ll y a quelques jours nous vous proposions une interview de Jyrki Aho le prochain coach des Brûleurs de loups. Aujourd’hui, laissons place à son futur assistant, Ari-Pekka Siekkinen. Il revient sur ses dernières années et sur sa relation avec Jyrki Aho.
Plan de match : Félicitations pour votre signature aux Brûleurs de Loups.
Ari-Pekka Siekkinen : Merci. Je suis très content de rejoindre les Brûleurs de loups avec Jyrki. C’est un projet très intéressant. Le duo de coachs finlandais est prêt à débarquer en France ! (rire) Nous avons hâte de retrouver l’équipe, le staff et les supporters. Je sais qu’il y a un coach finlandais à Rouen (Ari Salo), nous venons de la même ville en Finlande (Jyväskylä), ça sera génial de s’affronter l’année prochaine.
Plan de match : Vous venez de passer quelques temps au Japon, pouvez-vous nous raconter votre parcours là-bas ?
Ari-Pekka Siekkinen : Je suis venu au Japon il y a 4 ans. C’était une opportunité intéressante pour moi. Je savais que le niveau du hockey japonais était moyen mais c’était un challenge passionnant. Les équipes de Corée du Sud sont assez bonnes, il y a de plus en plus des joueurs canadien qui viennent jouer là-bas. Les joueurs japonais ne sont pas très mauvais non plus, mais je pense qu’ils ont des habitudes qui leur empêchent de progresser. Ils ont besoin de plus de pratique, ils manquent de vitesse comparant aux joueurs européens mais ils sont polis et gentils. Avec le COVID la situation sanitaire au Japon s’est dégradée assez rapidement. Les équipes ont commencé à avoir des problèmes financiers, donc certains joueurs et moi, nous n’avions pas le choix que de rentrer chez nous. Le hockey est un sport mineur au Japon. Ils ont le baseball, le foot et le basket qui sont beaucoup plus populaires, donc ils ont décidé de se focaliser sur ces sports et de trouver le financement pour les grandes compétitions.
Plan de match : Que pensez-vous du hockey français ?
Ari-Pekka Siekkinen : Je suis persuadé que le hockey français a un niveau beaucoup plus élevé que celui d’Asie. J’aimerais apporter toutes mes connaissances pour le développer encore plus. Si nous comparons l’équipe nationale de Japon et celle de France, nous verrons tout de suite que le niveau français est beaucoup plus élevé.
Plan de match : Entraîner les gardiens, est-ce particulier par rapport aux entraînements des joueurs de champ ?
Ari-Pekka Siekkinen : Je pense que c’est la même chose pour entraîner le gardien et les joueurs de champ. Ils devront avoir les mêmes compétences. Le bon gardien doit être technique comme n’importe quel joueur de champ. Ce qui change peut-être en préparation ce sont les entraînements en salle, le gardien doit être plus musclé qu’un joueur de champ. S’il est maigre, il doit avoir une technique irréprochable alors. La psychologie est aussi très importante. Si nous résumons le gardien doit avoir le physique, la technique, la vitesse de réflexion et la vitesse de réaction.
Je pense que les gardiens français sont très techniques. Mais en plus de la technique il faut être très concentré sur le jeu parce que les équipes de Magnus en majorité ne font pas beaucoup de tirs sur la cage et jouent plus défensivement, du coup c’est très important d’être concentré, voir tout ce qui se passe sur la glace et suivre les actions même si c’est loin de la cage.
J’étais gardien toute ma vie en Finlande, j’ai joué également en Suède et en Italie. En Finlande nous avons une très bonne école des gardiens. A partir de l’âge de 10 ans, l’entraîneur définit le poste de jeune joueur sur la glace et ils commencent les entraînements spécifiques si c’est le poste de gardien. Le plus important c’est de trouver les automatismes entre le physique et la psychologie.
Plan de match : Avez-vous des préférences de nationalité pour le recrutement des gardiens à Grenoble ?
Ari-Pekka Siekkinen : Je suis sûr qu’il y a de bons gardiens en France. J’aimerais connaître les gars et donner mes connaissances pour qu’ils puissent progresser. Nous allons trouver des approches personnelles avec chaque gars que je vais entraîner. Nous allons définir ensemble qui est bien pour lui et où est-ce qu’il doit progresser. Il faut également être à l’écoute des gars et entendre ce que lui il veut faire. Il faut construire une équipe entière et montrer à chaque joueur, gardien ou pas, ses objectifs dans cette équipe pour que le collectif fonctionne. Ils doivent apprendre que l’équipe c’est un collectif et chacun a sa place et son devoir à faire pour avoir le résultat. Mais en même temps j’aimerais avoir le contact avec les joueurs, les écouter, discuter avec eux pour comprendre leurs envies, de voir leurs compétences et de voir ensemble comment on peut mettre tout ça au profit de la réussite collective.
Plan de match : Comment voyez-vous le rôle du premier gardien et de son remplaçant ?
Ari-Pekka Siekkinen : Je vois l’équipe avec le premier gardien et son remplaçant mais cela ne veut pas dire que le remplaçant va rester tout le temps sur le banc. J’aimerais que le gardien remplaçant soit toujours disponible et prêt à aller sur la glace. Le remplaçant doit mettre la pression au premier gardien et lui montrer que lui aussi il veut jouer et aider son équipe. Je suis pour la compétition entre les gardiens au sein de l’équipe, pas la bagarre mais une concurrence saine.
Plan de match : Est-ce que vous pouvez donner le nom d’un gardien exemplaire ?
Ari-Pekka Siekkinen : Oh, c’est une question très gênante ! Je ne peux pas donner le nom d’un seul gardien parce que les autres seront vexés (rire). Si on parle d’un nom historique, c’est le gardien tchèque Jiri Holecek. Je suis vraiment désolé mais je ne peux pas donner un seul nom. Bien sûr j’aimerais dire que le meilleur gardien est un finlandais mais je n’ai pas de nom à donner (rire). Nous allons travailler tous ensemble pour que le gardien français devienne un meilleur gardien.
Plan de match : Vous avez déjà travaillé avec Jyrki Aho (l’entraîneur principal des Brûleurs de Loups). Comment pouvez-vous le décrire ?
Ari-Pekka Siekkinen : Jyrki est un gars très gentil. Il sait ce qu’est le hockey, il sait comment construire une équipe. Quand il était plus jeune, il était plus sévère avec les joueurs, aujourd’hui il est plus à l’écoute, il est devenu plus bienveillant. Il est compréhensif mais il veut être entendu lui aussi. Pour lui l’équipe c’est un système, un collectif qui doit jouer ensemble et aider l’un l’autre tout le temps. Son objectif c’est gagner des matchs bien sûr, mais en même temps il veut que son équipe montre un beau hockey spectaculaire. Jyrki est vraiment un très bon gars, même si vous me demandez de trouver quelque chose de mauvais à dire sur lui, je ne pourrais pas (rire).