[ap_dropcaps style=”ap-normal”]P[/ap_dropcaps]lan de match a voulu en savoir plus sur le marché des transferts pendant la pandémie de COVID-19, nous avons eu l’occasion d’interviewer Nick Riopel ancien pensionnaire de NHL mais également de ligue Magnus. Aujourd’hui il est agent de joueur avec son agence Propulsion basée au Québec, il nous donne un aperçu de la situation en Amérique du Nord et en Europe en ce moment.
Plan de match: Quel est l’impact sur les budgets que tu vois sur la Magnus ? Est-ce le même impact dans les autres pays ?
La crise actuelle a forcément un impact sur le budget des clubs de Magnus, la situation est identique dans la majorité des autres pays. Dans chaque ligue, les gros clubs réussissent un budget sensiblement équivalent. Malheureusement les plus petits clubs n’ont pas le choix de faire des ajustements à la baisse de leur budget et donc de leur alignement s’ils ne veulent pas mettre la clé sous la porte. Ce serait d’autant plus dommageable pour le hockey et les emplois du secteur.
Plan de match : Est-ce que la crise fait peur aux joueurs nord-américains pour venir en Europe ?
Actuellement le Canada et les Etats-Unis sont très touchés par l’épidémie qui est intervenue quelques semaines après l’Europe. Ce qui inquiète le plus aujourd’hui l’ensemble de la planète hockey c’est de savoir quand les championnats vont reprendre.
Plan de match : Est-ce que les statistiques avancées sont utilisées pour “vendre” tes joueurs en Europe ou en France ?
Les Statistiques avancées sont utiles en période de négociations au sein d’une même ligue (par exemple lorsque qu’un joueur NHL veut signer un nouveau contrat en NHL. Ceci dit il y a trop de variables pour l’utiliser entre différentes ligues. (nombre de joueurs étrangers par équipe, nombre de match dans le championnat, le niveau de chaque ligue ou encore le style de jeu. Aujourd’hui les dirigeants préfèrent encore se fier aux vidéos et avoir plusieurs références pour avoir une idée des qualités du joueur. Les statistiques avancées ne calculent pas l’éthique de travail. Elles ne calculent pas non plus le caractère et la personnalité d’un joueur et c’est important dans l’alchimie d’une équipe.
Plan de match : Penses-tu que cette situation aura un impact sur le long terme dans la venue des joueurs Nord-Américains en Europe ?
L’arrivée des joueurs nord-américain en Europe et en Magnus dépendra de l’impact économique.
Contrairement à l’Amérique du Nord, les équipes Européennes sont largement dépendantes des sponsors et de la billetterie. Actuellement nous estimons que les sponsors pourraient revoir leurs accompagnements à la baisse d’environ 20%, nécessairement nous pouvons estimés que les budgets des clubs seront revus à la baisse selon le même ordre de grandeur. Cependant nous pouvons d’ores et déjà identifier certains clubs qui cherchent à économiser sur d’autres lignes budgetaires que le salaire. Je pense notamment au nombre d’appartements disponible, le nombre de voitures ou encore la réduction du staff sportif de l’équipe.
Plan de Match : Quel est le budget / demande minimum pour un joueur nord-américain pour venir jouer en Europe ?
Les demandes sont très variables car certains joueurs sortent tout juste du niveau universitaire. Dans ce cas le joueur regarde beaucoup plus l’expérience dans un club professionnel en Europe. C’est une opportunité pour lui de devenir professionnel dans un club en Europe. D’autres joueurs ont plusieurs années d’expérience comme professionnel. Ils ont souvent une famille, les critères sont donc différents. Ils regardent la qualité de vie, la possibilité de gagner un titre ou encore le salaire. C’est à moi en tant qu’agent de jongler avec les demandes des uns et des autres. Cela m’oblige aussi à bien connaitre l’environnement des clubs en Europe et d’avoir une bonne connaissance des pays et des championnats Européens.
Plan de Match : Quelle est la vision des nord-américains sur la Magnus par rapport aux autres championnats ?
Depuis quelques années la vision de la Magnus a bien évoluée. Avant cela la Ligue Magnus était plutôt perçue comme une ligue de “vacances” pour les joueurs et pas uniquement pour les Nord-Américains. En effet jouer en France c’était limité à 26 matchs par saison et la perspective de visiter, bien manger et profiter de la vie. En passant à 44 matchs par saison plus la Coupe de France, les joueurs qui viennent en Ligue Magnus s’attendent à jouer entre 50 et 60 matchs par saison. Cela rend le championnat plus attractif, le niveau des joueurs qui s’intéressent à la Magnus a augmenté, le niveau de jeu a également bien augmenté. La réputation de la ligue Magnus s’est amélioré mais c’est toujours compliqué de faire changer d’opinions les dirigeants de certains pays.
Par ailleurs la performance de l’Equipe de France lors des derniers championnats du monde n’a pas aidé le championnat. Les performances des clubs de Magnus en CHL et en coupe continentale a pu faire changer d’avis certains. C’est un début mais il reste encore pas mal de travail pour que la Magnus deviennent un championnat que l’on regarde avec attention.
Nick Riopel nous apporte sa vision du terrain. La situation est comme partout très compliquée a appréhendée, cela pourrait apporter une autre vision du recrutement pour les clubs de Magnus. D’ores et déjà certains clubs ont axés leurs recrutement sur les jeunes Français… Un moyen de développer la formation partout ?