Parlons du hockey, du fond de la patinoire aux vestiaires.

[ap_dropcaps style=”ap-normal”]T[/ap_dropcaps]out commence le lundi 20 mai, 18h36.  Je me souviendrai longtemps de cet instant. Assis en tribune presse juste au-dessus du but français, c’est à cet instant précis que Davies envoie la France au purgatoire, en battant Florian Hardy seul au monde. Je savais en arrivant à Kosice que ce match serait celui de la peur. Match après match je ne voyais pas comment la France pouvait le perdre… Elle l’a perdu.

Nous savions tous que cette année serait la plus dangereuse même si la Grande-Bretagne semblait à notre portée. L’effectif des Bleus loin d’être le meilleur possible, l’arrivée d’un nouveau sélectionneur, d’un nouveau système tous ces éléments compliquaient la tâche. Au fur et à mesure que l’échéance arrivait les mauvaises nouvelles s’accumulaient.

Tout d’abord la poule de la France, qui en dehors de la Grande-Bretagne était très relevée, puis les forfaits s’enchaînaient… Auvitu, Roussel, Bellemare et enfin Stéphane da Costa. Oui nous pouvons regretter d’avoir laissé passer une avance de deux buts face au Danemark lors du match inaugural. Je retiens malgré tout, les temps forts face aux Etats-Unis, au Canada ou encore la Slovaquie. Malheureusement l’effort n’a jamais pu être constant pendant soixante minutes.

La France est en élite depuis 2008, chaque année elle jouait le maintien. Chaque année nous avions un ou deux matchs couperets. Chaque année, enfin, nos Bleus arrivaient à s’en sortir, parfois miraculeusement.

Dans l’intervalle la Fédération Française de Hockey sur glace a tout fait pour professionnaliser, parfois à marche forcée, le championnat : tout d’abord l’obligation de passer en SASP puis le rythme des matchs plus soutenu passant de 26 à 44 matchs par saison pour ne donner que deux exemples structurants. Le travail réalisé depuis 2007 est titanesque mais reste fragile.

Nos bleus ont brillés grâce à des exploits retentissants mais trop aléatoires comme la victoire face à la Finlande en 2017. J’avais intitulé à l’époque mon compte-rendu “La France humilie la Finlande !”, au demeurant sur la glace c’était vrai… Ce n’était qu’illusoire, tout comme le quart de finale en 2014.

Notre hockey est encore fragile. 

Nous pouvons nous interroger sur l’acceptation du système par les joueurs avant ce mondial, tout comme les choix de coaching. Cependant nous ne devons pas tout jeter par la fenêtre suite à cette relégation.

Oui cela porte un coup au développement du hockey notamment dans sa médiatisation, quoique… Je suis toujours soufflé par l’accompagnement presse de la France lors des championnats du monde depuis mes premiers en 2015.

En dehors de quelques passionnés, point de salut ! 

Le hockey français avec ses moyens a réussi de belles choses ces dernières années, avec une réserve de joueurs masculins plus importante à même de jouer les matchs de haut niveau… L’effectif a été renouvelé sur les deux dernières années. L’apport des joueurs évoluant à l’étranger même les plus jeunes est positif mais aussi négatif. Nous ne sommes pas en mesure de développer des joueurs de calibre international, Alexandre Texier est-il l’arbre qui cache la forêt ?

Cette défaite face à la Grande-Bretagne pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Nous tenterons ici de répondre à quelques-unes de ces questions et sans tabou. Quid de la formation des jeunes ? des entraîneurs ? Que vaut notre Ligue Magnus ?

L’objectif de Plan de Match est de proposer des dossiers de fond sur le hockey sur glace : la formation des jeunes, des coachs, la vie des clubs de Magnus, mais aussi les actions de la fédération, de l’Équipe de France et des joueurs.