Après une saison dernière mitigée, les Jokers repartent pour un nouveau chapitre avec un vestiaire largement remanié. Entre jeunesse, paris importés et un staff décidé à réparer les pots cassés, l’équipe veut tourner la page et se réinventer. L’an passé, Cergy a laissé filer ses ambitions pour diverses raisons… mais cette fois, la donne sera-t-elle différente ?

Cergy sort d’un exercice 2024-25 cabossé mais formateur : une saison régulière terminée à la 10ᵉ place, à deux longueurs d’un billet pour les play-offs, puis un maintien assuré en play-downs. Dans le jeu, les Jokers avaient quelques bons appuis : une supériorité numérique autour de 23 %, cinquième meilleure de Magnus, une adresse au tir correcte et surtout une Aren’Ice toujours bien garnie : plus de 56 000 spectateurs cumulés sur la saison, environ 2 560 de moyenne. Mais l’élan a été freiné en plein hiver par une série de six défaites consécutives en fin de saison régulière qui a plombé la dynamique et fait basculer le club hors du Top 8.

Le vestiaire a aussi vécu un choc humain : le 9 février 2025, le coach finlandais Miika Elomo est brutalement décédé à 47 ans. Le drame a secoué l’équipe et tout le hockey français. L’adjoint Kevin Da Costa a assuré l’intérim jusqu’au bout du championnat, maintenant le navire à flot, avant que la direction n’ouvre un nouveau cycle cet été. Ce cycle est désormais incarné par l’Autrichien Philippe Horsky, recruté pour deux saisons. Formé dans l’école suédoise, il arrive avec un but clair : rendre les Jokers « plus durs à jouer », plus structurés défensivement sans renier la vitesse qui a toujours caractérisé Cergy. Le mot d’ordre de la reconstruction ? Exigence.

En coulisse, la structure professionnelle reste conduite par Christophe Cuzin, président et manager général, avec un comité de pilotage où l’association HCCP demeure actionnaire majoritaire. L’équipe vit avec un staff resserré et polyvalent ; un modèle agile mais qui suppose de la rigueur et un dévouement total. Rigueur d’autant plus nécessaire que le club a traversé en 2024 une procédure de sauvegarde accélérée, conclue par un plan de redressement homologué par le tribunal : un cadre qui impose de gérer les finances de façon ultra-rigoureuse. Malgré ces contraintes, l’étiquette Fair Play For Planet témoigne de l’effort structurel mené, et avec entre 17 et 18 contrats pros et environ 2 500 spectateurs de moyenne c’est un club francilien qui vit à taille humaine et cherche à progresser étape par étape.

L’intersaison a aussi vu plusieurs départs marquants. L’arrière Aurélien Dorey, pilier depuis cinq ans et « meilleur rapport qualité-prix de la défense des Jokers », a pris la route de Gap, Raphaël Faure a de son côté a mis un terme à sa carrière, devant, Tyler Welsh et Kalle Myllymaa ont signé à Marseille, Christopher Théodore file en DEL2, Alex Barber rejoint Bayreuth en DEL3, Raphaël Brites a signé à Nantes, Danick Bouchard a trouvé un nouveau défi à Dunkerque, le Letton Daniels Gorsanovs retourne jouer à Zemgale et le jeune Tomas Pardo est parti poursuivre ses études en Suède. Même l’attaquant Aleksi Hämäläinen a quitté Cergy pour Amiens avant de filer à Gap fin septembre. Énormément de mouvements, justifiables en partie par le tragique événement qu’a connu le club l’an dernier.

Le message du nouveau cycle est limpide : repartir d’un socle et retisser autour d’eux une équipe accrocheuse, intense, capable de redevenir redoutable et surtout plus constante sur la durée. L’objectif immédiat : réinstaller Cergy dans la conversation pour les play-offs, continuer le travail de formation et stabiliser les finances. Ambitieux ? Totalement.


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