[ap_dropcaps style=”ap-normal”]A[/ap_dropcaps]lors que la saison est déjà entamée, Plan de Match conclut ses présentations avec l’équipe favorite du championnat : Grenoble. Champion l’an passé, les Brûleurs de Loups sont bien armés pour conserver leur bien.
Grenoble n’avait pas remporté la Ligue Magnus depuis 2009, ils ont corrigé cela l’an passé. En battant Rouen lors du match 7 d’une finale haletante, les Brûleurs de Loups sont devenus champions de France 2018-2019. Avec un effectif stable, les Brûleurs de Loups voudront certainement conserver leur bien
Sur le papier, Grenoble a les armes pour cela. Les Brûleurs de Loups ont subi peu de départs et ont ajouté de beaux éléments à leur effectif. L’équipe est vue largement favorite par le modèle de Magnus Corsi et il ne faut pas oublier que Grenoble nous a montré l’an passé qu’il avait les moyens de se renforcer en cours de saison.
L’attaque : Leclerc est parti, et alors ?
En attaque, les Brûleurs de Loups ont perdu le meilleur pointeur de la dernière saison régulière, Guillaume Leclerc ainsi que le deuxième centre top 6 de l’équipe, Teddy Da Costa. Olivier Latendresse et Mathias Arnaud ont également changé de club. Bostjan Golicic, qui sortait d’une saison blanche, est lui parti à Bordeaux. Mais Grenoble conserve une attaques très solide.
Une inquiétude tout de même, le trou laissé par Da Costa au centre du deuxième trio. Néanmoins, Edo Terglav, l’entraîneur isérois, a décidé de faire de Damien Fleury un centre et cela semble fonctionner.
L’attaque grenobloise est composée de quatre joueurs élites (presque 5) et de deux lignes faisant partie des cinq meilleures lignes de la ligue. Si la profondeur est moins impressionnante qu’elle a pu l’être par le passé, le top 6 est un des meilleurs de l’histoire récente de la Ligue Magnus.
A l’intersaison, Grenoble a été cherché le meilleur attaquant de la saison passée selon Magnus Corsi : Alex Aleardi. Sa force principale : la création de danger. Avec lui sur la glace, Rouen tirait moins que l’adversaire, mais était beaucoup plus dangereux. Aleardi n’est pas parmi les plus gros tireurs en quantité, mais tous ses tirs sont dangereux. Il n’est pas non plus celui qui fait le plus de passes, mais ses passes amènent systématiquement un tir et celui-ci est souvent dangereux. Avec ce schéma de jeu, Aleardi a inscrit 87 points en 67 matchs de saison régulière à Rouen. Au-delà de ça, Aleardi fait parti des tous meilleurs joueurs de la ligue en transition. Un profil complet, qui rapportera certainement beaucoup de buts à Grenoble.
Les autres joueurs clés de l’attaque était tous là l’an passé. La paire composée de Kearney et Champagne sera encore une fois là. L’an passé, les deux joueurs ont inscrit 60 points. Sans être les plus dominants de l’équipe, ces joueurs parvenaient à produire. Joël Champagne est un véritable centre two-way, capable de produire, de créer des tirs (souvent par la passe), de bien défendre et de sortir la rondelle proprement. Son principal défaut, l’an passé, était la création de danger en zone offensive.
Kearney est davantage un joueur de zone offensive. Créateur de danger, souvent par la passe, il ne tire que lorsqu’il est en bonne position. En revanche, Kearney est plus absent de la transition et laisse plus de brèche en défense.
Replacé au centre en ce début de saison, Damien Fleury fait également partie des fers de lance de cette équipe. L’an passé, après avoir réalisé une saison régulière à 47 points, Fleury a réalisé de bon playoffs couronné par une superbe finale avec 17 points inscrits. A l’aile, Fleury était un des joueurs les plus actifs en entrée de zone et en zone offensive créant ainsi beaucoup de danger. La défense restait également très solide avec lui sur la glace même s’il était moins impliqué dans la relance. Au centre, Fleury connaît un nouveau défi mais il semble avoir un profil suffisamment complet pour y parvenir.
Enfin, Sacha Treille, arrivé en cours de saison l’an passé, est la cinquième principale arme de cette équipe. Magnus Corsi ne le voit pas comme un joueur élite pour 0.01 point par match. On peut donc dire qu’il fait partie du cercle élargie des top joueurs de cette ligue. Arrivé juste avant les playoffs, il avait inscrit 13 points en 15 matchs au cours de ceux-ci. Son rendement au sein de cette attaque sera intéressant à suivre au cours d’une saison complète.
Pour compléter le top 6, Grenoble a été chercher un joueur complet de Ligue Magnus : Peter Valier. Passé par Bordeaux, Epinal ou Dijon, Valier avait débuté sa carrière à Rouen. A Grenoble, l’international français passe réellement un cap en signant dans une équipe favortie pour le titre. Valier a un profil très complet. Il fait tout bien de la transition à l’attaque en passant par la défense ou la domination. Certes, sa production ne permet pas de le considérer comme un top joueur de la ligue, mais il en a toutes les autres caractéristiques.
Si ce top 6 fait rêver, le bottom 6 est moins dominant sur le papier puisque Grenoble ne possède que la 3e meilleure 3e ligne et la 6e meilleure 4e ligne. Il n’y a qu’un seul joueur de niveau top 6 sur ce bottom 6 selon Magnus Corsi, c’est Maxime Legault. Le Québécois avait connu un début de saison incroyable l’an passé avant d’être freiné par les blessures. Il avait tout de même réussi à s’approcher du point par match de moyenne avec 26 points en 22 matchs de saison régulière. Le droitier de 30 ans est un bon joueur en zone offensive, un bon défenseur mais est très peu présent dans la construction du jeu.
Deuxième ou troisième centre de l’équipe, Sébastien Rohat sera encore à Grenoble cette saison. Plutôt bon dans la transition ou dans la création offensive grâce à sa vitesse, Rohat a inscrit 34 points l’an passé, un record en carrière. Néanmoins, Rohat a laissé quelques trous en défense comparés au reste de l’équipe sans que cela soit catastrophique, loin s’en faut.
L’ailier droit Vincent Kara est également resté au club. Au sein d’une équipe qui comptait beaucoup de buts, Kara a été limité à 18 points en saison régulière avec un rôle limité sur le bottom 6 avec peu de présence en supériorité numérique. Très appliqué défensivement et très actif offensivement, Kara a davantage peiné dans la transition mais pourrait voir sa production redevenir bonne avec une utilisation plus à son avantage.
Enfin, Julien Baylacq, excellent attaquant défensif mais plus limité avec le palet complète l’équipe avec les deux jeunes pousses grenobloises : Aurélien Dair et Dylan Fabre.
La défense : du talent, du talent et encore du talent
Si l’attaque de Grenoble est très bonne, la défense, elle, est exceptionnelle. Selon le modèle de Magnus Corsi, les Brûleurs de Loups possèdent 3 des 6 meilleurs duos défensifs dont les deux meilleurs. Des défenseurs modernes, qui marquent des points, qui portent la rondelle mais qui n’oublient pas de défendre dans le système rigoureux mis en place par Terglav. Il ne faut pas oublier que Grenoble avait avant tout de superbe chiffre défensif l’an passé.
Cette défense est composée de trois joueurs élites, tous gauchers. Le plus haut d’entre eux est Kyle Hardy. Revenu juste avant les playoffs après un passage compliqué en EBEL marqué par une blessure, Hardy aura inscrit 13 points au cours des 15 matchs de playoffs. Il y a trois ans, Hardy avait inscrit 47 points en 44 matchs, un total hallucinant pour un défenseur. Le Canadien sait absolument tout faire sur la glace.
Arrivé également au cours de la saison passée, Patrick McEachen a inscrit 28 points en 25 matchs. Comme Kyle Hardy, McEachen sait tout faire sur la glace, de la défense à l’attaque en passant par la transition. S’il avait disputé plus de matchs au cours de la saison, McEachen aurait même été parmi les candidats sérieux au titre de meilleur défenseur dans les trophées de Magnus Corsi. Un bémol existe néanmoins dans le jeu de McEachen, c’est la création de danger en zone offensive. Le défenseur est très actif en zone offensive mais cela ne crée pas forcément beaucoup de tirs depuis l’enclave. C’était criant avec Bordeaux il y a deux saisons, ce fut moins le cas l’an passé avec Grenoble qui parvenait à obtenir de nombreuses high danger chances avec lui mais très peu de tirs du bas de l’enclave.
Seul renfort venu de l’étranger cet été, Yann Sauvé est également venu s’ajouter dans ce secteur de jeu. Joueur élite selon la projection de Magnus Corsi, le gaucher arrive d’EBEL où il a inscrit 26 points en 49 matchs dans deux équipes différentes la saison passée. Le Canadien a connu, 4 matchs de NHL, la AHL et l’ECHL au cours de sa carrière nord-atlantique. En Europe, il a aussi joué en Angleterre où il a inscrit 37 points en 54 rencontres. Un profil offensif sur le papier.
En dehors de ces trois joueurs élites, Grenoble possède trois joueurs de première paire. Deux droitiers tout d’abord : Sébastien Bisaillon et Antonin Manavian. Le premier, le Canadien, sort de trois saisons a plus de 20 points dont la dernière à 32. Propre dans le jeu, actif en zone offensive, Grenoble attaque mieux et défend bien avec lui sur la glace.
Le second, Antonin Manavian, a joué 19 matchs de saison régulière et a inscrit 13 points. Il a surtout étonné pour sa mobilité autant en défense qu’avec la rondelle.
Enfin, la défense est complétait par Christophe Tartari qui peut aussi bien jouer en défense qu’en attaque et Teddy Trabichet qui présente un profil plus défensif.
Gardiens : Horak c’est solide
Le portier grenoblois, Lukas Horak, a disputé trois saisons complètes dans la Ligue Magnus. Les trois fois, il a affiché une statistique de tirs arrêtés supérieurs à 92%. Les années précédentes, se sont ses performances en playoffs qui ont posé question, mais l’an passé, il a réussi 94,1% des arrêts. Horak fait désormais bel et bien parti des gardiens les plus solides de la ligue. En revanche, Grenoble a perdu son très solide gardien remplaçant, Antoine Bonvalot. Sébastien Raibon le remplace.