Solides et réguliers la saison passée, les Boxers ont confirmé qu’ils avaient leur place parmi les poids lourds de la Magnus. L’été a cependant rebattu les cartes et le club a dû ajuster son plan de marche. Un nouveau chapitre s’ouvre, avec son lot d’incertitudes et d’attentes. La dynamique sera-t-elle suffisante pour garder le cap du haut de tableau ?
La saison dernière, Bordeaux, c’était costaud avec, à la clef, une 3ᵉ place de la Ligue Magnus avec une moyenne de 1,93 point par match. L’attaque a tourné à plein régime (142 buts inscrits), la défense a tenu son rang (98 buts encaissés) et le power-play flirtait avec les 20 %, preuve d’une équipe qui savait capitaliser sur ses temps forts. Enzo Carry a fini meilleur pointeur (41 pts), meilleur buteur (17) et meilleur passeur (24), confirmant son rôle de métronome offensif. Les Boxers ont enchaîné une belle série de six victoires consécutives, sans jamais connaître plus de deux défaites d’affilée : de la régularité, donc, même si cela n’a pas suffi à décrocher le Graal.
Dans les tribunes, l’ambiance est restée chaude, et le club continue de renforcer son ancrage local. Sur le plan institutionnel, la stabilité est palpable. Thierry Parienty, président infatigable, martèle une ambition claire : rester dans le top 3 et viser plus haut si l’occasion se présente. Il gère un budget évalué autour de 2,8 millions d’euros, stable par rapport à l’an passé ; de quoi consolider sans brûler la caisse. Le club mise aussi sur sa vitrine : ouverture d’une boutique en centre-ville, acquisition d’un bus flambant neuf pour les déplacements… Autant de symboles d’un projet qui soigne son image. La philosophie reste celle d’une croissance maîtrisée : les Boxers savent que le hockey français n’a rien d’un Eldorado et qu’il faut faire avec des marges réduites. . L’idée est d’associer performance sportive et diversification des revenus (billetterie, merchandising, partenariats) pour solidifier le modèle.
Côté banc et coulisses, on reste dans la continuité : Olivier Dimet dirige encore la barque derrière le banc, Loïk Poudrier assure le rôle de capitaine sur la glace, et le management sportif, avec Stéphan Tartari aux manettes, travaille main dans la main avec Parienty. Ce socle donne de la cohérence au projet et rassure les supporters : l’identité du club reste inchangée.
En revanche, c’est l’effectif qui a pris un sérieux coup de vent. Bordeaux a tourné une page entière avec une vague de départs : le gardien Victor Bodin a filé au Tornado Luxembourg ; la défense perd Axel Prissaint (parti finalement à Grenoble), Bastien Lemaitre (Gap), Kevin Spinozzi (Allen Americans, après un premier flou), et le vétéran Justin Hamonic a raccroché les patins. Devant, ça bouge autant : Emils Gegeris (HC Poruba 2011), Nikita Jevpalovs et Rudolfs Polcs (tous deux à Anglet), Julius Valtonen (VHK Vsetin) et Samuel Salonen (Berani Zlin) quittent aussi le navire. Autant dire que c’est un mini-séisme, surtout avec le départ de joueurs d’expérience ; on sent que le club a voulu libérer de l’espace et lancer un renouveau.