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Nouvel entraîneur, effectif plus jeune... Les raisons du bon début de saison des Jokers de Cergy-Pontoise

Les Jokers de Cergy-Pontoise ont réussi leur début de saison. (5teven Pics/D.R.)
Les Jokers de Cergy-Pontoise ont réussi leur début de saison. (5teven Pics/D.R.)

Avec des points de pénalité et des moyens limités, la saison de Cergy-Pontoise en Ligue Magnus s'annonçait compliquée. Mais les Jokers ont réussi un très bon départ. Explications avant le déplacement à Rouen vendredi.

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Ce ne sont que quatre matches sur les 44 de la saison régulière de Ligue Magnus. Mais Cergy-Pontoise en a gagné trois, d'affilée, contre Grenoble (4-3), la grosse cylindrée, Gap (2-0) et Bordeaux (5-4), des outsiders. Seul Marseille, mardi dernier, a eu raison des Jokers (2-0). Pourtant, en ce début de saison, personne ne misait sur l'équipe du Val-d'Oise, demi-finaliste du championnat en 2022 puis en avril dernier : les Franciliens avaient pris six points de pénalité pour non-respect de mesures d'encadrement. S'ajoutaient des contraintes budgétaires, le départ de Jonathan Paredes, l'entraîneur emblématique, et un effectif renouvelé. « Quand les listes de pronostic sont sorties, on nous mettait derniers, rappelle Christophe Cuzin, le président du club. (Les résultats), c'est une forme de pied de nez. »

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Le clou du spectacle s'est produit dès la première journée. À domicile, face à Grenoble, les Jokers étaient menés 0-3 à l'entame de la dernière période, avant d'inscrire quatre buts en douze minutes. « Grenoble a peut-être cru que le match était gagné et allait être une partie de plaisir, a raconté le capitaine, le Québécois Patrick Coulombe. Mais, nous, on n'a pas cessé d'y croire. Entre chaque tiers-temps, on se parlait, tout en restant calme. Notre gardien a fait du beau boulot. On a été un peu opportunistes aussi. Mais on savait qu'on pouvait le faire. »

Un Finlandais comme nouveau coach

Vu de l'extérieur, les Franciliens partaient de loin. Au sein du club, ce n'était pas le même constat. Cuzin résume : « Il n'y a eu qu'un élément nouveau : les points de pénalité. Mais cela a été décidé en juillet, notre recrutement avait déjà été fait. C'est devenu un non-événement, même si on est très content d'avoir neutralisé ces points (en gagnant trois matches) ». Le départ de Paredes, lui, était programmé. « L'an passé, on lui avait demandé de rester encore un an, rappelle le président des Jokers. Cette année, ç'a été tranché en avril. Cela laissait largement le temps de chercher quelqu'un d'autre. »

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Après avoir prospecté en France, le choix de Cergy-Pontoise s'est porté sur le Finlandais Miika Elomo (46 ans), qui a notamment travaillé avec la sélection des moins de 20 ans de son pays. La Finlande est aussi reconnue pour la qualité de sa formation. Or la carte « jeunes » a son importance dans l'équipe du Val-d'Oise. C'est à la fois une philosophie et, vu les moyens limités, une nécessité. « Nous sommes dans le développement, explique Christophe Cuzin. On va chercher des joueurs qu'on estime à haut potentiel et on leur propose de se montrer. Les sous, on ne les investit pas dans leur salaire mais dans les conditions d'expression de leurs performances. Durant la saison, ils seront vus et pourront négocier un nouveau contrat. »

Perrenoud et Delatour, jeunes mais déjà décisifs

Les Jokers renouvellent leur effectif chaque saison, mais Cuzin admet une prise de risques cette année dans le recrutement : l'Américain Alex Barber et le Canadien Tristan Crozier ont débarqué en provenance de NCAA, sans jamais avoir connu de championnat pro ni d'expérience à l'étranger ; idem pour le Letton Daniels Gorsanovs, qui n'a pas joué dans d'autre pays que le sien ; Sayam Limtong (21 ans), Colin Delatour (20 ans), Philéas Perrenoud (18 ans) ont peu d'expérience en pro.

Mais, dans une équipe devenue la plus jeune de Ligue Magnus avec une moyenne d'âge de 24,2 ans, « la mayonnaise prend », note Christophe Cuzin. Perrenoud a marqué contre Grenoble, Delatour a offert la victoire face à Bordeaux. Et il y a quatre-cinq joueurs dans le vestiaire qui les encadre, comme Patrick Coulombe (38 ans, sept matches de NHL, passé par Rouen et Angers) ou Sebastian Ylönen (gardien de but de l'équipe de France).

« Mon rôle est de dire aux joueurs de rester humbles »

Patrick Coulombe, capitaine de Cergy-Pontoise

Pour Coulombe, la réussite de son équipe s'explique par « le très bon camp d'entraînement fait cet été. Au départ, on ne savait pas dans quoi on s'embarquait, quand on a vu arriver plusieurs jeunes joueurs qui n'avaient jamais joué en pro. Mais il était important de faire confiance au processus. On a travaillé très fort pour mettre le système en place et, dès les premières semaines, il y a eu de l'envie, de l'engagement ».

Les Jokers ne se prennent toutefois pas non plus pour des as. « On ne va pas gagner tous les matches, glisse Patrick Coulombe. Mon rôle est de dire aux joueurs de rester humbles, mais de jouer avec de la confiance. » Un joli morceau leur est proposé ce vendredi (20h30) avec un déplacement à Rouen, le champion en titre, auteur d'un sans-faute en Ligue Magnus (quatre matches, quatre victoires). Pour un nouvel exploit ?

publié le 21 septembre 2023 à 17h24 mis à jour le 21 septembre 2023 à 17h58
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