Crédits photos : FFHG / X. LAINE
Après une entrée en matière frustrante contre la Lettonie, l’équipe de France enchaîne ce dimanche 11 mai avec un défi encore plus redoutable : affronter la Finlande, l’une des grandes puissances du hockey mondial. Les Bleus devront rapidement digérer leur première défaite pour tenter de bousculer une équipe finlandaise rigoureuse, technique et expérimentée. La rencontre aura lieu à 20h20 à l’Avicii Arena de Stockholm.
Un adversaire de très haut niveau
Ce n’est pas une surprise : la Finlande fait partie des candidats sérieux au podium à chaque championnat. Cinquièmes du dernier Mondial, champions olympiques en 2022 et finalistes en 2021 et 2022, les Lions affichent une régularité impressionnante. Leur victoire inaugurale contre l’Autriche (2-1) a confirmé leur solidité, bien que le score ait été plus serré que prévu. Pour les Bleus, le défi est immense. Lors des cinq dernières confrontations entre la France et la Finlande, l’écart a souvent été conséquent, mais un souvenir reste gravé : la victoire française lors du Mondial 2017 à Paris (5-1), l’un des grands moments du hockey tricolore moderne. Depuis, les Finlandais ont toujours eu le dernier mot.
Une génération d’occasions prometteuse mais un manque de finition
Le graphique des buts attendus (xGF) montre une France à 2.56 xGF contre 2.51 xGF pour la Lettonie, ce qui indique des occasions de but de qualité similaire entre les deux équipes. Cependant, la Lettonie a su concrétiser ses opportunités avec une redoutable efficacité, marquant quatre buts contre un seul pour la France, malgré un volume de jeu relativement équilibré.
Les joueurs ayant le plus contribué aux attentes de but
D’après les statistiques du match fournies par SportContract, plusieurs joueurs français se sont démarqués dans la construction des opportunités offensives. Le premier d’entre eux, Tim Bozon (#94) – xGF de 0.79, montrant son impact majeur en attaque. Il est suivi par Guillaume Leclerc (#22) – xGF de 0.72, impliqué activement dans la création offensive. Le capitaine, Pierre-Édouard Bellemare (#41) – xGF de 0.70, un leader expérimenté dans le jeu. Le buteur, Dylan Fabre (#78) – xGF de 0.65, en plus d’avoir inscrit l’unique but français. Enfin, le jeune défenseur, Jules Boscq (#27) – xGF de 0.65, très actif dans le jeu offensif. Voilà une statistique intéressante. Malgré ces efforts, aucun de ces joueurs n’a trouvé le fond des filets à l’exception de Fabre, soulignant un problème de finition plutôt qu’un manque d’occasions. Tim Bozon a été celui par qui la Lettonie a pu revenir dans le match avec ce premier but.
Enfin, voici les tirs de chacune des équipes, la France a été plus dangereuse dans la zone de danger : le slot.
Les forces en présence
La Finlande aligne une équipe dense, structurée autour de plusieurs joueurs NHL comme Juuse Saros (Nashville Predators), élu meilleur gardien finlandais de la saison, et Eeli Tolvanen (Seattle Kraken). Si le sélectionneur Jukka Jalonen a opté pour un groupe légèrement moins étoilé que lors de précédentes éditions, l’identité de jeu finlandaise reste la même : discipline défensive, relance rapide et efficacité en zone offensive.
Pour deux joueurs de l’équipe de France, Hugo Gallet en défense et Dylan Fabre en attaque, cette rencontre aura une saveur particulière. Et pour cause : les deux hommes connaissent leur adversaire puisqu’ils évoluent tous deux au sein du championnat finlandais, réputé pour sa discipline tactique. Véritable roc défensif des Bleus, Hugo Gallet sort d’une saison correcte avec Tampere en Liiga. Il s’y est affirmé comme un joueur fiable et physique, rodé aux joutes face aux attaquants les plus redoutables du pays.
De son côté, l’attaquant Dylan Fabre vient de conclure sa deuxième saison à Assat Pori. Ce match est une occasion unique de se mesurer aux défenseurs qu’il fréquente ou observe quotidiennement, et de prouver que la France a les moyens de rivaliser avec les standards élevés du hockey nord-européen en zone offensive également. Il retrouvera d’ailleurs deux de ses coéquipiers de club : Lenni HAMEENAHO et Eemil ERHOLTZ.
Cependant, la défaite contre la Lettonie (4-1) a laissé quelques regrets, notamment en supériorité numérique. Yorick Treille devrait reconduire Quentin Papillon dans les cages. Pierre-Édouard Bellemare reste le leader naturel. Alexandre Texier, semble incertain pour cette rencontre.
Un match pour se jauger… et espérer
Face à un adversaire de ce calibre, l’objectif pour la France ne sera pas uniquement la victoire. Il s’agira surtout de livrer une prestation solide, d’éviter les fautes inutiles et de rester dans le match le plus longtemps possible. Accrocher un point serait un exploit, mais tenir tête aux Finlandais pourrait aussi galvaniser les Bleus avant la suite du tournoi, notamment en vue des matchs face au Canada et la Slovaquie.
Les chiffres avant le coup d’envoi
Équipe | Classement IIHF | Résultat Mondial 2024 | Clubs les plus représentés | Face-à-face (5 derniers matchs) |
🇫🇷 France | 13ᵉ | Phase de poule | Grenoble, Rouen | 1 victoire |
🇫🇮 Finlande | 4ᵉ | 5ᵉ du Groupe A | Tappara, Kärpät | 4 victoires |
Les probabilités de victoire selon NLice Data
Date | Équipe à domicile | Équipe visiteuse | Probabilité de victoire France | Probabilité de victoire Finlande |
11-mai | 🇫🇷 France | 🇫🇮 Finlande | 29,6 % | 70,4 % |
Un Everest à gravir
La France le sait : la Finlande est un adversaire redoutable, mais pas imbattable. Il faudra un match parfait, du réalisme devant et un Papillon en état de grâce pour espérer créer la surprise. Et si les Bleus veulent rêver plus loin dans cette compétition, cela passe aussi par des matchs comme celui-ci, où la défaite ne serait pas infamante, mais où chaque but, chaque arrêt, chaque détail comptera.