[ap_dropcaps style=”ap-normal”]A[/ap_dropcaps]lors que la saison a débuté depuis quelques journées désormais, Plan de Match poursuit sa présentation de la Ligue Magnus avec le finaliste de l’an passé : les Dragons de Rouen. Orphelins de leur vedette, Alex Aleardi, mais possédant toujours un effectif qui reste stable, les Normands des deux favoris pour le titre. A moins qu’ils ne soient que les principaux outsiders.
Les finales se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Il y a deux saisons, Rouen remportait la Ligue Magnus en battant sèchement Grenoble 4-0. L’an passé, les Dragons ont cette fois-ci était battu au bout de sept manches haletantes en finale. Avant cela, les Dragons avaient réalisé une superbe saison en remportant la saison régulière avec une maîtrise détonante et en se qualifiant pour les huitièmes de finale de la Champions League.
Comme il est de coutume depuis quelques saisons, le mercato estival a été plutôt calme du côté de l’Ile Lacroix. Peu de départs, quelques arrivées, mais un noyau dur qui reste le même saison après saison. Rouen est aussi la seule équipe du championnat à ne pas avoir intégré de joueurs extérieurs à la Ligue Magnus.
Sur le papier, Rouen possède la deuxième attaque, la deuxième défense et le meilleur gardien du championnat. Deuxième meilleure équipe du championnat, Rouen se situe tout de même assez loin de Grenoble en attaque mais, surtout, en défense.
Attaque : sans Aleardi, ça reste solide
Les Dragons de Rouen ont perdu leur meilleur attaquant cet été : Alex Aleardi. L’américain a joué une saison et demi pour l’équipe normande et a inscrit 87 points en 67 rencontres. Un total assez incroyable. Mais, même sans lui, Rouen possède une belle équipe avec, notamment, trois joueurs “élites”.
Le premier d’entre eux et Joël Caron. Capable de jouer à l’aile ou au centre, le Québécois est arrivé l’an passé de D1 et a inscrit 33 points en 29 rencontres de saison régulière. A 23 ans, Caron pourrait bien atteindre des sommets dans la ligue puisque le modèle lui projette 56 points sur une saison entière. Le centre excelle surtout en transition, mais l’équipe rouennaise était moins dominante l’an passé avec lui sur la glace. Sans Aleardi, Caron devrait avoir plus de responsabilités. Il sera un élément clé pour tenter d’aller chercher le titre.
Le deuxième joueur “élite” selon Magnus Corsi est Nicolas Deschamps. Le compère habituel de Aleardi tourne autour du point par match de moyenne depuis son arrivée dans la Ligue Magnus. Sans l’Américain à ses côtés, il devra continuer à produire autant pour porter l’attaque rouennaise. Ensemble, Aleardi et Deschamps ont construit leurs succès sur l’attaque du slot adverse et la dangerosité que cela amenait. Dans ce couple, Aleardi était plutôt le passeur, le créateur, celui qui amenait le palet dans la zone dangereuse et Deschamps celui qui se projetait dans la zone dangereuse et qui décochait davantage de tirs. Atout offensif des Dragons, Deschamps excelle en entrée de zone mais est beaucoup moins présent dans la relance.
Le troisième joueur “élite” est l’historique du club : Marc-André Thinel. A 38 ans, “MAT” est toujours un joueur très prolifique. Au cours des deux saisons précédentes, l’ailier a inscrit 52 et 56 points en saison régulière. Si Magnus Corsi lui prédit une petite régression, sa projection reste élevée (46 points). Le technicien québécois excelle dans tous les domaines : domination, transition et présence dans la zone offensive. Même avec une année de plus dans les jambes, il devrait être un élément clé de l’attaque des Dragons.
Juste derrière ces trois attaquants, Loïc Lampérier est à la limite entre la catégorie “1e ligne” et “élite”. Avec une projection de 40 points, Lampérier fait parti des armes de l’attaque normande. A 30 ans, Lampérier s’affirme saison après saison comme un joueur très régulier autour du point par match. Il y a deux saisons, il a inscrit 54 points. Au-delà de ça, Lampérier est un des joueurs les plus dominants de la Ligue Magnus qui excelle par son jeu de passe et sa capacité à prendre des tirs dangereux.
Derrière, Anthony Guttig est également projeté comme un joueur de 1e ligne. Capable de jouer au centre ou à l’aile, Guttig a littéralement surfé sur Aleardi et Deschamps depuis deux saisons pour voir ses statistiques offensives gonflées. Orphelin de l’Américain, Guttig doit prouver qu’il est capable de conserver un bon total de points et de s’impliquer davantage dans le jeu. En effet, même s’il était très propre en transition, Guttig y était peu impliqué. Il ne créait pas non plus beaucoup par lui même en zone offensive.
Au centre, Rouen possède l’un des joueurs les plus complets de la Ligue. Même s’il n’est jugé que comme un deuxième ligne par Magnus Corsi, à cause de sa production qui se situe dans ces standards là, Nicolas Ritz doit être considéré comme l’un des meilleurs centres de la ligue. C’est bien simple : ce joueur fait tout, et fait tout très bien. Excellent en transition, impliqué en zone offensive, stratosphérique dans tous les duels et défensivement, Nicolas Ritz permet à Rouen de dominer clairement l’adversaire lorsqu’il est sur la glace. A 27 ans, il ne lui manque que quelques points en plus pour pouvoir s’inviter dans le top 5 ou le top 3 des meilleurs attaquants de la ligue.
Pour compléter ce top 9, Rouen a fait venir deux français de Ligue Magnus. Au centre Maurin Bouvet arrive de Gap. Après une saison 2017-18 où il s’était rapproché du point par match malgré une blessure qui lui avait fait manquer 15 matchs, Bouvet est retombé dans ses standards l’an passé : autour de 25 points en une quarantaine de match. Ce total de points lui permet d’être jugé comme un joueur de deuxième trio en Ligue Magnus. Dans le jeu, Bouvet est plutôt bon partout. Très présent dans la relance et plutôt solide défensivement, Bouvet est un centre two way.
A l’aile, Bastien Maia a parcouru les quelques kilomètres qui séprent Rouen et Amiens pour rejoindre le club normand. Revenu de Finlande l’an passé, Maia a inscrit 14 points en 24 rencontres. Très technique, le français de 22 ans excellent dans la création offensive mais doit gagner en constance. Sa progression dans une des meilleures équipes du championnat sera intéressante à suivre.
Pour compléter son top 9, Fabrice Lhenry a le choix entre deux ailiers qui sont au club depuis un moment : Joris Bedin et Vincent Nesa. Les deux joueurs ont progressé très fort ces dernières années et sont désormais capables de driver le jeu grâce notamment à de belles qualités en transition ou dans la zone offensive. Néanmoins, Bedin apporte plus de domination que Nesa pour le moment.
Autre option pour compléter le top 9 ou mener la 4e ligne, le complet finlandais Juha Koivisto. Auteur de 21 points en 44 matchs l’an passé, Koivisto brille par ses habilités défensives. Enfin, cette attaque sera complété par les jeunes joueurs formés au club comme Joran Reynaud, Julien Msumbu ou encore Quentin Tomasino, arrivé de Grenoble.
La défense : un écart avec Grenoble
Si l’attaque est la deuxième meilleure de la ligue selon Magnus Corsi, elle demeure assez proche de Grenoble. En revanche, la défense est située beaucoup plus loin de celle des Brûleurs de Loups selon le modèle.
Pourtant restée stable à l’intersaison, la défense comporte des tops joueurs à l’échelle de la Magnus, mais Grenoble a littéralement empilé les joueurs de top niveau.
Pour le moment, place à Rouen et à ses têtes d’affiche. Rouen possède un joueur “élite” et ce n’est pas n’importe lequel. En effet, Chad Langlais a été élu l’an passé meilleur défenseur de la ligue selon Magnus Corsi. Auteur de 40 points au cours de la saison régulière (son record en carrière), Chad Langlais a excellé dans tous les secteurs du jeu. En transition, en zone offensive, en zone défensive… Chad Langlais fait parti des 3 ou 4 défenseurs de la ligue capable de tout faire au top niveau sur une patinoire de Ligue Magnus. Il sera une fois de plus l’un des leaders de cette défense.
Autre leader de cette défense, Florian Chakiachvili. Très porté sur l’offensive, Chakiachvili est très précieux dans la transition (l’un des tous meilleurs de la ligue) et en zone offensive ou sa vision et son gros lancer son des atouts indéniables. En revanche, l’an passé, Rouen était moins dominant avec Chakiachvili sur la glace. Néanmoins, ses qualités avec la rondelle et sa production (26 points en 33 matchs l’an passé) font de lui un défenseur très précieux.
Compère habituel de Chakiachvili, Mathieu Roy est également un élément clé de la défense des Dragons. Très bon dans la relance et très actif en zone offensive, il a également un jeu qui colle au style des Dragons de Fabrice Lhenry. Néanmoins, comme pour Chakiachvili, son impact sur la possession et sur la défense est plutôt négatif. Il demeure tout de même un défenseur de première paire en Ligue Magnus.
Pour compléter le top 4 de l’an passé des Dragons de Rouen qui n’a pas évolué, Kevin Dusseau est resté au club. L’an passé, Dusseau formait une paire redoutable avec Langlais. Et, même si c’était surtout l’Américain qui drivait la paire, Dusseau avait un réel impact en zone offensive avec beaucoup de tirs décochaient. A 28 ans, Dusseau est une valeur sûre de la Ligue Magnus sans être parmi les défenseurs “élites”.
5e défenseur à être resté au club, le Finlandais Atte Mäkinen. Le droitier de 24 ans avait l’an passé une mission bien précise : affronter les meilleurs joueurs adverses sans encaisser de buts. Dans ce contexte, c’est sans surprise que ses chiffres de domination ne sont pas très élevés, mais son impact défensif est resté très bon. De plus, il possède un bon lancer et une très bonne relance. Un défenseur au profil défensif donc, mais pouvant s’insérer dans le plan de jeu de Lhenry.
Enfin, seul recrue de l’intersaison en défense, Pierre Crinon arrive de Gap. Le Français de 24 ans a un profil assez proche de celui de Mäkinen : un profil défensif secondait d’un bon lancer et d’une bonne vision en zone offensive.
Gardiens : le plus beau facteur X de la Ligue Magnus
Alors oui, l’effectif de Grenoble paraît cette année supérieure à celui de Rouen. Mais, s’il y a bien une raison pour laquelle la Ligue Magnus n’est pas jouée d’avance, elle se nomme Matija Pintaric. Le gardien de Rouen est tout simplement un extraterrestre au niveau de la Magnus. Au cours de la saison passée, Pintaric a sauvé 44 buts et réalisé 94,5% des arrêts. Il est bien évidemment premier dans ces deux catégories, loin devant ses poursuivants. Pour le résumé d’une manière plus claire, l’an passé, lorsqu’une équipe affrontée Rouen, elle partait, en moyenne, avec un handicap de un but. Pintaric est capable de changer le cours d’un match à lui tout seul et cela devrait être encore le cas cette saison.