetterie ! Jouer en période de confinement c’est perdre de l’argent à chaque match. Dès lors faisons un retour arrière sur les évènements qui ont menés à cette suspension.

A l’annonce du confinement fin octobre, la fédération et les clubs ont réagit très rapidement en suspendant le championnat en attendant de voir ce que le gouvernement pouvait proposer comme aides pour que le jeu puisse continuer. C’est une course contre la montre pour tous les sports collectifs en salle qui sont majoritairement dépendant des revenus de billetterie.

Le ministère des Sports annonçait un montant de 110 millions d’euros pour aider l’ensemble des sports dans ce moment difficile. Le hockey accompagné d’autres sport collectif a rendez-vous le mardi 10 novembre au ministère pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

Résultat les 110 millions seront à partagés avec l’ensemble des sports et évènements impactés, c’est-à-dire Rolland Garros, ATP Bercy, le football, le rugby, le hand, le basket et bien évidemment le hockey.

Un flou complet pour tous les sports en salle.

Lors de notre précédent édito nous avions évoqué un montant de 3 à 4 millions d’aides uniquement pour la ligue Magnus en cas de match à huis-clos jusqu’à fin décembre. C’est d’ailleurs ce qui se profile avec les annonces du Premier Ministre ce soir (12 novembre 2020). Cela représenterait près de 3,63% de l’aide accordée. Par ailleurs cette aide prévue du gouvernement est soumise à la validation de la Commission Européenne qui n’a pas encore rendu son avis… Rien n’est certain à cette heure.

Suite à cette réunion la FFHG a proposé aux clubs deux solutions. Tout d’abord jouer quelques matchs pendant le confinement même à huis-clos pour exister médiatiquement et faire en sorte que les joueurs puisse avoir un semblant de rythme pendant quelques semaines en espérant pouvoir reprendre le jeu début janvier ( ?). Les clubs avaient 24 heures pour se positionner à la majorité ils ont préférés ne pas jouer pendant le confinement soit pour le moment jusqu’au 1er décembre 2020… Et cela se comprend car la pression économique est forte. Il n’y a aucune visibilité et un match à huis-clos c’est une perte sèche de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour chaque club. Un club qui est prêt à prendre un risque, Il s’agit des Boxers de Bordeaux qui joueront à huis-clos face à Anglet le 20 novembre à Mériadeck, ce match sera retransmis sur Sport en France. C’est un bon moyen de mettre en avant le hockey…

Que se passe-t-il entre maintenant et le possible retour au jeu ?

Tout d’abord et il faut le rappeler aucune aide est actée pour le moment et elles sont toutes en discussion ou en réflexion au niveau du Parlement. A titre d’exemple lors de la lecture du PLFSS au Sénat un amendement a été déposé qui stipule en substance que les « clubs sportifs professionnels seront exonérés du paiement des cotisations sociales en cas de limitation de la capacité d’accueil à 1000 personnes ou moins lors des compétitions sportives en raison de la crise sanitaire […] ». C’est un début mais cela ne sera pas suffisant. De nombreuses propositions ont été remontées au niveau des différents élus par différents sports en voici quelques-unes :

  • Crédit d’impôts pour les sponsors voire les particuliers pour aller voir du sport.
  • Exonérations totales de charges sur la saison 2019-2020.
  • Ouverture aux droits de chômage partiel : en effet en l’état actuel des choses les clubs n’ont pas accès au chômage partiel car le gouvernement les autorisent à jouer… sans recette. C’est une solution perdant – perdant.
  • Développement des incitations pour le sponsoring qu’il soit d’entreprise ou particulier…

Il s’agit là d’avoir des solutions pour l’urgence mais également pour la reconstruction lorsque la situation sera revenue à la normale. Mais sportivement qu’est-ce que cela implique tout ça ?

Quels impacts pour la ligue ?

A ce jour il y a de nombreux paramètres qui entrent en ligne de compte pour pouvoir se projeter sur une reprise du championnat et de sa formule. L’une des possibilités évoquées est de faire un championnat raccourci sur trois mois sans forcément avoir de phase finale et ce à partir de janvier 2021. Cette possibilité est soumise à une décision de l’IIHF sur les championnats du monde. Seront-ils annulés ? Seront-ils décalés ou tout simplement maintenu aux mêmes dates. En fonction de la réponse, la solution pour le hockey Français ne sera pas la même. Et la réponse pourrait être donnée la semaine prochaine ou pas… Moins de matchs, probablement pas de montée et de descente entre les divisions pour cette saison.

Quels impacts pour les clubs ?

Les clubs aujourd’hui paient leurs joueurs car ils n’ont pas droit au chômage partiel et ils n’ont aucune rentrée financière. Pire les matchs non joués auront un impact certains puisque ce sont des abonnements à rembourser, ce sont des sponsors à dédommager… L’avenir est très incertain du plus petit au plus grand des clubs en France. Il y a également un impact sportif puisque les joueurs n’ont pas de rythme régulier de matchs à jouer pendant cette suspension. Les préparateurs physiques doivent en ce moment même trouver des trésors d’imagination pour maintenir les joueurs en forme afin d’être prêt lorsque la saison reprendra… Si elle reprends.

Le sport en général et le hockey en particulier sont dans une situation très compliquée et sans soutien, sans solidarité et sans lobbying il n’y a pas salut. Un jour nous verrons la lumière au bout du tunnel, il faut espérer que le hockey sur glace ne soit pas une victime de plus de cette pandémie… Soyons solidaire, aidons nos clubs. Faisons entendre nos voix auprès de nos élus pour qu’il prenne conscience que c’est toute une économie qui est à l’agonie.

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