Depuis son enfance marquée par la dernière Coupe Stanley des Canadiens de Montréal en 1993, Pierre Bergeron a eu une belle trajectoire dans le monde du hockey. De joueur à entraîneur déterminé, il s’est forgé une carrière riche en expériences. Aujourd’hui, à la tête des Diables Rouges de Briançon, il apporte sa passion, sa rigueur et une vision ambitieuse pour propulser l’équipe vers de nouveaux sommets.
Qui est Pierre Bergeron ?
Pierre Bergeron est un passionné de hockey depuis l’âge de 5 ans, époque à laquelle les Canadiens de Montréal ont remporté leur dernière Coupe Stanley en 1993. « À ce moment, je jouais au mini-hockey avec ma grand-mère qui recevait mes tirs dans la cage, et qui elle, était Patrick Roy, » se souvient-il avec nostalgie.
Bergeron a évolué en Midget AAA pour Rouyn-Noranda sous la direction d’André Tourigny, avant de rejoindre les Remparts de Québec. Sous la tutelle de Patrick Roy, il a fait partie de l’équipe championne de la Coupe Memorial en 2006 et a été capitaine en 2008. Cependant, des blessures récurrentes ont écourté sa carrière universitaire à l’Université d’Ottawa après seulement deux saisons.
Ne pouvant se résoudre à quitter le monde du hockey, Bergeron a étudié le journalisme sportif pendant trois ans, devenant analyste pour les matchs des Voltigeurs de Drummondville. À 23 ans, il a fait le saut dans le coaching, grimpant les échelons des ligues mineures élites avant de passer au hockey junior avec des passages à Acadie-Bathurst, St-Jérôme et Rouyn-Noranda, jusqu’à ce que l’opportunité de rejoindre Chambéry se présente.
De Chambéry à Briançon
Après trois saisons réussies à Chambéry, avec notamment de bons résultats en Coupe de France et en playoffs, Pierre Bergeron a attiré l’attention de plusieurs clubs. C’est finalement l’offre de Kévin Igier de Briançon qui a retenu son attention. « C’est un projet un peu comme Chambéry était au départ, mais avec beaucoup de potentiel, » explique-t-il. Les premiers contacts avec les Diables Rouges ont été très positifs, et c’est ainsi qu’il est devenu entraîneur-chef de Briançon.
Vision du hockey
Pour Pierre Bergeron, le hockey est bien plus qu’un sport : c’est une passion dévorante. « Il y a plusieurs métiers dans la vie et celui-là pour moi c’est une passion. Je ne compte pas les heures parce que j’aime ce que je fais. À la fin, on joue à un sport, il n’y a rien de mieux ! ». Sur le plan sportif, il privilégie un jeu rapide et agressif, empêchant l’adversaire de développer ses actions. « Le hockey se doit d’être excitant à voir jouer. On sait que le hockey est un business, il faut alors essayer de mettre sur la glace un produit qui va plaire aux nombreux partisans. »
Stratégie de recrutement
À Briançon, le recrutement est une affaire sérieuse et se déroule en deux étapes. « Le plus important ici est de bâtir avec de bons joueurs Français (JFL). Ensuite, on adapte le restant face à nos signatures de JFL, » explique Bergeron. Il recherche des joueurs ayant besoin d’une chance de se montrer et qui ont faim de succès. « On prend le temps de regarder chaque joueur sur vidéo, puis on appelle le joueur et d’anciens coachs ou coéquipiers pour des recommandations. » Fort de son réseau dans le hockey, il n’hésite pas à appeler qui il faut quand il faut. Il a besoin de réponses claires et précises. C’est ce qui fait « sa » force, selon lui.
Travail en saison régulière
Bergeron aborde chaque saison avec une méthodologie rigoureuse. « Je vais travailler un peu comme je le fais à chaque saison : structurer l’équipe dans les trois zones et développer un fort sentiment d’appartenance à l’organisation. » La défensive, bien que cruciale, ne signifie pas pour lui jouer de manière passive. Il prône un style de jeu agressif et proactif. Il n’a pas pour habitude d’avoir un Plan de Match qui consiste à reculer et organiser une « trappe en zone neutre ». Par ailleurs, c’est un coach qui matche ses lignes, ce qui est relativement rare en ligue Magnus.
Utilisation des statistiques avancées
Pierre Bergeron utilise occasionnellement des outils comme Instats, bien qu’il reconnaisse leurs limites. « Quand la prise de vue est réussie, les statistiques sont bonnes, et je compte les utiliser davantage » déclare-t-il. Cependant, le hockey se joue dans les détails qui « ne se résument pas souvent à des statistiques, mais plutôt à la manière dont on engage un duel, comment on le remporte ou le perds, notre réaction sous pression (gestion de la rondelle), notre placement sur la glace, nos approches envers le porteur ». Bergeron est clair dans sa vision et l’utilisation des différents outils disponibles. Pour lui, les statistiques sont un outil parmi d’autres, mais l’analyse qualitative reste primordiale.
Objectifs de la saison
Comme toute équipe dans un championnat professionnel, l’objectif de Pierre Bergeron pour Briançon est de faire les playoffs. « Les gens peuvent penser que ça va être dur pour un club comme le nôtre, mais l’important c’est de croire en soi et de bien s’imaginer que nous pouvons causer la surprise, » déclare-t-il avec détermination.
Une nouvelle ère s’ouvre à Briançon avec l’arrivée de Pierre Bergeron. Le club des Hautes-Alpes, plutôt mal vu depuis quelques saisons avec des moyens limités, des méthodes anciennes n’avançait plus. Il sera intéressant de voir comment le club pourrait rebondir avec à sa tête un fin connaisseur et tacticien intelligent. Un premier élément de réponse lors de nos projections.